115 partenaires PIGMA en webinaire autour des données de la transition écologique
Animation, Café-atelier, Données, Toutes
12/02/2024
Le dernier webinaire de la communauté PIGMA qui échange de la donnée en Nouvelle-Aquitaine avait lieu le jeudi 8 février. L’objectif de ce rendez-vous : savoir identifier les données régionales nécessaires à la planification écologique et les producteurs de ces données pour les utiliser. 115 participants étaient présents en ligne. Compte-rendu.
En ouverture de webinaire, Héloïse Deschamps, GIP ATGeRi/PIGMA, après avoir accueilli les participants, a rappelé les bonnes pratiques pour le bon déroulement de la matinée.
En introduction, Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA, a remercié l’ensemble des intervenants qui crée la valeur ajoutée des webinaires PIGMA en partageant leurs expériences : Julien Pelletange, SGAR Nouvelle-Aquitaine et Pascal Prévot, DREAL Nouvelle-Aquitaine ; Vincent Aït-Ammar et Quentin Soignon, Ecolab/Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires ; Rafaël Bunales, AREC Nouvelle-Aquitaine ; Claire Sérès, Bordeaux Métropole ; Nicolas Beaugendre, Kermap.
Elle a également remercié les 130 inscrits au webinaire, dont 115 étaient connectés toujours aussi nombreux et mieux répartis sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine.
Elle a remercié l’équipe technique, Héloïse Deschamps et Thomas Petillon, GIP ATGeRi/PIGMA, pour leur implication dans la production technique de l’évènement.
Elle a rappelé que PIGMA est un réseau de près de 850 partenaires qui partagent plus de 11 000 données, et ce depuis 10 ans sur le territoire régional. PIGMA œuvre pour un partenariat durable autour de la gouvernance, l’accès, l’acquisition, et l’entretien de la donnée.
La plateforme PIGMA est gérée par le Groupement d’Intérêt Public Aménagement du Territoire et Gestion des Risques, expert en gouvernance de la donnée.
L’objectif de ces matinées est l’échange d’expériences pour apprendre les uns des autres d’où l’importance d’avoir le plus d’interactivité possible.
Anne Sagot-Duvauroux a rappelé la thématique du webinaire : les données de la planification de la transition écologique.
La planification de la transition écologique est une méthode de gouvernance visant à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Sous l’égide de France Nation Verte, elle veille à la structuration, au financement et à l’exécution sur la période des projets ou des objectifs à visée environnementale.
Cette stratégie doit répondre aux cinq défis de la transition écologique :
- le climat : réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter les effets du changement climatique,
- la santé : réduire toutes les pollutions qui impactent la santé,
- la biodiversité : restaurer la biodiversité,
- l’adaptation : s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique,
- les ressources : réduire l’exploitation des ressources naturelles à un rythme soutenable.
Elle mobilise tous les acteurs du territoire à tous les niveaux, notamment l’État, les collectivités, les entreprises autour de 6 grandes thématiques :
- mieux se déplacer,
- mieux se nourrir ;
- mieux se loger,
- mieux préserver,
- mieux consommer,
- mieux produire.
Cette stratégie doit s’appuyer au niveau régional sur des données environnementales fiables et facilement accessibles pour engendrer des politiques publiques efficaces et aisément évaluables.
Or, un des problèmes majeurs tient à la dispersion des données environnementales réparties entre les différents acteurs du territoire.
L’objectif de la matinée est de savoir comment identifier les données régionales nécessaires à la planification écologique et les producteurs de ces données pour les utiliser.
Elle a ensuite invité Julien Pelletange, SGAR Nouvelle-Aquitaine et Pascal Prévot, DREAL Nouvelle Aquitaine à présenter le cadrage du contexte au niveau régional.
Contexte et cadrage de la problématique au niveau régional
Pascal Prévot de la mission analyse et connaissance des territoires de la DREAL Nouvelle-Aquitaine a introduit la genèse de la territorialisation de la planification de la transition écologique.
A l’origine, une réflexion a été conduite par le secrétariat général à la planification qui dépendait du Premier ministre autour des 5 enjeux, se nourrir, produire, se loger, se déplacer, préserver, et consommer, déclinés en 22 chantiers opérationnels.
Cette planification a donné lieu notamment à un plan d’action en septembre 2023.
Les Conférences des Parties (COP) correspondent à la première séquence de cette planification. Puis elle se déploie rapidement en région.
