Témoignage partenaire – L’OCS un outil d’avenir pour le suivi et l’évaluation des politiques publiques

Partenaires

01/05/2015

Arnaud Gueguen chargé de mission au GIP Littoral Aquitain, partenaire PIGMA, revient sur les données d’Occupation du Sol et ses usages. Entretien.

PIGMA : En quoi consiste votre partenariat avec le GIP ATGeRi au sein de la plateforme PIGMA dans le cadre de l’OCS ?

Arnaud Gueguen : La réalisation de l’OCS Littorale est tout d’abord le fruit d’une volonté des membres du GIP Littoral Aquitain (l’Etat, la Région Aquitaine, les Départements et intercommunalités du littoral) de se doter d’un outil fiable et objectif d’analyse des évolutions récentes d’un territoire à la fois très attractif, mais aussi riche et fragile.

Le partenariat avec le GIP ATGeRi a été crucial pour réussir à produire dans un temps record cette occupation du sol littorale grande échelle en intégrant en amont son extension au reste de l’Aquitaine.

Dans le cadre de PIGMA, le GIP ATGeRi nous a apporté à la fois son cadre partenarial pour co-construire avec l’ensemble des acteurs un cahier des charges qui réponde au maximum aux différents besoins, mais aussi son expertise technique en matière géomatique pour élaborer un cahier des charges précis et rigoureux.

Aujourd’hui cette donnée est totalement accessible et gratuite pour tous les acteurs publics via la plateforme PIGMA. C’est une belle preuve des complémentarités entre le GIP ATGeRi et le GIP Littoral Aquitain et de notre capacité à mutualiser les productions.

 

PIGMA : Pouvez-vous citer des applications très concrètes et les bénéfices de l’utilisation des données ou outils élaborés dans le cadre de ce partenariat ?

Arnaud Gueguen : La vocation de cette OCS littorale est double : disposer d’une base de données permettant une analyse statistique régionale et d’un outil cartographique haute résolution permettant aux collectivités d’élaborer et d’évaluer leurs projets de territoire.

Cette occupation du sol est d’ores et déjà exploitée par les acteurs régionaux. Le GIP Littoral Aquitain a ainsi pu directement l’utiliser dans le cadre de son étude sur l’organisation de l’espace littoral pour qualifier les dynamiques spatiales tant urbaines que naturelles ou forestières.

Ainsi on s’est rendu compte qu’entre 2000 et 2009, 63 km² d’espaces avaient été artificialisés sur le littoral aquitain, soit une surface similaire à la superficie totale d’une commune telle qu’Urrugne dans les Pyrénées-Atlantiques, que Léon dans les Landes ou que Saumos en Gironde ! Le GIP ATGeRi a quant à lui pu utiliser cette donnée dans le cadre de l’observatoire NAFU.

Pour ce qui concerne l’exploitation par les acteurs locaux, le premier exemple concret est celui du Syndicat Mixte du Scot de Bayonne Sud Landes qui a utilisé cette donnée dès 2012 lors de l’élaboration de son SCOT.

De nombreuses communes utilisent déjà ces données pour l’élaboration de leur Plan Local d’Urbanisme. D’autres collectivités utilisent l’OCS comme une donnée de base dans la production de nouvelles données géomatiques, on peut citer le cas de la cartographie d’habitat naturel réalisée par le Conseil Départemental des Landes.

 

PIGMA : Quelle suite souhaiteriez-vous donner à ce dispositif ?

Arnaud Gueguen : La question de la mise à jour est primordiale pour faire vivre ce type de base de données.

Le millésime 2009 commençant à dater et les exploitations se faisant de plus en plus nombreuses, il y a désormais une véritable attente pour disposer d’une production plus récente.

La réalisation par l’IGN d’une prise de vue en Aquitaine en 2015 est une bonne opportunité de réaliser un nouveau millésime. En parallèle l’OCS n’a pas encore été exploitée au maximum de ses capacités.

Je souhaite que de nouvelles exploitations statistiques puissent être réalisées, notamment pour enfin objectiver le phénomène de mitage. Les Suisses le font en routine de façon standardisée depuis de nombreuses années, nous sommes un peu à la traine alors que ces phénomènes impactent grandement les paysages et la biodiversité.

Par ailleurs, l’OCS pourrait servir de socle de base à l’élaboration d’une cartographie de trame verte et bleue. Le saut qualitatif de Corine Land Cover  à l’OCS littorale est ici énorme. C’est donc un outil d’avenir pour le suivi et l’évaluation des politiques publiques et l’aide à la décision en termes d’aménagement du territoire.