Les données OCS mobilisent 140 partenaires PIGMA en webinaire
Animation, Café-atelier, Données, Données foncières
02/12/2021
L’équipe PIGMA proposait à sa communauté de partenaires un webinaire le jeudi 2 décembre à 10h sur la thématique « comment les données d’occupation du sol à grande échelle sont essentielles pour l’aménagement du territoire mais pas uniquement ? ». Près de 140 participants se sont connectés pour échanger pendant deux heures sur le sujet.
En introduction au webinaire, Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine, a présenté l’association régionale pour le développement durable de l’activité numérique en Nouvelle-Aquitaine, partenaire technique de l’évènement, et a rappelé les bonnes pratiques pour le bon déroulement de la matinée.
Puis Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA, a remercié l’ensemble des intervenants et les 180 inscrits au webinaire -dont 138 étaient connectés– de mieux en mieux répartis et représentés sur le territoire régional ainsi que Digital Aquitaine pour leur partenariat.
Elle a précisé que le webinaire s’inscrivait dans le cycle des évènements organisés par la plateforme PIGMA, plateforme d’échange de données en Nouvelle-Aquitaine.
PIGMA est un réseau de près de 1000 partenaires qui partagent plus de 8000 données, et ce depuis 10 ans sur le territoire régional. PIGMA oeuvre pour un partenariat durable autour de la gouvernance, l’accès, l’acquisition, et l’entretien de la donnée. La plateforme PIGMA est gérée par le Groupement d’Intérêt Public Aménagement du Territoire et Gestion des Risques.
Elle a rappelé que l’objectif de ces matinées était bien de mutualiser les expériences pour apprendre les uns des autres.
Elle a ensuite posé la problématique en rappelant que l’origine de la thématique de ce webinaire venait de la mise à disposition du nouveau millésime 2020 à l’échelle de la région Nouvelle-Aquitaine (dès à présent dans sa version Beta pour les partenaires PIGMA, et au premier trimestre 2022 pour l’ensemble des acteurs). Elle a donné les grandes tendances de cette nouvelle donnée en la comparant aux précédents millésimes. La tendance est à la baisse de la consommation de l’espace, même si les changements s’effectuent toujours de l’agricole vers l’urbain, du forestier vers l’agricole et du forestier vers l’urbain (chiffres disponibles dans portraits chiffres clés). L’ensemble des données OCS sont valorisées dans l’observatoire Naturel Forestier Agricole et Urbain NAFU (observatoire statistique, méthodes, indicateurs, visionneuses cartographiques et portraits de territoire).
Elle a rappelé que l’objectif de la matinée était de partager des témoignages sur les usages des données OCS qui dépassent le cadre de l’aménagement du territoire.
Elle a invité l’ensemble des participants à poser des questions afin d’avoir un webinaire le plus interactif possible.
Elle a invité Morgane Coïc, Région Nouvelle-Aquitaine à présenter l’usage des données d’occupation du sol locales dans les politiques régionales.
En introduction, Morgane Coïc a rappelé quelques éléments de contexte. La Région Nouvelle-Aquitaine est très investie dans l’observation foncière depuis plusieurs années au travers de deux outils : le NAFU, observatoire co-piloté par l’Etat et la Région et mis en oeuvre par le GIP ATGeRi (pour la partie ingénierie technique de la donnée), et l’OCS régionale qu’elle finance. Les objectifs de la Région Nouvelle-Aquitaine dans cette observation foncière sont d’avoir une connaissance territoriale de qualité, visio macro et micro, une approche multi-dates pour pouvoir réaliser des analyses diachroniques et rendre la donnée accessible à tous facilement via la plateforme PIGMA.
L’OCS régionale représente un référentiel majeur pour la Région Nouvelle-Aquitaine dans l’analyse de la dynamique foncière. En effet, elle permet d’effectuer des diagnostics, des états des lieux des dynamiques aux changements d’usages. C’est également une aide à la décision dans les politiques régionales. C’est une donnée qui sert au pilotage pour le suivi et l’évaluation des politiques régionales. Elle permet également d’innover en impulsant de nouveaux usages.
La donnée OCS est donc utilisée à plusieurs échelles (macro et micro) et pour plusieurs thématiques.
Morgane Coïc a ensuite présenté différents usages de la donnée OCS régionale.