Cette planification contient deux grands volets.
Le premier volet est la stratégie pour l’énergie et le climat qui englobe notamment la réduction des gaz à effet de serre avec un objectif fixé à 55% de réduction à l’horizon 2030.
Le deuxième volet est la stratégie pour la biodiversité pour réduire les pressions qui s’exercent sur la biodiversité. L’objectif est de la restaurer là où elle est dégradée et mobiliser les acteurs autour de l’artificialisation des milieux naturels, les pollutions des eaux.
La stratégie bas carbone permet de mettre à contribution l’ensemble des 6 secteurs que sont l’agriculture, les bâtiments, l’industrie, l’énergie, les déchets et le secteur forestier un secteur un peu particulier puisqu’il doit capter le dioxyde de carbone.
Pascal Prévot a ensuite présenté le panorama des leviers où se retrouvent les 6 secteurs et le tableau, appelé Mondrian en référence au peintre néerlandais, qui donne pour chaque secteur et chaque levier la réduction de CO 2 attendue au niveau national entre 2019 et 2030.
Ainsi, il a pris l’exemple de l’industrie qui est censée réduire son émission de Gaz à Effet de Serre (GES) de 38 000 kilotonnes et les voitures électriques de 11 000 kilotonnes.
Ce panorama des leviers a été éclaté par régions, en fonction des caractéristiques de chacune et pour chaque levier suivant une clé de répartition.
Pour la Nouvelle-Aquitaine, l’industrie doit réduire de 2 300 kilotonnes de CO 2, et les voitures électriques 1 150 kilotonnes.
Pour le deuxième volet la logique utilisée est la même. Pour le premier volet toutes les mesures font référence à une seule unité qu’est le CO 2 ce qui n’est pas le cas pour la biodiversité. En effet la préservation des espaces naturels, de l’économie circulaire, d’alimentation ont des leviers différents.
Au total ces panoramas territoriaux portent sur des thématiques et 43 leviers.
Ainsi ce sont ces données qu’il va falloir analyser et suivre à l’horizon 2030.
Pascal Prévot a précisé qu’un kit explicatif du panorama des leviers qui décrit chaque levier est téléchargeable en ligne.
Il a illustré son propos avec la courbe des voitures électriques pour la Nouvelle-Aquitaine où ces dernières devaient permettre d’économiser 1 150 kilotonnes de CO 2 à l’horizon 2030 ce qui représente un parc de véhicules à l’horizon 2030 de 546 000 voitures électriques avec un développement exponentiel.
Pascal Prévot a invité Julien Pelletange à présenter la déclinaison pour la Nouvelle-Aquitaine.
Julien Pelletange est en charge des sujets de transition écologique et énergétique au SGAR Nouvelle-Aquitaine.
Les leviers présentés sont le point de départ de la démarche de territorialisation de la planification écologique.
En Nouvelle-Aquitaine, l’Etat travaille étroitement avec la Région Nouvelle-Aquitaine pour mener ces travaux comme cela a été présenté lors de la COP régionale du 1er décembre à Bordeaux.
Il s’agit d’une démarche très transversale qui mobilise tous les services de l’État concernés ainsi que des opérateurs comme l’ADEME ou l’AREC.
Il est important de bien s’approprier ces leviers et de les confronter à ce qui existe déjà en Nouvelle-Aquitaine. De plus, une déclinaison de la démarche peut être mise en place dans certains départements avec une approche davantage opérationnelle.
Pour 2024, quatre grandes étapes sont envisagées.
Le diagnostic sera fondé en partie sur un questionnaire qui a été envoyé à toutes les collectivités de la région, qui ont encore jusqu’à la fin de la semaine pour y répondre [délai finalement repoussé au 16 février]. Les réponses seront analysées afin notamment de recenser l’existant.
Ce premier état des lieux sera confronté aux objectifs fixés par le Secrétariat Général à la Planification Ecologique (SGPE) au territoire néo-aquitain.
Après cette étape de diagnostic, une mise en débat sera initiée avec des ateliers thématiques organisés sur le territoire.
Les débats s’organiseront autour des thématiques suivantes : bâtiment, rénovation énergétique, énergie, déchets, économie circulaire, industrie, forêt/bois, biodiversité, agriculture, alimentation, ressource en eau ou encore mobilité.
Ces ateliers de travail auront vocation à réunir toutes les parties prenantes concernées. Il s’agira de temps d’échanges et de production. Ainsi chaque partie prenante contribuera à la matière première pour élaborer la feuille de route néo-aquitaine à 2030.
