100 partenaires PIGMA réunis en webinaire sur les enjeux des données d'accessibilité

Animation, Café-atelier, Données, Toutes

01/12/2022

WEBINAIRE-PIGMA-DONNEES D'ACCESSIBILITE

Le dernier webinaire de la communauté PIGMA qui échange de la donnée en Nouvelle-Aquitaine avait lieu jeudi 1er décembre. 103 participants ont pu ainsi mutualiser des expériences sur les enjeux liés aux données d’accessibilité.

En ouverture de webinaire, Camille Coste, Topos/Digital Aquitaine, a présenté l’association régionale pour le développement durable de l’activité numérique en Nouvelle-Aquitaine, partenaire technique de l’évènement, et a rappelé les bonnes pratiques pour le bon déroulement de la matinée.

En introduction, Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA, a remercié l’ensemble des intervenants et les 160 inscrits au webinaire -dont plus de 100 étaient connectés- de mieux en mieux répartis et représentés sur le territoire régional. Elle a également remercié Topos/Digital Aquitaine pour leur partenariat.

Anne Sagot-Duvauroux a précisé que le webinaire était le dernier de l’année organisé par la plateforme PIGMA, plateforme d’échange de données en Nouvelle-Aquitaine.

PIGMA est un réseau de près de 1000 partenaires qui partagent plus de 8000 données, et ce depuis 10 ans sur le territoire régional. PIGMA oeuvre pour un partenariat durable autour de la gouvernance, l’accès, l’acquisition, et l’entretien de la donnée. La plateforme PIGMA est gérée par le Groupement d’Intérêt Public Aménagement du Territoire et Gestion des Risques.

Elle a rappelé que l’objectif de ces matinées était bien de mutualiser les expériences pour apprendre les uns des autres.

Anne Sagot-Duvauroux a redonné le contexte de ce webinaire.

L’accessibilité consiste à permettre à chacun de se déplacer sans risque, avec facilité et fluidité. Il s’agit de permettre l’accès aux transports, aux voiries, aux espaces publics mais également aux établissements recevant du public.

L’accessibilité ne concerne pas seulement les personnes en fauteuils mais aussi les personnes sourdes, muettes, malvoyantes ou non-voyantes, avec des troubles psychiques, ou encore les femmes enceintes, les parents circulant avec une poussette, les personnes marchant en béquille, celles momentanément handicapées pour des raisons médicales…

Les données d’accessibilité liées aux déplacements sont indispensables pour la mobilité des personnes handicapées.

D’ici décembre 2023, les collectivités locales ont l’obligation de collecter les données d’accessibilité des transports et de la voirie, pour alimenter les applications permettant de renseigner les usagers sur les possibilités qui leurs sont ouvertes.

Pour garantir une harmonisation de l’information, les données doivent suivre un standard. L’information sur l’accessibilité des établissements recevant du public (ERP comme les administrations, les restaurants…) est également soumise à un standard.

L’objectif de ce rendez-vous est de montrer au travers de cas d’usages la valeur ajoutée des données d’accessibilité et l’intérêt de données standardisées pour une meilleure accessibilité.

Anne Sagot-Duvauroux a ensuite invité Muriel Larrouy, Délégation Ministérielle à l’Accessibilité, à présenter le cadre légal, les enjeux et objectifs autour des données d’accessibilité au niveau national

 

Cadre légal, enjeux et objectifs autour des données d’accessibilité au niveau national

WEBINAIRE PIGMA DONNEES D ACCESSIBILITE MURIEL LARROUY
De gauche à droite : Muriel Larrouy, Délégation ministérielle à l’Accessibilité; Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA

Dans un premier temps, Muriel Larrouy a présenté la Délégation Ministérielle à l’Accessibilité (DMA), entité au sein du Secrétariat Général de l’énorme Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires (MTECT). Ce ministère regroupe le Ministère du Logement, le Ministère des Transports.

La DMA est chargée de promouvoir l’accessibilité de ce que l’on appelle les trois maillons de la chaîne de déplacement :

  • le cadre bâti d’où part la personne,
  • la voirie avec le trajet qu’elle va faire dès qu’elle sort de chez elle ;
  • les transports pour pouvoir se déplacer.