La donnée OCS régionale alimente les diagnostics régionaux, notamment ceux produits par la DATAR, diagnostics territoriaux transversaux qui sont partagés avec les territoires pour éclairer les politiques publiques. Elle est également utilisée pour les diagnostics thématiques, notamment sur les problématiques foncières, d’étalement urbain, environnement, agriculture et forêt (grandes masses régionales, par département, disparitions entre deux millésimes).
Mogane Coïc a ensuite effectué un zoom sur la thématique « photovoltaïque au sol » en présentant une carte des installations au sol des sites photovoltaÏques et l’évolution des installations entre les millésimes.
Puis elle a présenté la donnée OCS régionale comme la donnée de référence dans le cadre du SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires) dont l’objectif 31 fixe la réduction de 50% du rythme de la consommation foncière sur le territoire régional en 2030 par rapport à la période 2009-2015. C’est pourquoi la Région Nouvelle-Aquitaine est très impliquée dans la temporalité de la production de la donnée.
Dans le cadre du SRADDET, la donnée OCS régionale permet de partager les constats, disposer d’un état zéro et de fixer le cap par rapport à l’objectif 31. En effet la consommation de l’espace entre 2009 et 2015 était de 34 600 ha, pour maintenir les objectifs, on sait qu’il ne faut pas consommer plus de 28 880 ha sur la période 2020-2030.
La loi Climat Résilience, qui conforte le SRADDET, fixe l’objectif national d’absence d’artificialisation nette en 2050 avec un objectif intermédiaire de diminution de moitié de la consommation d’espace sur la période 2021-2031 par rapport à la période 2011-2021. La donnée OCS régionale, avec son millésime 2009 et 2020, va permettre d’approcher la consommation d’espace sur la période de référence 2011-2021.
Morgane Coïc a précisé également que la donnée OCS permet le suivi et l’évaluation du SRADDET. Elle permet d’observer les grandes tendances, notamment la baisse de la consommation foncière.
Elle a également présenté un autre usage dans lequel est utilisée l’OCS régionale celui de Personne Publique Associée (PPA) de la Région Nouvelle-Aquitaine. La donnée OCS alimente, au même titre qu’un panel d’autres données, les réflexions dans le rôle de PPA. En effet, la donnée OCS aide à construire les diagnostics et objectiver les phénomènes, elle est utile dans le dialogue avec les territoires et elle permet de partager une vision commune entre tous les acteurs.
Enfin un dernier usage pour la Région Nouvelle-Aquitaine avec la donnée OCS régionale, c’est celui de l’innovation avec des nouveaux usages. La Région Nouvelle-Aquitaine a en effet un rôle d’animation et d’aide à l’ingénierie avec la donnée OCS de façon à impulser de nouvelles utilisations. À ce titre, un Club observation et stratégie foncière a été organisé en début d’année sur la thématique « Ce que l’OCS régionale dit de notre territoire ! »et à titre d’exemples, des croisements de données ont été présentés : OCS régionale et stockage de carbone, OCS régionale et espaces susceptibles d’être des friches agricoles.
(Télécharger la présentation de Morgane Coïc, Région Nouvelle-Aquitaine)
Après avoir remercié Morgane Coïc, Anne Sagot-Duvauroux a invité Wilfrid Faucher, Ville de Limoges, Alexandre Rouault, Entreprise Kermap à intervenir sur l’utilisation des données OCS dans l’étude des îlots de chaleur de la commune de Limoges.
En introduction, Alexandre Rouault a présenté l’entreprise Kermap. Kermap a quatre ans et elle est issue de la recherche. Elle se compose de 15 collaborateurs. Elle est accompagnée par plusieurs incubateurs dont SolarImpulse, Copernicus Incubation, IGN Fab ou encore le CNES. Elle est spécialisée dans le traitement et la production d’informations stratégiques et d’indicateurs clés en main à partir d’images satellites ou aéroportées dans les secteurs de l’agriculture, de l’environnement et de l’urbain. Elle intervient aussi bien pour des acteurs publics (collectivités territoriales) que privés.
La démarche de Kermap est de donner du sens aux images satellites. Ils produisent des données géographiques, les nettoient pour les analyser, et les valorisent grâce à des outils de visualisation ou des indicateurs prêts à l’emploi. Par exemple, ils sont à l’origine des plateformes nosvillesvertes.fr, qui permet d’évaluer le patrimoine arboré d’une ville et le comparer à la campagne environnante ou à celui d’autres villes en France, ou klovers.city, qui permet de comparer la place de la végétation dans 24 métropoles mondiales.
