Près de 100 partenaires PIGMA réunis en webinaire pour faire le point sur le PCRS à l'échéance 2026

Animation, Café-atelier, Toutes

03/04/2025

20250403 WEBINAIRE PIGMA PCRS A ECHEANCE 2026 OUVERTURE

Le dernier webinaire de la communauté PIGMA, qui échange de la donnée en Nouvelle-Aquitaine, avait lieu le jeudi 3 avril sous la forme d’un café-atelier. Près de 100 participants étaient réunis. L’objectif de ce rendez-vous : faire le point sur le PCRS à l’échéance 2026 avec un état des lieux en Nouvelle-Aquitaine. Compte-rendu.

En ouverture de webinaire, Victoire Roux-Barucq, GIP ATGeRi/PIGMA, après avoir accueilli les participants, a rappelé les bonnes pratiques pour optimiser l’expérience de l’évènement.

Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA, en charge de la coordination de l’animation de la plateforme PIGMA, a ensuite remercié les 97 participants. Cette mobilisation témoigne de la pertinence d’échanger sur la thématique du PCRS à l’échéance 2026.

Il a rappelé que le webinaire est organisé dans le cadre de la plateforme PIGMA, gérée par le GIP ATGeRi. Le GIP ATGeRi, expert en gouvernance de la donnée, est un acteur clé dans l’échange de données et services numériques en Nouvelle-Aquitaine. Il accompagne les collectivités, les services de l’État et les entreprises dans la gestion et l’exploitation des données géographiques. À travers la plateforme PIGMA, il facilite le partage et la valorisation des données pour répondre aux enjeux territoriaux.

L’objectif des événements du réseau PIGMA est de mutualiser les usages pour gagner en compétences, en productivité et en temps dans nos missions.

Le PCRS est un fond de plan harmonisé et précis qui joue un rôle central dans la prévention des dommages aux réseaux. Son développement a été accéléré par la réforme anti-endommagement de 2012 et répond à un double objectif : améliorer l’exploitation des données réseaux et fiabiliser les échanges entre les acteurs concernés.

L’échéance du 1ᵉʳ janvier 2026 approche et soulève plusieurs questions essentielles :

  • Quelles sont les obligations pour les collectivités et les exploitants ?
  • Comment s’assurer du respect de cette échéance ?
  • Où en sommes-nous en Nouvelle-Aquitaine ?

L’objectif de la matinée est d’apporter des réponses concrètes en s’appuyant sur des retours d’expériences et des expertises.

Il a rappelé que la thématique du PCRS est traitée depuis 2017 par l’animation PIGMA, quatre évènements lui ont été consacrés depuis son émergence. C’est l’occasion de se rendre compte de son développement.

Après avoir remercié et annoncé le programme de la matinée et les intervenants, il a invité Annick de Ménorval, DREAL Nouvelle-Aquitaine et Johann Fradet, GIP ATGeRi/PIGMA, à présenter l’état des lieux du PCRS et son avancée en Nouvelle-Aquitaine.

Etat des lieux du PCRS, avancée en Nouvelle-Aquitaine

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De haut en bas : Annick de Ménorval, DREAL Nouvelle-Aquitaine, Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA et Johann Fradet, GIP ATGeRi/PIGMA

Annick de Ménorval, cheffe de la division canalisation au sein de la DREAL Nouvelle-Aquitaine (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), a présenté les enjeux de la réforme anti-endommagement et l’échéance de 2026 pour l’utilisation du Plan de Corps de Rue Simplifié (PCRS).

Cette réforme vise à limiter les dommages aux réseaux, avec plusieurs enjeux majeurs :

  • Sécurité des personnes : réduire le risque d’accidents graves, voire mortels.
  • Continuité des services publics : garantir le bon fonctionnement des infrastructures essentielles.
  • Coût financier : limiter les dépenses liées aux réparations et interruptions de service.
  • Sécurité industrielle : assurer la maîtrise des installations sensibles.
  • Environnement : chaque endommagement de réseau gazier entraîne des rejets comparables à un vol aller-retour Paris-New York.
  • Image des entreprises : les accidents impliquant des réseaux peuvent ternir durablement la réputation des acteurs concernés.