Julien Pelletange a annoncé l’organisation d’une assemblée de la COP, envisagée avant l’été, instance qui aura pour rôle de valider le diagnostic et de prendre connaissance de tous les travaux élaborés qui auront été donc menés durant cette première phase d’élaboration.
Une seconde période se mettra alors en place avec la poursuite des travaux d’élaboration de la feuille de route à 2030, jusqu’à la tenue d’une nouvelle COP régionale qui sera organisée dans la même configuration que celle de décembre 2023.
En conclusion, Julien Pelletange a rappelé l’importance de répondre au questionnaire.
Après avoir remercié Julien Pelletange et Pascal Prévot, Anne Sagot Duvauroux a invité Vincent Aït-Ammar et Quentin Soignon d’Ecolab au Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires à présenter Écosphères, le guichet d’accès aux données de la transition écologique par les usages et ses indicateurs.
Écosphères, le guichet d’accès aux données de la transition écologique par les usages et ses indicateurs
Quentin Soignon a introduit leur intervention dans la continuité de celle de Julien Pelletange et Pascal Prévot.
Ecosphères et un projet d’Ecolab qui permet d’accéder plus facilement aux données environnementales en lien avec les politiques publiques de transition écologique dans un cadre de planification écologique.
Ecolab fait partie du pôle ministériel écologie énergie et transport au sein du Commissariat Général au Développement Durable. Il s’agit d’une direction transverse.
De ce fait, Ecolab travaille à la fois pour le Ministère de la Transition Ecologique et Cohésion du Territoire, le Ministère de la Transition Energétique et les services du Premier Ministre avec notamment le Secrétaire Général à la Planification Ecologique.
La mission d’Ecolab s’insère dans les chantiers transverses Données et Numérique dans le cadre de France Nation Verte avec deux leviers d’action :
- Un sur la partie start-up et innovation ouverte avec notamment l’animation des start-up Green tech,
- Et un autre levier orienté data.
C’est sur le levier data que se situent Ecopshères et ses indicateurs.
L’objectif est de répondre à deux grandes questions :
- Comment faciliter l’accès à l’ensemble, ou une partie, des jeux de données qui peuvent être utiles pour les politiques publiques des transitions écologiques donc plutôt sur un format catalogage,
- Et comment faciliter la structuration d’un indicateur des transitions écologiques en lien avec les principales politiques publiques et les mettre à disposition à différentes mailles territoriales. L’idée est de les uniformiser au maximum en exploitant à la fois des sources nationales mais parfois des sources locales telles que les plateformes territoriales.
Quentin Soignon a rappelé que la transition écologique doit monter en puissance avec un grand nombre d’actions et la mobilisation les territoires. Un ensemble d’acteurs, de programmes et de dispositifs existent déjà sur les territoires. De nouvelles dynamiques sont lancées avec les COP régionales. Quentin Soignon a constaté le manque de visibilité de la donnée au service de la planification écologique. Elle est souvent éparpillée et non structurée. Elle doit pourtant faciliter et objectiver l’état des lieux initial, et la construction d’objectifs.
Il a ensuite invité Vincent Aït-Ammar à poursuivre sur les données et les freins à leur réutilisation.
Vincent Aït-Ammar a révélé qu’une enquête réalisée autour des données et de la difficulté de leur réutilisation fait apparaître deux freins principaux : la découvrabilité des données, et la qualité des données.
Un certain nombre d’investigations auprès des territoires a permis également de définir les outils à proposer à l’écosystème.
Dans le cadre d’Ecopshères la mission est de référencer de manière pérenne les données qui sont utiles aux politiques publiques du ministère sur chaque territoire.
La notion de référentiel pérenne renvoie à l’idée de favoriser un catalogage, cela fait écho à tout un tas d’initiatives de cartographie de données qui ne sont pas actualisées de façon dynamique et donc qui sont vouées à devenir obsolètes très rapidement.
Les données ouvertes sont concernées mais également les données restreintes.
Enfin, il est important également de faire davantage le lien entre les réutilisations, les cas d’usages, c’est à dire une meilleure mise en cohérence des données avec les réutilisations au niveau des catalogues. En effet les données sont présentées dans les catalogues par thématiques et rarement en cohérence avec les cas d’usages.