C’est dans le cadre de leurs compétences sur la connaissance du patrimoine végétal des milieux urbains et leur effet dans l’atténuation des îlots de chaleur que l’entreprise Kermap a été amenée à travailler avec la ville de Limoges.
Wilfrid Faucher a rappelé le contexte de la collaboration évoquée dans le cadre du projet de ville (SCOT, déplacement urbain…) dont découlent des chartes de qualité, des orientations concrètes d’aménagement et des réponses aux sollicitations de la population. Il a souligné que le rapport ville/campagne est très visible à Limoges, et que le projet de ville doit affirmer ce rapport. C’est pourquoi la connaissance du patrimoine végétal était pertinente pour identifier les îlots de chaleur et de fraîcheur, les comparer sur le territoire avec des collectivités similaires et identifier les axes d’amélioration (secteurs à désimperméabiliser).
À partir de ce contexte, Alexandre Rouault a précisé que pour répondre aux besoins, l’entreprise Kermap a travaillé selon quatre axes sur la base de cartographies : mieux connaître le patrimoine végétal (cartographie fine), quantifier les services écosystémiques offerts par la végétation, répertorier la façon dont le citoyen va se représenter la végétation sur les trajets du quotidien et comprendre les apports de la végétation dans la réduction des îlots de chaleur. Alexandre Rouault a ensuite proposé de voir comment les données OCS PIGMA ont été utilisées selon ces quatre axes.
Pour la cartographie fine du patrimoine végétal, la détection s’effectue par apprentissage machine et contrôles humains sur le domaine public et privé selon une typologie détaillée en terme de strates (herbacé, arbustif, arboré) et contexte paysager (arbre/arbuste isolé, alignement d’arbres/arbustes, boisement, ..), à croiser ensuite avec les données OCS PIGMA.
Pour la cartographie quantitative des services écosystémiques offerts par la végétation, la méthode mise en place se base sur des travaux issus de la littérature scientifique et permet de répertorier six services à l’échelle des quartiers de la ville de Limoges. Le retour d’expérience permet de constater qu’une analyse hyperlocale est possible en s’appuyant sur les données OCS PIGMA pour identifier les zones lacunaires en végétation.
Pour la cartographie de l’indice de végétation perçue, la méthode s’appuie sur Google Street View en intégrant une segmentation des strates arborées et herbacées. Cette donnée peut être croisée avec l’OCS PIGMA pour identifier les espaces en manque de végétation.
Enfin la dernière cartographie permet de comprendre le rôle de la morphologie urbaine dans l’îlot de chaleur. Les îlots de chaleur urbains (ICU) sont des élévations localisées des températures, particulièrement des températures maximales diurnes et nocturnes, enregistrées en milieu urbain par rapport aux zones rurales ou forestières voisines ou par rapport aux températures moyennes régionales. Ces îlots de chaleur sont induits par les activités humaines plus intenses et surtout concentrées dans les villes et par la restitution la nuit de la chaleur emmagasinée par les matériaux de constructions le jour. Il font considérer les milieux urbains comme un ensemble de micro-climats où certaines zones se réchauffent plus vite que d’autres, et à l’inverse certaines zones constituent des îlots de fraîcheur. A partir des bâtiments de la BD Topo IGN, de la végétation fine de Kermap et d’une thermographie satellitaire, il est possible de faire apparaître la relation spatiale qui existe entre la morphologie urbaine et les comportements thermiques des surfaces (classification des Zones Climatiques Locales, LCZ) afin d’identifier les espaces sensibles au réchauffement. La donnée OCS PIGMA a permis de créer des unités morphologiques homogènes et de les cartographier sur la communes de Limoges.
Wilfrid Faucher est ensuite revenu sur la valorisation de cette étude en interne par sa mise à disposition sur leur portail SIG via des webservices. Cette étude est également utilisée pour la prospective foncière et immobilière, le suivi du patrimoine arboré, le suivi des parcs urbains et l’observatoire écologique. La perspective est d’analyser l’évolution dans le temps.
Alexandre Rouault a conclu en présentant un exemple de visualiseur web d’indicateur d’occupation du sol mis en place pour la Région Grand-Est qui permet une analyse diachronique.