Introduit par l’arrêté ministériel du 15 février 2012, le PCRS a vu ses obligations s’étoffer avec le temps. Depuis le 1er janvier 2020, les exploitants de réseaux sensibles doivent fournir des cartographies précises de classe A. L’échéance clé est fixée au 1er janvier 2026, date à partir de laquelle l’utilisation du PCRS sera obligatoire lorsque celui-ci est disponible.

Depuis 2012, des progrès ont été enregistrés, notamment en réduisant le taux de dommages par déclaration de travaux.

En Nouvelle-Aquitaine, les statistiques varient selon les territoires :

  • L’ex-Aquitaine présente un taux de 0,38 dommages par déclaration.
  • L’ex-Limousin affiche un taux plus bas de 0,27.
  • L’ex-Poitou-Charentes est plus en difficulté avec un taux de 0,49.

La DREAL Nouvelle-Aquitaine, avec ses neuf inspecteurs, participe aux réunions des observatoires régionaux et aux actions de sensibilisation. Elle mène également des inspections (réactives ou inopinées), pouvant donner lieu à des sanctions administratives ou pénales en cas de manquements graves.

Un décret du 13 novembre 2024 a introduit un indicateur « Impact PCRS » dans les déclarations de travaux. Cette case, lorsqu’elle est cochée, signale qu’une mise à jour du PCRS sera nécessaire. Ce dispositif permet aux autorités compétentes d’identifier plus facilement les zones nécessitant des ajustements.

La carte nationale du PCRS (accessible sur pcrs.beta.gouv.fr) montre une situation très hétérogène :

  • Certaines zones en sont encore au stade de l’investigation.
  • D’autres ont engagé des marchés publics ou sont en cours de production.
  • Quelques territoires sont déjà en phase de contrôle final.

Les secteurs les plus préoccupants sont ceux où aucune initiative n’a encore été lancée, notamment certaines zones du Béarn.

Face à l’échéance de 2026, la DREAL concentrera son action sur les secteurs en retard. Dans un premier temps, des accompagnements seront mis en place, mais des sanctions administratives et pénales pourront être appliquées en cas de non-conformité. Un décret de novembre 2024 a renforcé les pouvoirs des inspecteurs, leur permettant de cumuler les amendes en cas de multiples infractions (cartographie non conforme, absence de formation des agents, etc.).

L’objectif est clair : assurer la mise en place et l’utilisation du PCRS pour garantir la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et la pérennité des infrastructures.

Martin Blazek a remercié Annick de Menorval, DREAL Nouvelle-Aquitaine, et a ensuite invité Johann Fradet, GIP ATGeRi à effectuer un  focus sur le PCRS en Nouvelle-Aquitaine.

(Télécharger la présentation d’Annick de Menorval, DREAL Nouvelle-Aquitaine)

Focus sur le PCRS en Nouvelle-Aquitaine

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De haut en bas : Annick de Ménorval, DREAL Nouvelle-Aquitaine, Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA et Johann Fradet, GIP ATGeRi/PIGMA

Johann Fradet, responsable du projet PCRS au sein du GIP ATGeRi, a présenté un état des lieux du Plan Corps de Rue Simplifié (PCRS) en Nouvelle-Aquitaine. Il a rappelé que son rôle consiste à faciliter et coordonner la mise en œuvre du PCRS dans la région.

En s’appuyant sur les travaux menés au niveau national avec l’ANCT et la start-up d’État reprise dans le cadre du CNIG, il a établi un bilan de la couverture actuelle du PCRS en Nouvelle-Aquitaine. Actuellement, environ 48 % de la région est couverte par un PCRS opérationnel, soit 47 % des communes.

En parallèle, plusieurs départements, dont le Lot-et-Garonne, la Gironde (notamment la zone maritime) et une partie des Landes, sont en cours de production. Dans le cas des Landes, les acquisitions initialement prévues pour l’année précédente ont été retardées en raison de conditions météorologiques défavorables, mais devraient être achevées cette année.

D’autres territoires ont déjà acquis les données nécessaires, mais nécessitent encore des consolidations et des conventions pour aboutir à un PCRS pleinement exploitable. Cela concerne environ 15 % du territoire et des communes.