D’un point de vue technique, la stratégie a été de s’appuyer sur data.gouv pour bénéficier de fonctionnalités déjà existantes qui ont été implémentées dans le guichet d’accès à la donnée : ecologie.data.gouv.
L’accès se fait par cas d’usage associé à un service de gestion du patrimoine de données. L’idée est d’avoir une bonne visibilité des données sur l’ensemble des territoires à partir des indications sur les métadonnées et les usages qui en sont faits.
Vincent Aït-Ammar a ensuite effectué une démonstration de l’outil ecologie.data.gouv.fr
Il a ainsi montré que l’entrée par cas d’usage s’effectue par des bouquets de données.
A chaque bouquet correspond la description d’une problématique à laquelle en fait peuvent être associés un certain nombre d’objectifs au niveau régional ou au niveau national. Et derrière chaque objectif des variables pertinentes sont renseignées et les données qui existent sur un territoire. Il existe également la possibilité de renseigner l’absence de certaines données sur un territoire.
Ecosphères est davantage un outil qui référence les données au niveau local, régional, et national plutôt que les fournir.
La feuille de route des prochains mois prend en compte : la territorialisation c’est-à-dire le fait qu’il y a un certain nombre de problématiques qui sont communes entre les territoires et l’hétérogénéité du patrimoine des données entre les territoires qui doit être diagnostiquée.
Ainsi en 2024, doivent être poursuivis le déploiement de l’outil, l’ajout de fonctionnalités, la gestion du patrimoine de données existantes, la coordination avec les acteurs notamment les plateformes de données.
Il a ensuite demandé à Quentin Soignon de présenter les grands objectifs des indicateurs territoriaux.
Quentin Soignon a relévé les objectifs structurants du projet à long terme :
- Partager plus facilement les objectifs nationaux de transition écologique au niveau des territoires.
- Faciliter le portage des enjeux locaux de transition écologique grâce à un certain nombre d’indicateurs.
- Lancer une dynamique de consolidation au sein des services de l’État et avec tous les partenaires qui peuvent être pertinents notamment au niveau local.
- Expérimenter leur mise à disposition et leur intégration dans un premier parcours utilisateur cohérent avec quelques territoires pilotes.
En synthèse, Quentin Soignon a détaillé les quatre pilliers qui permettent de comprendre le projet et les indicateurs déjà structurés à mettre à disposition, leur mode de définition, leur mode de calcul, leur mise à disposition sur un bon outil, au bon moment, et au bon endroit.
Il s’agit de :
- La cartographie et le catalogue d’indicateurs. L’idée est de porter à connaissance des territoires l’existence d’indicateurs et l’ingénierie pour les mettre en œuvre afin qu’ils puissent les reproduire.
- L’intégration de ces indicateurs dans des parcours usagers.
- La coordination au sein des de l’état pour faire le lien avec des programmes territoriaux déjà existants par exemple le territoire engagé de l’ADEME.
- L’investigation auprès de plusieurs intercommunalités pilotes autour d’un premier périmètre qui a vocation à être étendu.
Quatre grands axes de travail ont été retenus :
- Poser des grands référentiels thématiques, des indicateurs qui doivent être en lien avec les actions donc les périmètres de compétence des intercommunalités.
- Structurer ces indicateurs et évoluer vers des standards cohérents entre acteurs pour pouvoir faciliter leur mise à disposition.
- Elaborer les processus d’urbanisation des données.
- Intégrer les indicateurs dans les bons outils.
Quentin Soignon résume le projet comme la structuration d’un hub national d’indicateurs en liaison avec des hubs locaux. L’objectif est de pouvoir diffuser un premier démonstrateur de visualisation des indicateurs avec son catalogue à l’été 2024. L’outil intégrera des indicateurs prioritaires comme les Territoires en transition de l’ADEME et des interopérabilités avec d’autres outils comme Mon Espace Collectivité (ANCT) et TerriSTORY ainsi que les autres écosystèmes locaux.
Quentin Soignon a conclu en présentant les six territoires pilotes qui ont participé à cette expérimentation. En Nouvelle-Aquitaine, le Lot et Bastides ont participé.
L’idée est de :
- Comprendre l’existant et la maturité d’utilisation des indicateurs à des fins de pilotage de transition écologique.
- Identifier les besoins et les freins, un parcours dans le parcours actuel.
- Essayer d’avoir un cadrage macro avec une cartographie d’indicateurs et des grandes réponses fonctionnelles possibles.
