Développer une culture du risque pragmatique et collaborative par les observatoires des risques

Risques

12/12/2015

Roland Nussbaum, directeur de la Mission Risques Naturels (MRN), revient sur la démarche nationale de l’Observatoire des Risques et fait le lien avec le niveau régional. Entretien.

PIGMA : Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la démarche de l’Observatoire National des Risques Naturels ?

Roland Nussbaum : L’Observatoire National des Risques Naturels (ONRN) est un accord de partenariat public-privé conclu en mai 2012 entre l’Etat, représenté par la DGPR du MEDDE, CCR, réassureur du régime CatNat et les assureurs directs, représentés par la Mission Risques Naturels (MRN). Son objet est de développer une culture du risque pragmatique et collaborative, en facilitant la collecte, le partage et la diffusion de données utiles à la prise de décision et à la gouvernance concertée de la gestion des risques naturels, entre les acteurs publics et privés. Les données émanant des différents producteurs, les indicateurs et études produits par l’ONRN sont accessibles sur le portail : www.onrn.fr. Le déploiement ne pourra se faire qu’en subsidiarité entre l’ONRN et les observatoires territoriaux ou thématiques.

 

PIGMA : Quels sont les complémentarités possibles avec l’Observatoire Régional des Risques en Aquitaine ?

Roland Nussbaum : Concrètement, l’Observatoire Régional des Risques en Aquitaine initiera et enrichira par exemple les retours d’expérience post-événements survenus sur son territoire, qui alimenteront une base de données nationale des événements et de leurs conséquences dommageables, qui permettra un reporting européen, etc. Il contribuera aussi à l’appropriation par les acteurs locaux des indicateurs et travaux spécifiques à l’ONRN, en raison de procédures centralisées de collecte et d’agrégation, comme par exemple les données relatives à la sinistralité indemnisée par l’assurance.

 

PIGMA : Des observatoires similaires existent-ils dans d’autres régions ? L’objectif à terme est-il de couvrir tout le territoire français pour consolider l’outil national et développer une « culture risque » ?

Roland Nussbaum : Oui, il existe déjà des observatoires similaires en régions PACA et Languedoc Roussillon notamment, sous gouvernance partenariale entre Etat et région. Pour couvrir à terme tout le territoire, il sera proposé que les observatoires régionaux existants et en création se mettent en réseau, pour partager des bonnes pratiques ou bien normer ce qui devrait l’être.       Le Cadre de Sendai pour la réduction des catastrophes, adopté par la communauté internationale en mars 2015 au Japon, dont le premier objectif porte précisément sur l’amélioration de la culture du risque et du partage des données, implique de décliner le principe de subsidiarité évoqué entre les différents échelons, du local (régional) au national et au global, dans un but de suivi continu des résultats des actions collectives de réduction des conséquences dommageables des catastrophes.