Johann Fradet a ensuite comparé la carte de couverture PCRS avec celle des acquisitions aériennes en Nouvelle-Aquitaine.

Il a distingué plusieurs modes d’acquisition :

  • Marchés locaux : Certaines collectivités ont directement financé leurs acquisitions, comme la Charente-Maritime, Bordeaux Métropole, Mont-de-Marsan Agglomération, Pau Béarn Pyrénées et Limoges Métropole.
  • Marchés portés par Enedis : L’opérateur a mené des acquisitions sur de vastes zones (Pyrénées-Atlantiques, Landes, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze), liées à ses besoins en cartographie des réseaux. Ces acquisitions ont ensuite été exploitées pour produire du PCRS.
  • Marchés coproduits avec l’IGN : Plusieurs départements (Haute-Vienne, Vienne, Charente, Dordogne) ont bénéficié d’acquisitions réalisées en partenariat avec l’Institut national de l’information géographique et forestière.
  • Marchés mixtes : En Gironde et Lot-et-Garonne, un double financement a été mobilisé. Enedis a assuré certaines acquisitions, complétées localement par des marchés spécifiques pour obtenir une couverture homogène.

La majorité des territoires disposent aujourd’hui de PCRS raster, issus d’images aériennes. Cependant, certains, comme Bordeaux Métropole et les Deux-Sèvres, ont mis en place des PCRS vectoriels ou mixtes, offrant une meilleure précision et interopérabilité.

Johann Fradet a ensuite détaillé les missions du GIP ATGeRi pour accompagner la mise en place du PCRS en Nouvelle-Aquitaine.

Trois grands services sont proposés :

  1. Animation et coordination : Le GIP sert de relais entre les travaux nationaux et leur déclinaison régionale.
  2. Stockage et diffusion des données : Compte tenu du volume important de données générées par le PCRS (clichés aériens, orthophotos, etc.), des solutions de stockage et de diffusion ont été mises en place. Cela inclut la mise à disposition via des protocoles OGC (WMTS, WMS).
  3. Accompagnement technique et administratif : Le GIP aide à la mise en place des conventions, assure une veille technologique et travaille sur les stratégies de mise à jour du PCRS.

Actuellement, plusieurs conventions sont déjà signées (Charente, Dordogne, Lot-et-Garonne, Landes, Pays Basque, Pau Béarn Pyrénées, Corrèze, Limoges Métropole, Vienne). D’autres sont en cours de finalisation en Creuse, Gironde et Pyrénées-Atlantiques.

L’objectif est d’atteindre 80 % de couverture PCRS d’ici 2026. Pour y parvenir, une gouvernance départementale semble être une échelle optimale pour garantir une meilleure coordination locale et une mutualisation des moyens.

L’un des défis majeurs identifiés concerne la mise à jour du PCRS. Il est essentiel de définir une fréquence d’actualisation et des méthodes adaptées (mise à jour complète vs ciblée sur les zones en évolution). Bien que la réglementation n’impose pas de périodicité, une mise à jour annuelle est envisagée pour répondre aux besoins des gestionnaires de réseaux.

Le financement de ces mises à jour doit être anticipé dans les conventions. Le GIP travaille à la mise en place d’un marché régional dédié, incluant non seulement les acquisitions mais aussi les contrôles qualité nécessaires pour garantir la précision planimétrique exigée par les standards nationaux.

Enfin, Johann Fradet a insisté sur l’importance de développer les usages du PCRS au-delà de son cadre réglementaire. L’objectif est d’optimiser les investissements réalisés en encourageant les territoires à explorer d’autres applications, qu’elles soient urbanistiques, environnementales ou liées aux infrastructures.

Il a conclu en invitant les prochains intervenants à partager leurs retours d’expérience sur l’utilisation du PCRS au sein de leurs structures.

Martin Blazek a remercié Johann Fradet, GIP ATGeRi/PIGMA, pour son  focus sur le PCRS en Nouvelle-Aquitaine et a invité Romain Lacourarie, ATD 16, à partager son retour d’expérience du PCRS en Charente.