Après avoir remercié Vincent Aït-Ammar et Quentin Soignon, Anne Sagot Duvauroux a invité Rafaël Bunales, AREC Nouvelle-Aquitaine, à présenter les données de la transition énergétique.
Les données de la transition énergétique
En introduction, Rafaël Bunales a rappelé que l’AREC Nouvelle-Aquitaine, Agence Régionale d’Evaluation Environnement et Climat, est une association régionale financée essentiellement par l’ADEME et la Région Nouvelle-Aquitaine.
La mission de l’AREC Nouvelle-Aquitaine est de mettre à disposition de la donnée, et au-delà de la donnée, de l’information aux porteurs de politiques publiques sur 2 thématiques : l’énergie et déchets et l’économie circulaire.
Cela passe par la collecte, le croisement de données, la fiabilisation et parfois de l’enquête pour trouver des données. Les sources de données sont nombreuses. L’objectif est d’avoir une information exhaustive, précise, suivie dans le temps et réutilisable ensuite par des territoires.
Deux observatoires permettent de délivrer ces informations :
- L’Observatoire Régional Déchets Economie Circulaire (ORDEC),
- Et l’Observatoire Régional Energie et Gaz à Effet de Serre (OREGES).
Les données dont disponibles en accès libres au travers de deux plateformes.
La première est une plateforme de datavisualisation qui permet d’avoir une vision globale, régionale, départementale, ou une vision par filière. Cette plateforme contient 50 000 données mises à jour au fil de l’eau.
Par exemple se trouvent des informations sur les consommations d’énergie, les émissions de GES, les Energies Renouvelables (ENR) aux échelles régionale et départementale.
La plateforme propose également des cartographies sur des filières par exemple des cartes des installations de production d’énergie renouvelable, ou des travaux de capitalisation de l’ensemble des plans d’action notamment des Plans Climat Air Energie Territorial (PCAET) où 4 000 actions sont recensées. L’ensemble de ces données est récupérable, téléchargeable et réutilisable. La partie cartographie permet d’avoir une vision transversale.
La seconde plateforme est TerriSTORY. TerriSTORY a été développée par l’AREC d’Auvergne Rhône Alpes et est déployée dans la moitié des régions de France.
Son objectif est de mettre à disposition de l’information à une échelle territoriale (EPCI, périmètre des Contrats de Relance et de Transition Ecologique (CRTE), périmètre de contractualisation DATAR…) dans lesquels se trouvent de nombreuses thématiques déjà évoquées dont les consommations d’énergie, les émissions de GES, les énergies renouvelables, des informations sur la dépense énergétique, et potentiel de développement d’ENR, des informations complémentaires sur la mobilité ou de précarité énergétique.
La plateforme offre la possibilité de créer des tableaux de bord, sorte de pages de synthèse sur un territoire. Ces tableaux de bord vont présenter l’ensemble des thématiques sous forme de graphiques ou d’indicateurs.
TerriSTORY contient 2 000 000 de données avec une résolution plus fine et une mise à jour annuelle au début du 2e trimestre.
Sur TerriSTORY les données peuvent également être téléchargées. La plateforme permet d’accéder aux méthodologies utilisées, la provenance des données, leur traitement.
Puis Rafael Bunales a présenté un exemple d’utilisation des données avec la consommation d’énergie ou d’émissions de GES. Ainsi, il a montré l’évolution des émissions de GES sur un territoire avec à l’horizon 2030 les objectifs du SRADDET et une décomposition des émissions par secteur. Les trajectoires sont également disponibles secteur par secteur et permettent d’apprécier si les objectifs de réduction des GES sont atteints ou pas.
Différents formats sont disponibles plus ou moins adaptés à une échelle nationale, régionale ou territoriale. Les formats de restitution sont adaptables.
Des informations sur le stockage de carbone sont également disponibles.
En matière d’ENR, il est possible d’avoir un suivi dans le temps de l’évolution des productions par filière, par usage suivant s’il s’agit d’ENR électriques, ENR thermiques, d’injection de biogaz. Sont également disponibles des indicateurs de parts des ENR rapportées à la consommation d’énergie finale, de comparaison aux objectifs notamment aux prévisions de croissance ou aux objectifs du SRADDET, ou ceux de la planification écologique.
La plateforme contient des informations sur les installations de production ENR avec un détail installation par installation, sur les caractéristiques du site, la puissance, la production associée.
Il a ensuite insisté sur la question de la transversalité des données. Une des utilités de ces plateformes est de pouvoir croiser les données avec d’autres thématiques.