Après avoir remercié Wilfrid Faucher et Alexandre Rouault, Anne Sagot-Duvauroux a invité Laurent Couderchet, Université Bordeaux-Montaigne/CNRS UMR 5319 Passages, à présenter l’utilisation des données OCS dans l’enseignement et la recherche.
Laurent Couderchet s’est présenté en tant que professeur de géographie à l’Université Bordeaux Montaigne où il enseigne les SIG et la donnée, en particulier la donnée d’Occupation du Sol (niveau Licence). Il a précisé qu’il s’appuie sur une expérience de photo-interprétation. Il accompagne également des thèses : une sur « la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine et le changement climatique » et une autre relative à la problématique des « sangliers dans la métropole bordelaise ».
Il a donné un premier exemple de l’utilisation de la donnée OCS en Nouvelle-Aquitaine, dans son enseignement en Licence. Il a précisé que ce qui l’intéresse dans ce cas, c’est la résolution spatiale (taille minimale du polygone dans la base de données) et le rapport de cette résolution avec la qualité des données. Pour ce faire, il a donné à ses étudiants un exercice simple de calcul de surface de la forêt de feuillus en Gironde, à partir de deux bases de données différentes (Corine Land Cover 2018 et OCS Nouvelle-Aquitaine 2020). Les résultats sont différents selon la base de données utilisée (du simple au double entre CLC et OCS). Les étudiants expliquent la différence par l’écart entre le nombre d’objets retenus dans les deux bases et une résolution plus haute. Il a poursuivi l’exercice en travaillant sur le tissu urbain discontinu dans le département de la Gironde. Une nouvelle fois les résultats sont différents selon la base de données utilisée, mais à l’inverse de la première fois (supérieurs avec CLC par rapport à OCS). Cette fois, la différence ne peut donc pas s’expliquer par l’écart entre le nombre d’objets retenus dans les deux bases et une résolution plus haute. Il a conclu l’exercice par le lien entre résolution spatiale et nomenclature, en introduisant la notion d’intention (posée dans la commande) de l’interprète. Cette intention n’apparait pas dans les métadonnées, il s’agit de la découvrir.
Il a donné deux autres exemples d’utilisation de la données OCS Nouvelle-Aquitaine avec le suivi des deux thèses.
Pour la première thèse sur la « Modélisation des dynamiques spatio-temporelles de la biodiversité sous l’effet du changement climatique en Nouvelle-Aquitaine » deux questions sont posées sur l’occupation du sol : « Comment introduire l’occupation du sol dans les modèles prospectifs espèce/climat » et « Quelle résolution spatiale pour l’analyse des données ? ». Suivant les bases de données retenues, les mailles du climat et les mailles du paysage vont de 8km à 100 m. En travaillant sur les structures des paysages avec une discrétisation de la base, une modélisation des paysages est obtenue suivant différents indices. Le résultat est une quantité impressionnante de représentations de l’espace parmi lesquelles il faut choisir. Par exemple avec la rainette, l’indice le plus pertinent est recherché à partir d’un arbre de décision. Il est également possible de travailler en analyse multifactorielle avec tous les indices et faire apparaître des classes qui correspondent à l’habitat de la rainette. Il est ainsi possible de retrouver la présence de la rainette par cartographie à partir de ces éléments.
Pour la deuxième thèse sur le problème de la présence du sanglier dans la métropole bordelaise, la base OCS Nouvelle-Aquitaine est moins utilisée que dans la thèse précédente. Pour les besoins de la thèse, des animaux ont été équipés d’émetteurs afin d’étudier leurs comportements. Une cartographie de leur espace vital a ainsi pu être réalisée, puis confrontée aux données OCS afin de connaître le milieu dans lequel se retrouvent ces animaux. Une nouvelle fois la fabrication d’indices a été nécessaire à partir des données OCS.
Alors que le sanglier est plus gros que la rainette, que la résolution spatiale est bien plus haute en ville qu’à la campagne, la qualité de la base ne répond que partiellement à la question posée pour le sanglier en comparaison au cas de la rainette.