(Télécharger la présentation de Johann Fradet, GIP ATGeRi/PIGMA)

Retour d’expérience de la mise en place du PCRS en Charente

20250403 WEBINAIRE PIGMA PCRS A ECHEANCE 2026 ATD 16
De haut en bas : Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA et Romain Lacourarie, ATD16

Romain Lacourarie, de l’ATD16, a présenté un retour d’expérience sur la mise en place du Plan de Corps de Rue Simplifié (PCRS) en Charente. Il a expliqué que ce projet était initialement une initiative locale, portée par un service public d’assainissement non collectif, avant de s’étendre à l’ensemble du département.

L’ATD16 est une structure départementale qui accompagne les collectivités territoriales dans quatre domaines : l’aspect juridique, l’assistance à la maîtrise d’ouvrage pour les projets de bâtiments et d’espaces publics, la gestion des outils numériques et informatiques, ainsi que la cartographie et les logiciels métiers liés à l’urbanisme et à l’assainissement. C’est par cette dernière mission que l’ATD16 s’est impliquée dans le projet PCRS, à l’intersection de la cartographie et de l’aménagement.

Le projet a pris forme à la suite d’une demande de la communauté de communes du Rouillacais en septembre 2019. Celle-ci souhaitait disposer d’un fond de plan plus précis que le cadastre pour la gestion de son réseau d’assainissement, notamment dans le cadre des déclarations DT/DICT. En parallèle, Enedis manifestait un intérêt pour un plan plus précis sur le territoire voisin du Cognaçais. L’ATD16 a alors envisagé une mutualisation du projet à l’échelle départementale, afin de mobiliser davantage de financements et de structurer une démarche plus ambitieuse.

Une première réunion, organisée en février 2020 en collaboration avec le GIP ATGeRi, a réuni les acteurs potentiellement intéressés : département, communautés de communes, communautés d’agglomération, gestionnaires de réseaux publics et privés. L’ensemble des parties prenantes s’est montré favorable au projet, ce qui a conduit à la rédaction d’une convention sur l’année 2020. En décembre de la même année, une convention de cinq ans (2021-2025) a été adoptée, prévoyant une acquisition des données par l’IGN, une animation et une mise à jour gérées par l’ATD16, ainsi qu’un stockage sur la plateforme PIGMA.

Cette convention repose sur trois piliers :

  • La production initiale des données,
  • Leur hébergement et diffusion,
  • Ainsi que leur mise à jour.

Un modèle de diffusion particulier a été mis en place : les données étaient réservées aux partenaires financeurs et à leurs ayants droit pour une période de trois ans avant d’être mises en open data. En juillet 2021, la convention a été signée par plusieurs partenaires institutionnels et financiers, parmi lesquels le département, le syndicat mixte Charente Eaux, Enedis, RTE, Charente Numérique, et divers syndicats départementaux.

Le département a été découpé en quatre blocs pour organiser la production du PCRS, chaque bloc suivant un processus standardisé comprenant un plan de vol, l’obtention des autorisations, la prise des clichés, le contrôle des données et la livraison des orthophotos via PIGMA. L’ensemble du projet s’est déroulé sur deux ans, avec un premier vol en octobre 2021 et une livraison finale en octobre 2023.

Parallèlement à la production des données, une action de sensibilisation a été menée en 2022 pour acculturer les acteurs locaux à l’utilisation du PCRS. Des réunions ont été organisées sur chaque intercommunalité pour présenter le cadre réglementaire, les objectifs du projet et les modalités d’utilisation des données. En 2023, la communication s’est concentrée sur la mise à disposition des données et sur l’accompagnement des utilisateurs, notamment à travers des tutoriels et des sessions d’information.

En 2024, un premier bilan d’usage a été dressé. L’ATD16 a sollicité les partenaires pour recueillir leurs retours d’expérience et évaluer la possibilité d’intégrer des mises à jour issues des travaux réalisés sur le terrain. Une réflexion a également été engagée sur l’implication des gestionnaires de voirie et l’adaptation des cahiers des charges pour garantir la compatibilité des levés topographiques avec le PCRS.