Il a ainsi donné deux exemples.
Le premier exemple est sur le solaire photovoltaïque avec une analyse effectuée avec l’Observatoire NAFU (des Espaces Naturels Agricoles Urbains et Forestiers) avec une mise en parallèle des informations d’un point de vue énergétique, dont puissance des parcs solaires PV production associée, avec les données d’occupation du sol. Cela a permis de détailler la typologie de parcs : parcs aux sols, parcs en toiture, ombrières. Cela a permis de détailler également la surface associée à chaque parc de production, la localisation des parcs. Cette démarche permet de réaliser un suivi des parcs solaires PV en Nouvelle Aquitaine. Pour la première région en matière de production solaire photovoltaïque, ce suivi est un enjeu fort afin de suivre le développement de la filière à la fois en termes énergétiques, production puissance, mais également en termes d’occupation du sol (surfaces, typologies, et surfaces/typologies).
Le deuxième exemple de transversalité des données est sur le thème de la construction. Il s’agit d’une étude réalisée avec la Cellule Economique Régionale de la Construction (CERC). Dans cet exemple les données de consommation d’émissions de GES dans le secteur du bâtiment (secteur résidentiel, secteur tertiaire) sont croisées avec des informations du CERC pour essayer de déterminer l’influence du parc de logements sur les consommations et sur les émissions. Les données de consommation d’émissions de GES sont également croisées avec des données économiques pour identifier les passoires énergétiques, les questions de précarité énergétique, également avec les mesures d’accompagnement des ménages en termes de rénovation énergétique, les aides financières, le milieu économique, les entreprises liées à la rénovation énergétique…
Rafaël Bunales a conclu en rappelant que les croisements de données avec d’autres thématiques aident à la mise en place de politiques publiques à différentes échelles. Ainsi des thématiques comme l’urbanisme, les transports ou la mobilité peuvent également être intégrées.
Après avoir remercié Rafaël Bunales, Anne Sagot-Duvauroux a invité Claire Sérès, Bordeaux Métropole, à présenter l’observatoire de l’agriculture et de l’alimentation, outil de suivi-évaluation du PAT (Projet Alimentaire Territorial) métropolitain bordelais.
(Télécharger la présentation de Rafaël Bunales, AREC Nouvelle-Aquitaine)
L’observatoire de l’agriculture et de l’alimentation, outil de suivi-évaluation du PAT métropolitain bordelais
En introduction, Claire Sérès, Bordeaux Métropole, a présenté l’Observatoire de l’Agriculture et de l’Alimentation comme un outil de suivi d’évaluation du Projet Alimentaire Territorial.
Le PAT métropolitain est dans sa première année de mise en œuvre. Les réflexions et les concertations datent de 2017 notamment avec la création du Conseil Consultatif de Gouvernance de l’Alimentation Durable (CCGAD) avec 400 acteurs du territoire du monde de l’agriculture et de l’alimentation. L’instance de gouvernance est devenue le Conseil Agricole et Alimentaire Métropolitain où les agriculteurs sont désormais membres élus.
La labellisation PAT date de février ainsi que la labellisation Territoire Bio Engagé qui permet de valoriser l’existence de plus de 20% des surfaces agricoles en bio.
En novembre 2022, les actions du PAT sont lancées (20 sur 45 au total). Le lancement de l’Observatoire de l’Agriculture et de l’Alimentation est programmé pour juin 2024.
Le PAT s’organise autour de 5 axes opérationnels et un axe de gouvernance :
- La production agricole,
- Les circuits courts et de proximité,
- La restauration collective,
- L’alimentation saine et équilibrée pour tous,
- L’éducation, la sensibilisation et la valorisation des métiers agricoles.
Puis Claire Sérès a ensuite présenté en quelques chiffres l’état des lieux de l’agriculture et de l’alimentation sur le territoire métropolitain. La carte des surfaces agricoles recensées par la Chambre d’Agriculture en 2022 montre le recul des surfaces agricoles et du nombre d’exploitations agricoles concentrées au nord et nord-est de la métropole (2011 : 5 500 hectares soit 10% du territoire avec 148 exploitations agricoles, en 2021 disparition de 28 exploitations et 260 hectares mais en réalité 500 hectares dédiés à l’alimentation).
