La feuille de route de la plateforme PIGMA à l'horizon 2027
Animation, Données, Rencontres régionales, Toutes
07/06/2024
Les Rencontres régionales PIGMA 2024, ont permis à l’équipe de la plateforme d’échange de données de faire le bilan du programme écoulé et de présenter la feuille de route 2024/2027.
Les Rencontres régionales PIGMA qui se sont tenues le 6 juin dernier à Bordeaux prévoyaient un bilan du programme écoulé depuis 2021 et de présenter la feuille de route jusqu’en 2027.
En introduction, et dans la continuité des discours d’ouverture officiels, Pierre Macé , GIP ATGeRi, a souligné qu’il est fondamental d’objectiver les informations pour apporter des aides à la connaissance. Cette démarche est possible dans la Région grâce à un fort appui de l’Union européenne, de l’Etat, de la Région, des SDIS de l’ex-Aquitaine et des DFCI. Les élus doivent être informés que ces investissements ont permis la construction de PIGMA.
La plateforme revêt deux dimensions, un volet technique et un volet d’animation. Les partenaires participent à cette dynamique dans une logique d’open mind qui permet de coconstruire la connaissance. Les membres de PIGMA sont les alliés de cette connaissance.
Il a ensuite laissé la parole à l’équipe PIGMA, Guillaume Blanchard, Ihssen Baatout, Johann Fradet, Christophe Labarre et Thomas Petillon, GIP ATGeRi, pour faire une synthèse de l’activité des trois dernières années et présenter la feuille de route 2024/2027.
Un réseau et une animation hyperactive
Guillaume Blanchard a indiqué que PIGMA est en premier lieu un réseau de partenaires. Il s’est étoffé de 58 conventions depuis 2021, 46 nouveaux partenaires le rejoignant. En outre, 900 contacts participent à ses divers événements. 861 conventions sont signées à ce jour, et 4 300 contacts ont été pris. Le réseau ne s’essouffle donc pas.
Les 13 cafés-ateliers qui se sont tenus ont permis de regrouper 3 310 participants depuis 2021. Des groupes de travail thématiques ont par ailleurs permis d’étudier l’OCS, le PCRS ou l’open data, entre autres. 3 300 personnes ont participé aux événements depuis 2021. Elles ont été plus nombreuses que sur la période 2015-2021, le Covid ayant changé le mode de consommation des animations.
Depuis 2021, les Rencontres régionales sont de nouveau organisées en présentiel. Les GéoDataDays se sont tenus en 2022 à Poitiers, franchissant pour la première fois le seuil des 1 000 participants.
En termes de perspectives pour le programme PIGMA 6, il conviendra de conserver l’existant, que ce soient les 4 cafés-ateliers annuels, l’événement annuel ou les groupes de travail thématiques. Le réseau collaborera davantage avec le privé, qui détient également des données et des expertises. Une offre de services lui sera dédiée. Une tribune lui sera également ouverte. Enfin, un accompagnement au référencement sera proposé.
Le nouveau Vendredi en veux-tu en data sera proposé sur un format court de 30 minutes le matin du deuxième vendredi de chaque mois. Il sera centré sur la donnée, faisant intervenir son producteur.
Une dynamique qui se retrouve sur la plateforme numérique
Ihsen Baatout a annoncé que PIGMA rassemble plus de 11 500 jeux de données, parmi lesquelles 6 500 sont intégrées. Elle compte 600 contributeurs, 2 300 comptes utilisateur et 30 visualiseurs métiers. Plus de 25 catalogues, contenant 5 000 jeux de données, sont indexés. 60 % des données sont ouvertes, et plus de 43 000 consultations, ainsi que 700 000 téléchargements ont été recensés. Pour autant, 13 % seulement des jeux de données ont été téléchargés. Leur valorisation fera donc l’objet d’un travail.
La plus grande proportion de jeux de données porte sur l’environnement et le climat. Ils sont suivis de l’imagerie d’occupation du sol et des données administratives et d’action publique.