Muriel Larrouy a précisé qu’elle était en charge de la partie « transport des voyageurs » et « informations des voyageurs ».

Depuis de nombreuses années des aménagements ont été mis en oeuvre afin de faire avancer l’accessibilité. Mais elle reste encore très parcellaire d’où le fait que les personnes handicapées ont besoin d’informations disponibles très précises en amont afin de préparer leurs trajets.

D’où des mesures dans la Loi d’Orientation des Mobilités adoptée le 24 décembre 2019 autour de l’usage de l’accessibilité avec des obligations nouvelles d’information et de collecte des données d’accessibilité.

Les obligations d’information des voyageurs relancées par deux articles dans la loi :

  • L’ Art. L 1111-4 du code des transports : où« Le droit à la mobilité comprend le droit pour l’usager d’être informé sur les moyens qui lui sont offerts et sur les modalités de leur utilisation ».
  • et l’Art. L. 1115-8 du code des transports qui concerne les collectivités régionales où« Les autorités organisatrices désignées aux articles L. 1231-3 et L. 1241-1 (les régions) veillent à l’existence d’un service d’information, à l’intention des usagers, portant sur l’ensemble des modes de déplacement dans leur ressort territorial. »

Les obligations de collecte des données accessibilité afin qu’il y ait des informations à diffuser auprès des voyageurs :

  • les données accessibilité dans les transports et les données accessibilité sur la voirie sur les 200 m autour des points d’arrêt prioritaires (choisis car à proximité d’établissements recevant du public (ERP), ou pôle de générateur de beaucoup de déplacements),
  • et l’obligation d’analyser ces données par les Commissions Communales d’Accessibilité pour aider à la programmation des travaux notamment lors de discussions avec les usagers.

Aujourd’hui ces informations ne sont pas déployées dans les calculateurs d’itinéraires ce qui rend le service discriminant pour les personnes handicapées qui au mieux ont accès aux informations concernant les transports mais pas la voirie. Ce qui peut également entrainer des problèmes de sécurité.

Concernant les ERP, il n’y a pas d’obligation de collecter les données d’accessibilité mais une obligation de tenir à jour un Registre Public d’Accessibilité (RPA).

Néanmoins, les voyageurs ont besoin de prévoir leurs déplacements et doivent pouvoir consulter ces informations. Il existe donc une plateforme collaborative nationale acceslibre.info  où chacun peut contribuer sur l’accessibilité des ERP ou récupérer de l’information sur l’accessibilité des ERP via une API (réutilisable dans des applications comme Sortir à Paris ou des calculateurs d’itinéraires).

Il y a tout de même des conditions pour que ces données soient efficaces : la normalisation et l’interopérabilité des données. Si on ne parle pas la même langue avec la même grammaire on ne se comprendra pas ! C’est la même chose avec l’accessibilité : il faut décrire l’accessibilité de la même façon sur tout le territoire avec le même ordre pour chacun des critères.

Ainsi il y a obligation d’utiliser :

  • le profil NeTEx accessibilité France dans les transports,
  • le standard du CNIG accessibilité du cheminement en voirie compatible avec le NeTEx.

Acceslibre propose également un modèle normalisé.

Il y a également obligation d’avoir un format d’échange unique permettant d’exporter et d’échanger les données avec NeTEx accessibilité France.

Enfin il faut également des bases de données d’arrêts partagés normalisées à l’échelle de la région. La région Nouvelle-Aquitaine est déjà bien avancée sur cette problématique.

En conclusion Muriel Larrouy a partagé ses ressources :

  • Une page dédiée https://www.ecologie.gouv.fr/donnees-daccessibilite
  • Un guide « Recommandations pour la collecte des données d’accessibilité » d’octobre 2021 (disponible gratuitement en téléchargement et en envoi postal )
  • Les CRIG et les webinaires régionaux sur les données accessibilité (le prochain aura lieu le 24 janvier au matin (Régions PACA et Centre).
  • ainsi que des outils disponibles pour les spécialistes (un outil de collecte des données dans les transports et en voirie est en cours de développement en open source, un guide de conversion entre les deux standards (transport / voirie) finalisé en cours de mise en ligne, un github et des gabarits pour accompagner le standard CNIG (page « Ressources» site du CNIG), des outils OSM.