Alors que la convention actuelle arrive à échéance en juillet 2026, des discussions sont en cours pour son renouvellement. L’enjeu est double : assurer la pérennité de l’hébergement et de la diffusion des données tout en définissant une stratégie de mise à jour efficace. Plusieurs options sont envisagées, notamment l’intégration de mises à jour différentielles ou le recours à des survols partiels ciblés sur les zones de travaux. Un travail de recensement des évolutions territoriales est en cours, s’appuyant sur les permis d’aménager, les déclarations de travaux et les retours des communes.

Enfin, Romain Lacourarie a souligné les bénéfices concrets du PCRS pour les collectivités et les gestionnaires de réseaux. Au-delà de la réponse réglementaire aux DT/DICT, il facilite la gestion des infrastructures et améliore la précision des documents d’urbanisme. Des usages spécifiques ont émergé, notamment dans les services publics d’assainissement non collectif et la gestion de la voirie, démontrant ainsi l’intérêt de cette base de données mutualisée.

Martin Blazek a remercié Romain Lacourarie, ATD 16, pour son partager de retour d’expérience du PCRS en Charente et a invité Claire Berguer, Syndicat de la Diège à présenter le cas de la Corrèze.

(Télécharger la présentation de Romain Lacourarie, ATD 16)

Retour d’expérience sur la mise en place du PCRS en Corrèze

20250403 WEBINAIRE PIGMA PCRS A ECHEANCE 2026 SYNDICAT DE LA DIEGE
De haut en bas : Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA et Claire Berguer, Syndicat de la Diège

Claire Berguer, du Syndicat de la Diège, a présenté le retour d’expérience sur la mise en œuvre du PCRS en Corrèze et les démarches de mise à jour engagées récemment.

Situé au nord-est de la Corrèze, le Syndicat de la Diège est un syndicat d’électrification créé en 1921. Depuis, ses compétences se sont élargies à la gestion de l’éclairage public, de l’eau potable et de l’assainissement collectif sur tout ou partie des communes adhérentes. Il propose également un volet ingénierie, incluant la cartographie et l’accompagnement des communes pour la voirie et les bâtiments.

Le territoire couvert comprend 65 communes et 2 communautés de communes, soit une superficie de 1 700 km². Il s’agit d’un territoire très rural avec environ 30 000 habitants. Parmi ces communes, une seule dépasse les 9 000 habitants, tandis que 12 comptent plus de 500 habitants et 20 ont moins de 100 habitants.

Le Syndicat de la Diège était peu concerné par l’obligation réglementaire du PCRS, seules deux de ses communes étant situées en zone urbaine. Cependant, il répond aux Déclarations d’Intention de Commencement de Travaux (DICT) depuis 2012 pour l’éclairage public, depuis 2018 pour l’eau potable et l’assainissement collectif, et depuis 2022 pour les infrastructures d’accueil des réseaux télécoms mises à disposition des opérateurs.

Une partie des réseaux était géolocalisée en classe A grâce à des relevés GPS internes. Toutefois, l’absence d’un fond de plan précis limitait la valorisation de cette localisation. L’orthophoto de l’IGN, bien que disponible, s’avérait floue à grande échelle, et le cadastre présentait des imprécisions pouvant induire en erreur, comme l’illustre l’exemple d’une commune où un réseau était représenté derrière une maison alors qu’il passait en réalité devant.

Par ailleurs, des fonds de plan étaient systématiquement commandés pour les études préalables aux travaux, mais ils n’étaient ni conservés ni réutilisés, entraînant un surcoût important pour des données éphémères.

En 2018, Enedis a approché le syndicat pour tester un partenariat d’acquisition d’images aériennes de précision sur l’ex-Limousin, sur le modèle de ce qui existait déjà en Auvergne. Après présentation au comité syndical en mars 2018, le projet a été validé par les élus. La convention a été signée avec PIGMA et Enedis le 26 avril 2018.

Les prises de vue aériennes ont eu lieu en juillet 2018 (ou 2019, un doute subsistant sur l’année exacte). Toutefois, le traitement des données a pris du retard en raison de problèmes de qualité d’image, de difficultés avec l’entreprise en charge et, plus tard, de la pandémie de Covid-19. En définitive, les données ont été livrées en novembre 2020.