L’agriculture représente une force économique majeure sur le territoire métropolitain avec 54 000 000 d’euros annuels de richesses produites sur le territoire par l’agriculture, un Marché d’Intérêt Nationale (MIN) de Brienne qui enregistre tous les ans 15 000 tonnes de produits frais, 65 000 repas distribués par jour dans les restaurants collectifs sur 360 sites de Bordeaux Métropole (avec 20% de produits bio/loi Egalim), pour un total de 460 emplois et 22 000 bénéficiaires de l’aide alimentaire de la Banque Alimentaire par semaine en Gironde.
La mise en place d’un Observatoire de l’Agriculture et de l’Alimentation métropolitain permet de répondre :
- Au manque d’un outil et de données de suivi du système agricole et alimentaire métropolitain,
- Au besoin de sensibilisation des citoyens,
- Au besoin d’un outil de suivi du PAT.
L’observatoire de l’Agriculture et de l’Alimentation a pour objectif de produire des indicateurs sur les volets agriculture et alimentaire.
Cet observatoire doit s’articuler avec l’Observatoire des Transitions et de la Nature.
En termes de gouvernance, le choix est de réunir des acteurs du monde agricole et de l’alimentation au pilotage avec une assistance à maîtrise d’ouvrage de l’Agence d’Urbanisme de Bordeaux. Sont concernées les collectivités territoriales, Bordeaux Métropole, le Département, le GIP ATGeRi, la Chambre d’Agriculture, la SAFER, Terre de Liens, la recherche avec l’INRAE et Bordeaux Sciences Agro, l’Agence de l’Alimentation de la Nouvelle-Aquitaine, l’Observatoire Régional de la Santé et des associations de solidarité alimentaire comme le CREPAQ, ou la VRAC.
En termes de calendrier, le premier groupe de travail a été lancé en juin 2023 afin de poser le périmètre d’intervention et les objectifs.
Ainsi ont été stabilisés 46 indicateurs sur le volet agricole et 24 indicateurs sur le volet alimentation. Le lancement de l’observatoire est prévu en juin 2024 avec la sélection d’indicateurs dits « socles », 11 agricoles et 8 alimentaires, pour lesquels la donnée source actualisée et alimentée est disponible. Avant son lancement, il reste à définir les produits et les services de l’observatoire, et les modalités de collecte des données.
Les indicateurs socles agriculture sont :
- La transition agro-écologique,
- Le soutien financier à l’investissement,
- L’installation/transmission d’exploitations,
- La protection du foncier,
- Le suivi des d’exploitations et surfaces agricoles.
Les indicateurs socles alimentation sont :
- Le soutien financier aux entreprises et associations circuits courts,
- Le soutien financier solidarité alimentaire,
- Le soutien financier éducation à l’alimentation,
- Le réseau des Circuits Courts,
- La restauration collective,
- La sensibilisation jeunes publics.
Claire Sérès a conclu que l’observatoire est un outil de suivi partiel du PAT. Le suivi de certaines données est limité. L’observatoire n’est pas stabilisé. Les produits et services à adosser restent à construire. Des réflexions doivent être menées sur la possibilité d’échanges avec d’autres observatoires comme celui du NAFU par exemple.
Après avoir remercié Claire Sérès, Anne Sagot-Duvauroux a invité Nicolas Beaugendre, Kermap, à présenter leur outil de mise à disposition de données prêtes à utiliser.
(Télécharger la présentation de Claire Sérès, Bordeaux Métropole)
La mise à disposition de données prêtes à utiliser produites par une entreprise privée
Nicolas Beaugendre a présenté en introduction Kermap, société basée à Rennes, qui emploie 20 personnes et qui aura 7 ans en octobre prochain.
La société Kermap est spécialisée dans le traitement de l’information géographique à partir d’images satellites et de photographies aériennes. Elle est soutenue par des partenaires comme le CNES, Datalliance, avec des labels comme Green Tech Innovation, France 2030 ou la French Tech.
L’activité de Kermap s’articule autour de 3 pôles :
- La production d’informations à partir des images satellites et aéroportées,
- L’apport de valeur à ces informations extraites via des indicateurs,
- La valorisation de ces informations à travers des API pour intégration dans des outils métiers, ou à travers des plateformes de visualisation.
Kermap élabore des plateformes internes afin de pousser des informations à destination du grand public mais également pour des collectivités comme Grand EST (OCS, DATA Grand Est).
L’objectif est de rendre accessible l’information géographique au grand public via trois plateformes :
- Nos Villes Vertes,
- Klover (à l’échelle du monde),
- Nimbo (fonds de plan mensuels sur l’ensemble de la planète).