Après un échange avec les participants Anne Sagot-Duvauroux a remercié Muriel Larrouy, et a invité Jérôme Kravetz, Nouvelle-Aquitaine Mobilités, à présenter l’usage des données d’accessibilité dans le calculateur d’itinéraire régional.

(Télécharger la présentation de Muriel Larrouy, Délégation ministérielle à l’Accessibilité).

 

Les données d’accessibilité dans le calculateur d’itinéraire régional

20221201 WEBINAIRE PIGMA DONNEES D'ACCESSIBILITE JEROME KRAVETZ
De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Jérôme Kravetz, Nouvelle-Aquitaine Mobilités

En introduction, Jérôme Kravetz a présenté Nouvelle-Aquitaine Mobilités (NAM). Nouvelle-Aquitaine Mobilités est un syndicat dit de loi SRU, qui a comme compétences obligatoires : l’information voyageurs, la billetique -le titre unique- le MAS ou la mobilité intégrée, et la coordination de toutes les autorités organisatrices de la mobilité du territoire. Il représente : 33 membres engagés, 40 réseaux de transports, et les 84 000 km2 du territoire de la Nouvelle-Aquitaine.

Le territoire étant grand il est organisé autour de 5 comités de bassin de mobilité :

  • Sèvres et Atlantique,
  • Vienne et Charentes,
  • Limousin et Périgord,
  • Gironde et Garonne,
  • Landes et Pyrénées.

En plus de l’outil Calculateur d’Itinéraires Multimodal (CIM) Modalis, a été créé un Référentiel de données qui permet de stocker et d’héberger l’ensemble des données théoriques de manière à en être propriétaire collectivement, et de pouvoir en garantir la qualité et la continuité. Ces données viennent alimenter le CIM mais également les données open data.

Le Référentiel Multimodal Régional de Nouvelle-Aquitaine a été élaboré entre 2017 et 2021 anticipé par la Région pour sa première version suite à un marché public. Depuis 2021 et la version 2 du Référentiel Multimodal, NAM s’est doté d’une charte de gouvernance des données Modalis votée à l’unanimité afin d’avoir une conscience collective de la gestion des données théoriques de mobilité, des données temps réel, des données annexes (parkings, points de vente…), et la mise en place d’une console de gestion et d’administration de données. Enfin, sur la base de ces informations,  NAM s’est doté d’un observatoire des mobilités afin que chacun de ses membres puissent faire des requêtes sur leur territoire croisées avec les territoires annexes. L’observatoire permet de savoir si les réseaux sont bien accessibles et si cette information est suffisamment bien qualifiée pour être réutilisée par des tiers.

Le Référentiel Multimodal dans sa version 2 permet de centraliser les données qui sinon étaient éclatées dans plusieurs systèmes et chez différents prestataires. L’objectif est également de fluidifier la production, l’intégration et la diffusion de ces données mobilités en respectant les formats standards (intégrées en GTFS et transformées au fur et à mesure par un prestataire en NeTEx).

L’objectif est d’enrichir ce référentiel avec de nouvelles données (accessibilité, parkings, points de vente…) puis de l’exploiter et de l’analyser pour développer les nouveaux usages de mobilités et améliorer l’offre de services.

Jérôme Kravetz a ensuite effectué une démonstration du Référentiel Multimodal avec la possibilité pour chaque membre de l’enrichir au fur et à mesure de nouvelles informations avec des codes couleurs . Lorsqu’un membre a une nouvelle information il a ainsi la possibilité de la faire remonter jusqu’au voyageur. Le référentiel offre la possibilité d’effectuer des requêtes et de connaître l’accessibilité et le type d’accessibilité en place.