Le PCRS est mis à disposition des adhérents du syndicat via un SIG mutualisé. Il permet aux utilisateurs de consulter et d’imprimer des données, et aux entreprises partenaires de télécharger les dalles nécessaires via la plateforme GéoDiège, en format raster ou vecteur. Ces données sont exploitées sur divers logiciels comme QGIS et AutoCAD, bien que leur intégration sur MicroStation n’ait pas encore abouti.

Concrètement, le PCRS est utilisé pour :

  • Répondre aux DT/DICT en affichant la cartographie des réseaux ;
  • Géolocaliser certains éléments sans déplacement terrain, comme l’éclairage public ou les regards d’assainissement, lorsque la précision centimétrique n’est pas requise ;
  • Réaliser des études avant travaux et des plans de recollement ;
  • Accompagner les communes dans la gestion des cimetières, en facilitant la cartographie des tombes grâce à la précision du fond de plan.

Jusqu’à présent, les mises à jour ont été ponctuelles et réalisées au fil de l’eau, notamment à partir des plans après travaux. Ces ajustements ont été effectués en interne, sans cahier des charges spécifique au PCRS, se limitant ainsi à des corrections graphiques temporaires.

En 2024, le syndicat a amorcé une réflexion sur une mise à jour plus globale, bien que son territoire soit peu sujet aux évolutions majeures. L’identification des zones à actualiser s’est basée sur les études DT/DICT et les remontées des communes. Une quinzaine d’entre elles ont signalé des besoins spécifiques, ce qui est encourageant pour un sujet généralement perçu comme technique et secondaire dans les petites communes rurales.

Après un premier tri interne, les zones identifiées ont été transmises à PIGMA, qui a affiné cette sélection pour ne retenir que les modifications pertinentes pour le PCRS. Cette phase d’analyse est en cours de validation avec Enedis.

Plutôt qu’une refonte complète, le syndicat privilégie une mise à jour ponctuelle, via un marché porté par PIGMA, sur le modèle de ce qui a été fait à Pau. L’opération consistera en une acquisition de nouvelles images par ULM, prévue à l’été 2025.

Martin Blazek a remercié Claire Berguer, Syndicat de la Diège, pour le partage de son retour d’expérience du PCRS en Corrèze et a invité Michel Hontang, Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, à présenter le cas des Pyrénées-Atlantiques.

(Télécharger la présentation de Claire Berguer, Syndicat de la Diège)

Retour d’expérience sur la mise en place du PCRS dans les Pyrénées-Atlantiques

20250403 WEBINAIRE PIGMA PCRS A ECHEANCE 2026 CA PAU PYRENEES
De haut en bas : Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA et Michel Hontang, Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées

Michel Hontang, de la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, a présenté un retour d’expérience sur la mise en place du Plan de Corps de Rue Simplifié (PCRS) dans les Pyrénées-Atlantiques.

La démarche a été initiée dans un cadre réglementaire, soutenue par des gestionnaires internes et motivée par les rencontres PIGMA. Enedis a joué un rôle moteur dès le début du projet, ce qui a permis un engagement précoce de la communauté d’agglomération.

Le territoire concerné comprend 31 communes, auxquelles se sont ajoutées 6 autres dans le cadre d’un partenariat avec un syndicat de transport, couvrant ainsi une superficie de 420 km².

Lors de l’élaboration de la convention, plusieurs acteurs ont été impliqués, mais seuls Enedis et le Territoire d’Énergie 64 ont finalement participé activement. La démarche a débuté en 2018 avec une première acquisition de données en 2020 et une mise à jour en 2023.

Les étapes du projet ont nécessité du temps, notamment pour sensibiliser les acteurs aux enjeux du PCRS. Les premières discussions ont eu lieu en septembre 2018, aboutissant à la signature d’une convention début 2019. Un marché a ensuite été lancé pour la réalisation des prises de vue, mais celles prévues en 2019 ont été reportées en raison de conditions défavorables. Finalement, les captations ont eu lieu en mars 2020, durant le premier jour du confinement, ce qui a permis d’obtenir des images d’une qualité exceptionnelle en raison de l’absence de circulation.