En conclusion, Laurent Couderchet a souligné que la base de données OCS Nouvelle-Aquitaine est très efficace dans l’enseignement, puisqu’elle permet aux étudiants de comprendre ce qu’est l’occupation du sol. L’enseignement fournit des éléments de compréhension de la base. Cela fonctionne donc dans les deux sens. Il a rappelé le même constat pour la recherche, la base de données OCS Nouvelle-Aquitaine est utile à la recherche, en retour la recherche offre un point de vue critique sur la base. En fin d’intervention Laurent Couderchet a soumis l’idée de réfléchir à de la prospective d’occupation du sol, quelle biodiversité dans les années à venir en Nouvelle-Aquitaine.
Après avoir remercié Laurent Couderchet, Anne Sagot-Duvauroux a invité Olivier Sonnet, Entreprise Design Hydraulique et Energie à présenter les données OCS au cœur d’une étude hydraulique pour la Communauté d’Agglomération de Bergerac.
L’entreprise Design Hydraulique et Energie a pu disposer pour une étude hydraulique de la Communauté de communes de Bergerac de la donnée OCS Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de PIGMA, ce qui a permis une plus grande précision des résultats.
Olivier Sonnet a rappelé la problématique initiale à savoir : modéliser l’impact d’un orage sur un bassin versant péri-urbain, comme Bergerac, de l’ordre de 10 km2 suite à l’orage du 22 septembre 2020 (76 mm en cumul avec 32 mm d’eau en 1h et 67 mm en 3h).
Il a précisé que dans ce type d’approche la qualité des données conditionne la précision des résultats de l’analyse proposée. La donnée OCS Nouvelle-Aquitaine propose une vraie plus value dans l’analyse car elle tient compte du type de sol et permet donc de calculer assez finement les zones d’infiltration et de ruissellement en complément des données Lidar et de Météo France.
La conception de l’outil de modélisation hydraulique permet de transformer la pluie/l’excès de pluie en niveau d’eau et le propager sur l’ensemble du bassin versant afin de représenter la dynamique de ruissellement. L’objectif étant de pouvoir représenter les zones inondées/niveau d’eau, les vitesses de montée, les arrivées des premiers débordements. L’étude permet ensuite de modifier l’occupation du sol ou positionner des ouvrages pour modifier le ruissellement et ralentir les aspects d’érosion.
L’utilisation concrète de la donnée OCS Nouvelle-Aquitaine a lieu à deux niveaux dans l’outil de modélisation pour les coefficients de frottement et d’infiltration à partir du croisement des couches OCS et pédologie avec un grand niveau de détails.
Olivier Sonnet a précisé que c’est ce niveau de détails qui permet de gagner en réalisme dans l’étude. Réalisme qui prend tout sons sens avec la mise en situation dans une vidéo qui permet de simuler l’orage du 22/09/2020 et où apparaissent très clairement les poches d’eau et la dynamique de ruissellement.
Les données OCS Nouvelle-Aquitaine offrent des perspectives pour suivre l’influence des modifications du sol (avant et après), avec l’idée de concevoir de vrais outils de planification pour l’aménagement des sols (état initial fiable par rapport à la réalité et possibilité de mesurer l’impact des modifications des sols).
Olivier Sonnet a conclu que la base de données OCS est très précieuse (après utilisation dans d’autres régions de France) car elle permet de gagner en réalisme.
(Télécharger la présentation d’Olivier Sonnet, Entreprise Design Hydraulique et Energie)
Après avoir remercié Olivier Sonnet, Anne Sagot-Duvauroux a invité Pascal Lory, DGALN/MTE et Philippe Loriot, DDTM de la Gironde à présenter l’usage des données OCS au niveau national pour le suivi de l’artificialisation des sols.
En introduction, Pascal Lory a rappelé les enjeux liés à l’artificialisation des sols. l’artificialisation des sols a des effets sur la biodiversité (érosion, impact sur les habitats naturels), l’agriculture (perte de terres, autonomie alimentaire), l’imperméabilisation des sols (risque inondations et cycle de l’eau perturbé) réchauffement des sols, le budget des ménages (global), les déplacements et les émissions de gaz à effets de serre.
Puis Pascal Lory a remis en perspective la promulgation de la Loi Climat Résilience en août 2021 initiée par un travail dès 2018 au travers du Plan biodiversité lui-même issu de rapports (France Stratégie, ESCO…) et suivis par des groupes de travail.