Pour la gouvernance de la donnée, Modalis implique quatre types de propriétaires de données : NAM, les membres (via le responsable de la donnée de la structure), les exploitants et les fournisseurs.

L’objectif est de mettre en place :

  1. des process pour garantir la qualité de la donnée,
  2. de façon continue tout au long de sa production afin que tous les outils fonctionnent correctement,
  3. dans une démarche collective.

Cela permet également d’effectuer du reporting sur les difficultés rencontrées par certains acteurs.

Le kit de données Modalis contient :

  • la charte de gouvernance de données,
  • le manuel Okina-Akka sur les spécifications de données,
  • le manuel de préconisations pour les DSP et les marchés pour les appels d’offres des membres.

En conclusion, Jérôme Kravetz a rappelé l’importance de ces informations puisque Modalis représente 22 millions de calculs d’itinéraires tous les ans, 1/3 sur la plateforme Modalis, 2/3 via les réseaux des membres.

Après un échange avec les participants Anne Sagot-Duvauroux a remercié Jérôme Kravetz, et a invité Virginie Steiner, de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle à présenter les usages des données d’accessibilité à l’échelle d’une communauté d’agglomération.

(Télécharger la présentation de Jérôme Kravetz, Nouvelle-Aquitaine Mobilités)

 

 

Usages des données d’accessibilité à l’échelle d’une communauté d’agglomération

20221201 WEBINAIRE PIGMA DONNEES D'ACCESSIBILITE VIRGINIE STEINER
De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Virginie Steiner, CA La Rochelle

En introduction, Virginie Steiner a rappelé que La Rochelle s’était engagée dans l’ouverture de ses données en 2012. Le portail de données open source contenait 250 jeux de données la plupart en « one shot », dont :

  • les cheminements, les feux sonores, les sites ATH (sites labellisés Tourisme et Handicap),
  • les données WC.

Les données sur les bâtiments n’étaient pas ouvertes.

Le constat sur cette première démarche était que les données ouvertes étaient très ciblées tourisme.

Grâce à un partenariat l’application Handicarto a vu le jour pour que les données soient utilisées. Le bilan deux ans après a révélé que l’application était peu utilisée  : 270 téléchargements en 24 mois. En 2016 l’application a été abandonnée car pas maintenue par des tiers.

Ouvrir les données n’était donc pas suffisant, il fallait les rendre visibles pour en améliorer leur accessibilité. En 2017, un Hackathon a donc été lancé pour développer les outils de visualisation des données. En 2018 un travail avec des citoyens et une représentante de l’association Valentin Hauy a permis de révéler qu’il n’y avait pas de demande sur les données accessibilité mais des demandes sur d’autres jeux de données type « fréquentation sur la rocade ».

Entre 2019-2020 les DSI de la ville de La Rochelle et de l’agglomération ont été mutualisées. Un nouveau portail open data a vu le jour maintenu par un éditeur avec l’objectif d’avoir une approche territoriale. Le retour utilisateur sur cet outil a fait apparaître une insuffisance d’informations pour préparer un trajet. Les communes ont été interrogées pour identifier des jeux de données prioritaires à ouvrir. Les données d’accessibilité n’ont pas été identifiées.

A partir de 2021, le portail open data a été nettoyé des données inutilisées, one shot, sans règlementation ou pérennité. Une gouvernance autour de la donnée a été mise en place : des référents métiers par thématique et par service ont été recherchés.

Plusieurs constats apparaissent. Les données les plus demandées sont les données stationnement, et les données accessibilité ne sont pas demandées. Il est donc difficile d’en faire des données prioritaires malgré les obligations réglementaires. Et il est compliqué de mobiliser les ressources en interne puisqu’il n’y a pas de demande sur ces données. Les jeux de données cheminement et ATH actuels sont orientés « tourisme »mais il n’y a pas de données « quartiers » dans ces données ouvertes. Seul le jeu de données feux sonores est mis à jour via des process métiers internes : les feux sont sur grands axes à l’entrée de La Rochelle et en centre-ville.