L’intégration du PCRS dans l’écosystème PIGMA a été un élément clé du projet, permettant son hébergement et sa diffusion. Dès la première convention, la nécessité de mises à jour régulières a été anticipée. Ainsi, en 2023, une nouvelle convention a permis de tester une méthode de mise à jour différentielle, ciblant uniquement les zones ayant subi des modifications. Cette approche, bien que manuelle (sollicitation des communes, recueil des plans de recollement et observations sur le terrain), a donné des résultats concluants.

Une nouvelle campagne est prévue pour 2026 avec pour objectif d’industrialiser davantage l’identification des zones à mettre à jour. Des essais prometteurs de détection automatique des changements via imagerie satellite ont été réalisés et seront exploités.

L’usage du PCRS dépasse la seule gestion des réseaux souterrains. Il est largement utilisé pour l’urbanisme, l’aménagement, la gestion de la voirie.

L’effet de la première orthophoto en 2020 a été particulièrement marquant, offrant une résolution de 5 cm contre 15 à 20 cm pour les orthophotos de l’IGN.

Plusieurs cas concrets ont illustré les bénéfices du PCRS, notamment :

  • La conception d’aménagements piétons, facilitée par la combinaison du PCRS et du LIDAR haute résolution.
  • L’accompagnement d’un projet de sortie d’autoroute, avec une analyse fine de l’occupation du sol et une aide à la décision pour les variantes d’aménagement.
  • La gestion de la voirie et des plans d’alignement, permettant de définir avec précision les limites de l’espace public.
  • La détection des éléments de signalisation et des irrégularités en matière de réglementation, notamment les passages piétons non conformes.
  • La gestion des cimetières, où le PCRS permet d’éviter le recours à des relevés topographiques systématiques.

L’agglomération de Pau Béarn Pyrénées considère le PCRS comme un outil indispensable et compte poursuivre sa dynamique de mise à jour régulière. Grâce à la mobilisation des communes et à la fluidité des échanges via un portail dédié, les usages se sont rapidement développés, et les utilisateurs expriment déjà des attentes pour les prochaines mises à jour.

Martin Blazek a remercié Michel Hontang, Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées, pour sa présentation de la mise en place du PCRS dans les Pyrénées-Atlantiques et a invité Joël Planchet, Aerodata France, et Sofiane Madani, BPartners à présenter comment valoriser les données du PCRS Raster avec de nouveaux usages.

(Télécharger la présentation de Michel Hontang, Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées)

Au-delà du PCRS Raster : valoriser les données pour de nouveaux usages

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De haut en bas : Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA, Sofiane Madani, BPartners et Joël Planchet, Aerodata France

Joël Planchet, d’Aerodata France, a présenté l’entreprise, active depuis 2001 dans le domaine de l’acquisition, la production et la valorisation de données issues d’images aéroportées, du lidar et de capteurs thermiques. Il a mis en avant le Plan de Corps de Rue Simplifié (PCRS), sujet central de cette présentation, en illustrant les travaux menés en Haute-Vienne et en Creuse en 2024. Sur une surface de 7 500 km², découpée en quatre blocs, trois ont déjà été validés par Enedis, tandis que le dernier bloc, situé à l’est de la Creuse, reste à livrer.

Sofiane Madani, de BPartners, a précisé que la société, issue d’un laboratoire du CEA, développe des algorithmes combinant classification de pixels et raisonnement opérationnel. L’objectif est de valoriser les images PCRS en identifiant de nouveaux usages au service des territoires, rendant exploitables des données jusqu’alors inexploitables faute de précision ou de temps.

Joël Planchet a détaillé ensuite les caractéristiques techniques des images exploitées. La caméra DMC 4H de Leica, utilisée pour la capture, permet de voler à 8 000 pieds tout en maintenant une résolution au sol de 5 cm, ce qui optimise la durée des vols et améliore la qualité des données collectées. La restitution en 3D, rendue possible grâce aux images verticales, offre une vision précise des bâtiments et de leurs façades, facilitant l’identification des éléments d’infrastructure comme les candélabres ou les boîtiers électriques.

La présentation a abordé ensuite plusieurs cas d’usage concrets. Sofiane Madani a expliqué que BPartners a recueilli les besoins des collectivités afin d’identifier les objets nécessitant un suivi régulier, notamment pour respecter certaines réglementations. L’automatisation de la détection permet ainsi d’éviter des relevés manuels chronophages et imprécis.

