Intelligence artificielle et géomatique
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28/06/2023
Grand témoin des Rencontres régionales PIGMA 2023, Laurent Mer, Directeur Général Neogeo – GEOFIT Group a présenté l’état de l’art de l’intelligence artificielle, ses apports dans la géomatique et les perspectives d’utilisation.
Sujet brûlant de l’actualité, l’intelligence artificielle (IA) était au programme des Rencontres régionales PIGMA 2023.
Laurent Mer, Directeur Général Neogeo – GEOFIT Group, grand témoin de ces Rencontres a effectué une présentation de l’intelligence artificielle (IA) dans la géomatique et ses perspectives .
En introduction, Laurent Mer s’est présenté ainsi que Neogeo créée en 2008 et sa fusion avec le groupe GEOFIT en 2022.
Qu’est-ce que l’IA ?
Pour Laurent Mer, l’intelligence artificielle permet de formuler des prédictions, des classifications, en interpolant à partir de jeux de données existants. Plus il y a de données plus les modèles s’améliorent.
Deux notions sont à prendre en compte.
La notion d’entrainement, processus par lequel le système acquiert des connaissances et améliore sa performance en analysant des données (apprentissage). Cette notion s’appuie sur des données existantes et distingue l’entrainement supervisé ou non.
La notion d’inférence permet aux applications d’IA de fournir des résultats instantanés en utilisant les connaissances qu’elles ont déjà acquises, sans avoir besoin d’accéder aux données sources.
En résumé, il s’agit de rendre la machine un peu plus humaine en apportant de la spontanéité dans les réponses.
Un exemple d’architecture d’une IA permet ainsi de situer d’un côté l’entrainement et de l’autre l’inférence (un utilisateur utilise un chabot en tant qu’interface et conduit à une amélioration de l’IA).
La valeur ajoutée d’une IA repose sur les données sources, les modèles et les bases d’apprentissage.
Plus il y a de données sources, plus elles sont variées et multi-temporelles et plus elles ont de la valeur (c’est le business de Google).
Les modèles dépendent des datascientists qui les construisent (connaissance des données et du métier).
Les bases d’apprentissage permettent de former et améliorer les modèles d’IA (comparaison des résultats).
Au final, les technologies dépendront toujours de l’humain. C’est bien sur l’humain que repose l’IA.
L’IA en géomatique
En géomatique, l’IA permet d’améliorer la collecte, l’analyse et l’interprétation des données. Elle facilite le traitement des données : analyse automatique d’images, détection d’objets et détection de changements. Elle permet une meilleure exploitation de ces données : analyses assistées, amélioration de la qualité, apport d’interactivité.
L’IA apporte donc de la simplification.
Laurent Mer a ensuite présenté des cas d’usages développés par GEOFIT : l’anonymisation automatique des plaques et visages, la détection de portes dans le cadre de l’adressage à Abidjan, l’alignement automatique et photogrammétrie.
Pour les plateformes et SIG, l’IA est à la source de plugins assistants (commandes, script, …) comme le plugin QGIS, la création de cartes automatique comme Smartmapping dans ESRI, de chatbots de recherche par exemple pour DATASUD.
Les perspectives de développement de l’IA dans la géomatique
Laurent Mer a précisé que les travaux en cours chez GEOFIT sur l’intelligence artificielle traitaient de la sectorisation automatique à partir de Pléiades et Pléiades NEO, la détection de changements PCRS (5 cm) et la classification automatique de LIDAR HD.
Au sein de Onegeosuite, la plateforme d’apprentissage IA est tournée vers la classification, la qualité de la donnée (normalisation de la donnée, la métadonnée), l’amélioration de la recherche de données (traitement naturel du langage).
Ainsi le pré-remplissage des métadonnées est désormais possible par IA.
En conclusion, Laurent Mer a souligné que l’IA soulève beaucoup de questions éthiques sur l’impact social et écologique…Quel va être l’impact de l’IA sur nos sociétés, sur nos métiers ? Quid de la sobriété numérique avec l’IA (développement, consommation) ?
Face à ces interrogations, il a rappelé l’importance de mutualiser les ressources de types modèles et matériels.
Mais il reste la problématique de la souveraineté et confidentialité des données, notamment avec les IA générationelles.
En conclusion, Laurent Mer a incité à trouver des usages sur des problématiques concrètes en veillant à bien combiner les compétences technologiques et les usages.
(Télécharger la présentation de Laurent Mer, Neogeo – GEOFIT Group)
Ingénieur SIG de formation, titulaire d’un Master en Sciences et techniques de l’information géographique à l’ENSG, Laurent Mer travaille depuis plus de 23 ans au sein du groupe GEOFIT (Memoris, GEOFIT et Neogeo). Initialement en charge du service ingénierie de la donnée, il a supervisé de nombreux projets de mise en œuvre d’infrastructures de données spatiales dans de nombreuses thématiques (aménagement du territoire, planification urbaine, gestion des infrastructures…) et travaillé en tant qu’expert et consultant sur des projets Nationaux et internationaux. Aujourd’hui directeur général de la structure Neogeo (filiale numérique du groupe GEOFIT), il participe au développement de la stratégie numérique du groupe autour des sujets plateforme, jumeau numérique et intelligence artificielle.