Malgré ces constats le projet de produire et mettre à jour les données accessibilité a été retenu au travers de projets internes/métiers déjà en cours :

  • dans le cadre de la mobilité/MaaS où un inventaire « équipements » est en cours. Les données abris-voyageurs et arrêts (niveaux 2 et 3 de NeTEx) seront ouvertes après finalisation de l’inventaire,
  • en lien avec la réflexion autour de référentiel patrimoine et du projet territorial LRTZC, les données autour des bâtiments publics et leurs consommations énergétiques vont être ouvertes. Les données « accessibilités » peuvent être ouvertes séparément si les données pivots sont partagées à l’échelle des producteurs locaux de données (métiers, communes, prestataires).
  • pour le cheminement voirie, l’obligation réglementaire est possible par la mise à disposition d’un nouveau modèle de données en lien avec la mise à jour des ouvertures de DICT (révision modèles de données avec SIREN, coordonnées, référentiel Métiers notamment).

En conclusion, Virginie Steiner a rappelé que pour l’agglomération de La Rochelle la thématique accessibilité n’est pas portée politiquement, bien qu’il y ait une mission handicap très dynamique mais pas orientée data. Il est donc envisagé de s’appuyer sur des communautés d’échanges métiers pour que les référents se saisissent des données accessibilité ce qui permettrait d’estimer les budgets et les ressources nécessaires. Un autre besoin est également sur l’interopérabilité des données déjà existantes via des données pivots pour en faciliter la mise à jour par des métiers différents. Enfin, les cas d’usages externes sont également nécessaires (comme le webinaire) pour organiser la saisine de la communauté d’agglomération, et faciliter la mobilisation interne.

Après un échange avec les participants Anne Sagot-Duvauroux a remercié Virginie Steiner et a invité Vincent Bergeot, Conseil d’administration d’OpenStreetMap France, Teritorio, UMR Passages; et Jérémy Kalsron, Laboratoire d’Informatique, de Modélisation et d’Optimisation des Systèmes LIMOS, à présenter un exemple de cartographie collaborative des données d’accessibilité.

(Télécharger la présentation de Virginie Steiner, CA La Rochelle)

 

 

Un exemple de cartographie collaborative des données d’accessibilité

20221201 WEBINAIRE PIGMA DONNEES D'ACCESSIBILITE VINCENT BERGEOT JEREMY KALSRON
De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Vincent Bergeot, OpenStreetMap France, Teritorio, UMR Passages; Jérémy Kalsron, LIMOS

En introduction, Vincent Bergeot, a souhaité rappeler qu’OpenStreetMap (OSM) n’était pas une carte mais une base de données. OpenStreetMap est en licence libre ODbl (Open Database Licence, licence libre avec une réciprocité de la licence). Lancé il y a 18 ans, OSM représente 9 millions de comptes, a dépassé les 8 milliards de points et les 900 millions de polylignes. OSM est donc une base de données dont on peut faire de nombreuses cartes avec de nombreuses manières de les afficher. La base de données OSM est utilisée par de nombreuses entreprises françaises et internationales comme TomTom, Apple, Facebook…

OSM est une base de données géographiques constituée de points, de lignes, auxquels va être associé un ensemble de vocabulaire, de mots clés, d’attributs qui vont permettre de définir à quoi correspondent les éléments. La représentation peut être sous forme de cartes qui contiennent toutes ces informations.

Une rapide analyse de la base de données pour des tags liés à l’accessibilité par exemple le tag chaise roulante (wheelchair) et bandes podotactiles (tactile paving) montre plus de deux millions d’usages référencés (pour chacun) dans  l’ensemble de la base, en Nouvelle-Aquitaine respectivement 28000 et 21000 usages référencés.

Il existent des outils de contribution à OSM, pour l’accessibilité il s’agit de Wheelmap  mais également l’application Streetcomplet. Il existe également des solutions de routage sur lesquelles travaillent de nombreuses universités.

Vincent Bergeot a ensuite invité Jérémy Kalsron à présenter un exemple de lien entre OSM et le géostandard du CNIG.