20250403-WEBINAIRE PIGMA PCRS A ECHEANCE 2026 BPARTNERS
De haut en bas : Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA, Sofiane Madani, BPartners, et Joël Planchet, Aerodata France

Parmi les applications concrètes, l’analyse des passages piétons permet d’évaluer leur état de vétusté et d’identifier les places de stationnement pouvant gêner la circulation des piétons. Un autre usage concerne la spatialisation des trottoirs pour vérifier leur conformité aux normes d’accessibilité. Le PCRS permet également d’optimiser la gestion des parkings, en distinguant les zones perméables et artificialisées et en identifiant les espaces adaptés à la végétalisation. L’analyse automatique des cimetières, autrefois longue et coûteuse, devient plus efficace en numérisant chaque élément présent, facilitant ainsi leur gestion et mise à jour.

Enfin, l’exploitation des images pour l’analyse de l’état des toitures s’avère précieuse pour évaluer leur potentiel solaire. En superposant ces données au cadastre solaire, les citoyens bénéficient d’une information plus précise sur les surfaces réellement exploitables pour l’installation de panneaux photovoltaïques.

Joël Planchet a conclu en soulignant la rapidité avec laquelle ces analyses peuvent être réalisées. En collaborant avec BPartners, les données collectées ont pu être traitées et restituées en seulement quelques jours, prouvant ainsi la pertinence de ces innovations pour l’optimisation des politiques territoriales.

Martin Blazek a remercié Joël Planchet, Aerodata France, et Sofiane Madani, BPartners pour la présentation des nouveaux usages des données du PCRS Raster.

(Télécharger la présentation de Joël Planchet, Aerodata France, et Sofiane Madani, BPartners)

Puis Martin Blazek, GIP ATGeRi/PIGMA, a tenu à remercier l’ensemble des intervenants pour leurs précieuses contributions. Il a souligné que les perspectives d’usage du PCRS sont encore loin d’être pleinement explorées et que leur développement se poursuivra dans les années à venir.

Il a noté que les échanges durant le webinaire ont été particulièrement dynamiques, la majorité des interrogations ayant trouvé réponse directement via le chat ou la section dédiée aux questions. Bien que peu de temps ait été consacré aux réponses en direct, de nombreux échanges fructueux ont eu lieu en arrière-plan avec un public très actif.

En guise de bilan, Martin Blazek a rappelé l’évolution significative du sujet depuis le premier webinaire organisé en 2017, qui avait lancé les discussions autour de la mise en place du PCRS. Aujourd’hui, la Nouvelle-Aquitaine se distingue comme un territoire particulièrement dynamique, avec une couverture PCRS atteignant environ 85 % et un dispositif quasiment opérationnel.

Ce webinaire a permis d’aborder, avec l’expertise de trois pionniers du domaine, des enjeux cruciaux pour l’avenir immédiat du PCRS. Parmi eux figurent la mise à jour des données, qui représente un défi majeur, ainsi que l’identification et le développement de nouveaux usages pour le PCRS raster, qui a été au cœur des discussions.

Dans la perspective de l’échéance 2026, le suivi de cette thématique se poursuivra, et une nouvelle session pourrait être programmée d’ici deux ans. Il a été rappelé que des initiatives régionales sont en cours et que les participants sont encouragés à se rapprocher des équipes de PIGMA ou des intervenants pour toute information complémentaire.

Les prochains rendez-vous PIGMA incluent Vendredi en veux-tu en data le 11 avril prochain dédié aux données des sites photovoltaïques et les Rencontres régionales des partenaires PIGMA le 12 juin à Bordeaux, dont les invitations seront envoyées prochainement.

Enfin, concernant les cafés-ateliers, une pause estivale est prévue avant une reprise à l’automne. Les thématiques abordées seront annoncées sur la plateforme PIGMA.

Martin Blazek a conclu en remerciant chaleureusement l’ensemble des participants et des intervenants avant de leur donner rendez-vous pour les prochaines sessions.

(Replay du webinaire disponible sur inscription)