Un des grands apports de la Loi climat résilience est la définition de l’artificialisation (article 192 intégré au code de l’urbanisme) articulée autour de deux volets : le processus d’artificialisation (applicable à l’échelle des projets) et le bilan du ZAN (solde entre flux artificialisés/desartificialisés, décret à venir).
Le ZAN est un équilibre entre nouvelles surfaces artificialisées et nouvelles surfaces desartificialisées. Cet équilibre est à atteindre pour 2050 avec une trajectoire pour définir cet équilibre. Il y a donc une première étape en 2030/2031 avec un objectif visé de réduction de 50% de la consommation d’espace.
Pascal Lory a précisé que la trajectoire ZAN doit être intégrée dans la planification. Cette intégration s’effectue en 3 étapes : 1) le bilan de la consommation passée réelle (sur la dernière décennie) 2) la fixation d’objectifs de réduction de l’artificialisation 3) une projection dans les documents de planification régionaux (comme le SRADDET), documents d’urbanisme (SCOT, PLUi…).
L’Etat met à disposition des utilisateurs un dispositif national de mesure qui répond aux enjeux et disposition de la Loi Climat Résilience par le biais d’un portail d’artificialisation des sols constitué d’outils comme des données SOCLE (OCSGE de l’IGN, fichiers fonciers…), d’éditions (analyses, rapports…) et de services (diffusion, téléchargement, tableaux de bord, SPARTE…).
Ce dispositif national s’appuie sur deux sources de données : les Fichiers Fonciers et les données OCSGE. Les chiffres de la consommation d’espace à partir des Fichiers Fonciers montrent une réduction de 10% au niveau national. l’OCSGE est utilisée pour l’artificialisation des sols. Le prototype OCSGE a été effectué sur Arcachon en 2021 avec la faisabilité d’une production par intelligence artificielle. Le rodage de la production s’effectue jusqu’en 2022 avec la production sur le département du Gers suivi par une montée en puissance de la production jusqu’à une couverture nationale (2 millésimes) en 2024.
Philippe Loriot a ensuite présenté l’outil SPARTE (Service de Portrait de l’Artificialisation des Territoires), startup d’Etat de la fabrique numérique. Le constat de départ est qu’aujourd’hui chaque acteur (services de l’Etat, collectivités et acteurs locaux) parle d’artificialisation avec des chiffres et des références différentes. Le résultat de cette disparité est la non cohérence des chiffres qui se règlent avec des recours au Tribunal administratif (SCOT cassé…). Pour éviter cette disparité, tous les acteurs concernés se réunissent à chaque gros projet pour trouver un consensus sur la mesure de la consommation de l’espace ou l’artificialisation. C’est ce que propose de faire l’outil SPARTE : fournir à tous un portrait de l’artificialisation du territoire conforme aux définitions réglementaires.
Philippe Loriot a ensuite effectué une démonstration de l’outil SPARTE prototype développé depuis le mois de septembre 2021 (exemple sur la commune d’Arès avec calques d’artificialisation et de renaturation) qui permet de visualiser des données très fines ou de récupérer des tableaux de bord.
(Télécharger la présentation de Pascal Lory, DGALN/MTE et Philippe Loriot, DDTM de la Gironde)
Après avoir remercié Pascal Lory et Philippe Loriot, Anne Sagot-Duvauroux a souhaité revenir en conclusion sur la complémentarité des différents outils de mesure, les Fichiers Fonciers, OCSGE et l’OCS régionale.
Morgane Coïc a insisté sur la complémentarité des outils car il ne s’agit pas d’opposer les bases données, elles ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. C’est un des axes de travail de l’observatoire NAFU en 2022. L’objectif est de faire preuve de pédagogie et de faire cohabiter ces données. C’est un sujet qui évolue rapidement techniquement et administrativement. Il ne faut pas passer à côté du côté qualitatif qui est essentiel.
Pascal Lory a complété les propos de Morgane Coïc pour trouver une complémentarité des bases de données. Il a précisé que ce sont des sujets compliqués techniquement, chaque base va subsister, mais qu’il y a une volonté des parties prenantes pour parvenir à une complémentarité.
Anne Sagot-Duvauroux a conclu en rappelant que chaque base de données a finalement différents types d’usages comme cela a été démontré dans les interventions de la matinée.
Avant de mettre fin au webinaire Stéphanie Lamour a remercié l’ensemble des intervenants et des participants pour cette matinée riche en échanges.