Jérémy Kalsron effectue des recherches sur l’accessibilité pour les personnes non voyantes. Dans ce cadre, il a été amené à s’intéresser au géostandard du CNIG et OSM.

L’analyse de la compatibilité sémantique montre une modélisation linéaire des cheminements de piétons avec des attributs très particuliers côté géostandard alors que pour OSM la modélisation des cheminements de piétons est plutôt hétérogène (linéaires à Orange, surfaces à Montrouge…). La donnée OSM n’est donc pas complète mais pourrait être améliorée pour être intégrée dans une base compatible géostandard pour servir de base à la saisie.

Il a donc été imaginé un cercle vertueux autour du cycle de vie de la donnée : créer de la donnée à partir des données d’OSM, obtenir des données partielles après convertion au format CNIG, ajouter les données manquantes et effectuer la conversion inverse pour les reverser dans OSM. Ce cycle de vie imaginé n’est pas forcément compatible avec la licence ODbl d’OSM.

Une preuve de concept est en cours de développement sous la forme d’un schéma PostGIS utilisant différents scripts processing QGIS pour l’import de données OSM qui vont permettre de les proposer dans un format compatible CNIG.

Puis Jérémy Kalsron, a présenté le projet Activmap dont l’objectif est d’utiliser OSM pour décrire l’accessibilité d’un lieu. Il a pris les exemples autour des cartes tactiles de carrefour. Aujourd’hui les cartes tactiles sont réalisées à la main de façon artisanale, ce qui est très chronophage. L’objectif du projet est de se servir d’OSM pour pouvoir générer et imprimer ces cartes facilement. Il est envisager d’aller un peu plus loin en proposant des cartes multimodales agrémentées de sons.

Réaliser une carte tactile à partir d’OSM présente plusieurs difficultés notamment l’orientation  des passages piétons, la reconstitution des ilots, la géométrie précise des trottoirs. Cela représente un travail géométrique complexe. Jérémy Kalsron a présenté le rendu d’une carte tactile réalisée semi-automatiquement à partir d’OSM.

Ensuite, Jérémy Kalsron est revenu sur son sujet de thèse qui comprend la description d’un carrefour avec OSM agrémenté de sons. Pour ce faire, il s’agit de télécharger les données OSM, compléter les données manquantes. Ainsi a été proposé un modèle de données sémantiques pour représenter un carrefour qui s’articulent autour d’OSM. Un démonstrateur est en ligne.

Dernier exemple avec Le Pigeon Nelson, pour jouer du son à partir des données d’OSM qui permettrait d’imaginer un système de guidage pour obtenir des informations sur les carrefours que l’on visite au fur et à mesure de son déplacement dans la ville.

Après un échange sur les licences des données, Anne Sagot-Duvauroux a remercié Vincent Bergeot et Jérémy Kalsron et a invité Jessica Amrane-Delafosse, MOBALIB à présenter une application pour renseigner les usagers en situation de handicap.

(Télécharger la présentation de Vincent Bergeot, OpenStreetMap France, Teritorio, UMR Passages; Jérémy Kalsron, LIMOS)

 

Une application pour renseigner les usagers en situation de handicap

20221201 WEBINAIRE PIGMA DONNEES D'ACCESSIBILITE JESSICA AMRANE DELAFOSSE
De gauche à droite : Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Jessica Amrane-Delafosse, MOBALIB

En introduction, Jessica Amrane-Delafosse, a effectué un rappel sur les Registres Publics d’Accessilité. Les RPA sont une obligations légales pour les gestionnaires et propriétaires d’Etablissements Recevant du Public (ERP) qui visent à donner un certain nombre d’informations sur l’accessibilité de l’ERP et de ses prestations. Elles concernent également le niveau de formation et de sensibilisation des personnels de l’ERP.

Jessica Amrane-Delafosse a ensuite effectué un rappel du cadre légal des RPA qui sont encadrés par un décret et un arrêté (décret N°2017-431 du 28 mars 2017 et arrêté du 19 avril 2017 ) qui fixent le contenu et le format ainsi qu’une ordonnance (26 décembre 2014) qui fixe les modalités de formation et de sensibilisation pour les agents et le personnel des ERP (voir liens actifs dans le support de présentation).