Nicolas Beaugendre a ensuite effectué un focus sur la plateforme Nos Villes Vertes.
La première version date de 2018 avec une mise à jour en juin 2023.
Les données utilisées sont celles de l’IGN de 2019 à 2022 où à la France métropolitaine les DROM ont été rajoutés. Des nouveaux indicateurs ont été ajoutés comme les surfaces herbacées. Nos Villes Vertes est financée et développée à 100% par Kermap, après constat du manque de données exhaustives sur la végétation urbaine.
Nicolas Beaugendre a ensuite effectué une démonstration de la plateforme Nos Villes Vertes.
Elle donne accès à des informations sur l’ensemble des communes de France.
Une fois la commune renseignée, la plateforme permet d’avoir accès à des informations à la fois visuelles sur la partie droite et statistiques sur le volet gauche.
Les statistiques concernent la trame urbaine donc la proportion de végétation par habitant, de couverture arborée, et également sur la totalité de la commune. Est également disponible une information sur le suivi de l’urbanisation extraite à partir de données publiques Corin Land Cover depuis les années 90.
La méthodologie de Nos Villes Vertes s’appuie sur les photographies aériennes de l’IGN acquises entre 2000 et 2022 sur l’ensemble du pays dont est extraite l’information arborée et herbacée par une IA d’apprentissage développée en interne.
La mise à jour est continue avec de nouveaux échantillons qui permettent d’avoir un degré de finesse important sur les sujets arborés herbacés.
Ainsi des indicateurs clés en main sont disponibles pour toutes les communes de France. Ce sont des informations dont manquent certains acteurs du territoire.
Les statistiques sont affichées sur la plateforme avec la possibilité de pouvoir les comparer avec d’autres territoires (démonstration avec Poitiers et La Rochelle). La plateforme permet ainsi d’avoir un premier portrait de territoire des villes sélectionnées.
Ces informations ont été reprises par le grand public mais également par des communes. Certaines ont souhaité aller plus loin ce qui a nécessité de rentrer dans des applications métiers plus précises pour leur SCOT ou leur PLU. La Banque des Territoire a repris les informations de Nos Villes Vertes pour l’exposer à travers leur plateforme de datavisualisation Petite Ville de demain.
Nicolas Beaugendre a ensuite présenté quelques exemples d’analyses complémentaires : les analyses macro et micro d’îlots de chaleur, les coefficients de continuité écologique ou la perception des citoyens sur la végétation présente dans l’espace public (à l’échelle de la personne qui se promène en ville/champ de vision).
Nicolas Beaugendre a ensuite présenté Klover.
Klover est basée sur le même principe que Nos Villes Vertes mais à l’échelle du monde (20 villes concernées). L’information source est de type Pléiade à très haute résolution sur laquelle sont croisées des informations démographiques. Sur Klover des données vecteurs peuvent être directement téléchargées.
La volonté avec Klover est d’avoir une information météo climatique associé qui permet de prendre connaissance du changement climatique à l’échelle des grandes villes.
Puis Nicolas Beaugendre a conclu avec la présentation de Nimbo.
Nimbo est une plateforme où la brique technologique permet d’analyser massivement les images satellites avec des base map Sentinel 1 Sentinel 2 où l’on extrait des indicateurs par exemple le suivi des surfaces agricoles. Le choix a été fait de donner la possibilité d’accéder à ces fonds de cartes via des crédits directement dans QGis (crédits limités à 60 000 qui représente une bonne marge de manœuvre).
(Télécharger la présentation de Nicolas Beaugendre, Kermap)
En conclusion Anne Sagot-Duvauroux a souligné la profusion des données nécessaires à la planification écologique. Ces données sont pour l’instant structurées de manières différentes. L’enjeu est donc d’aller vers des données structurées à l’identique afin d’avoir des indicateurs comparables pour pouvoir les suivre dans le temps. Toutes ces démarches sont à prendre en compte dans une stratégie régionale de la donnée.
Elle a donné rendez-vous aux partenaires PIGMA le jeudi 4 avril 2024 pour le prochain café-atelier webinaire PIGMA sur les communs des géodatas.
Après avoir remercié les intervenants pour leurs présentations et les nombreux participants Anne Sagot-Duvauroux a mis fin au webinaire.
(Replay du webinaire disponible sur inscription à pigma@gipatgeri.fr)