L’accompagnement de MOBALIB s’adresse aux gestionnaires et aux propriétaires d’ERP (publics ou privés). L’objectif est la mise en conformité par rapport aux obligations de RPA. La démarche est double : accompagner à la réalisation des RPA (identifier, qualifier et valoriser les accessibilités), former et sensibiliser à l’accueil des personnes handicapées (identifier, et comprendre les enjeux des usagers en situation de handicap).

Le plus de MOBALIB réside dans la conformité, l’exploitation et la valorisation directe des données d’accessibilité auprès des usagers.

Jessica Amrane-Delafosse a ensuite exposé le cas concret de la collectivité de Pessac accompagné par MOBALIB. La collectivité avait 126 registres publics d’accessibilité à réaliser.

Pour toutes ces ERP ont été produits trois livrables différents :

  • une synthèse au format numérique: le Registre Public d’Accessibilité avec des informations simples à destination des usagers (informations sur l’établissement, coordonnées, personne responsable de l’accessibilité, où le RPA est consultable…), l’accessibilité de l’établissement (globale, personnel/formation, matériel), la liste des prestations non accessibles et leur date de mise en accessibilité.
  • le référencement open source de l’accessibilité des ERP dans Accèslibre afin de brosser l’accessibilité de l’environnement de chaque ERP, le cheminement jusqu’à son accueil, le bâti.
  • le référencement dans la plateforme d’entraides Mobalink dédiée aux personnes en situation de handicap. L’intégralité des données collectées est synthétisée et sont ajoutées des données d’usages en complément. Les données se présentent alors sous forme de liste à puces des prestations présentes dans l’ERP et les informations d’accessibilité (parking…). Cette liste est disponible sur support numérique (avec un lien sur Accèslibre et le RPA) ainsi que toutes les données pour contacter l’ERP et les photos pour identifier visuellement l’ERP et son environnement.

Cette visibilité est complétée par un kit d’outils très important pour les usagers :

  • un kit communication pour les réseaux sociaux prêt à poster,
  • un macaron physique pour les devantures.

MOBALIB accompagne également à la formation des agents ou du personnel de l’ERP pour mieux prendre en compte les besoins des personnes en situation de handicap. Cette formation s’adresse aux équipes, aux élus, aux dirigeants des ERP.

En conclusion Jessica Amrane-Delafosse a rappelé que l’offre MOBALIB était une offre clé en main.

(Télécharger la présentation de Jessica Amrane-Delafosse, MOBALIB)

 

En conclusion de la matinée, Anne Sagot-Duvauroux a synthétisé les échanges et souligné les enjeux liés à la segmentation des différentes actions liées aux données d’accessibilité (transport/voirie/cadre bâti) et la nécessité de remettre du lien entre elles.

Muriel Larrouy a souligné l’importance de travailler localement via un groupe de travail à l’échelle d’une région avec une animation spécifique comme cela s’est pratiqué dans d’autres régions. Vincent Bergeot a rebondi sur les propos de Muriel Larrouy en reposant la question de la licence des données d’accessibilité et la nécessité de la réciprocité. Jérôme Kravetz a confirmé l’importance de la licence qui est l’assurance qui permet à tout le monde d’utiliser un bien commun mutualisé.

Muriel Larrouy a rappelé la nécessité de parler un langage commun pour les données d’accessibilité et le fait que le langage GTFS n’est pas suffisant en matière d’accessibilité et la nécessité d’utiliser le NeTEx au moins pour ce sujet. Jérôme Kravetz a souligné le mur économique que représente le passage au NeTEx et la nécessité d’avoir une méthodologie qui va avec.

Anne Sagot-Duvauroux a mis fin au webinaire en remerciant l’ensemble des intervenants pour leurs présentations et leurs échanges ainsi que tous les participants au webinaire.

 

Replay du webinaire sur le lien suivant en partenariat avec Digital Aquitaine /Topos.