Les données les plus consultées sont :
- le référentiel régional d’occupation du sol ;
- les plages surveillées de Nouvelle-Aquitaine ;
- les zonages réglementés dans le cadre de la grippe aviaire.
Les données les plus consultées en flux WPS/WMS sont les données administratives de l’IGN et les zonages réglementés de la grippe aviaire.
Les perspectives 2024-2027 portent sur :
- le référencement des données par des partenaires privés ;
- le partenariat relais DINAMIS ;
- le développement des données communes Géocommuns.
Il est également prévu d’identifier les thématiques prioritaires et d’automatiser les contributions et leur diffusion.
Les évolutions de la plateforme
Guillaume Blanchard a exposé les évolutions de la plateforme PIGMA 5 :
- L’administration a été unifiée et simplifiée pour les administrateurs et les utilisateurs.
- La recherche a été centralisée.
- L’interface a été épurée, et son ergonomie a été renforcée.
La plateforme s’appuie sur la solution One Geo Suite, mais PIGMA est aussi disponible en marque blanche, par un visualiseur ou des outils de monitoring interne.
Des sites éditoriaux sont proposés pour :
- le GIP ATGeRi ;
- PIGMA ;
- NAFU ;
- Vitidata ;
- l’observatoire ORRNA.
PIGMA s’appuie et nourrit un certain nombre d’autres outils dans son écosystème :
- la plateforme PCRS ;
- le visualiseur ;
- cartogip.fr
- l’outil statistique Geoclip ;
- Mviewer.
Pour le prochain programme, il est attendu de valoriser le centre de ressources et les données du catalogue PIGMA. Il conviendra d’améliorer la visibilité et la qualité des données, notamment leur fraîcheur, mais aussi faciliter l’alimentation et le référencement.
Les drones en sécurité civile
Dans le cadre du programme PIGMA 5 « Mobilités », Johann FRADET a rappelé que le GIP ATGeRi anime depuis plus de seize ans un groupe de travail « Outils de gestion opérationnelle et cartographie embarquée » qui réunit l’EMIZ Sud-Ouest et les cinq SDIS de l’ancienne Région Aquitaine.
Au travers de ce groupe de travail, Le GIP ARGeRi anime à l’échelle régionale un réseau de télépilotes et met en œuvre une expertise sur les usages des drones à destination de la sécurité civile. En parallèle, il mutualise les achats de drones, et il a mis en place un service de vidéo-streaming en temps réel. Les captations vidéos des drones sont centralisées sur un serveur, et les utilisateurs peuvent ainsi recevoir les images en temps réel sur ordinateur ou sur smartphone. Les 20 drones rattachés à ce service ont déjà accompli 950 vols en 2024 et compte plus de 6 350 connections par an au serveur, pour plus de 130 utilisateurs.
Pour le programme PIGMA 6 « Mobilités », l’accent sera mis sur le développement d’une souveraineté nationale sur la technologie drone. Le GIP se rapproche pour ce faire de la filière de construction de drones française et européenne, de manière à obtenir des réponses correspondant au mieux aux besoins de la Sécurité Civile.
Dans ce contexte, Le GIP ATGeRi est devenu adhérent en 2023 d’Aerospace Valley, premier pôle de compétitivité européen de la filière aérospatiale pour les Régions Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie. Ce pôle de compétitivité permet de faire le lien entre la filière industrielle française et les besoins exprimés par la sécurité civile.
L’observatoires des risques ORRNA
Christophe Labarre a présenté l’Observatoire Régional des Risques Nouvelle-Aquitaine (ORRNA). Il s’agit d’un centre de ressources partagées dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par les services de l’Etat, en particulier la DREAL. La maîtrise d’œuvre et l’animation sont pour leur part à la charge du GIP ATGeRi. L’Observatoire traite des risques naturels, technologiques et sanitaires.
Il propose plusieurs gammes de services à un vaste éventail d’utilisateurs, parmi lesquels :
- le suivi de l’actualité événementielle et réglementaire ;
- un portail de valorisation des actions innovantes du territoire en matière d’acculturation du grand public au risque et des actions visant à réduire la vulnérabilité des territoires, en particulier au risque inondation ;
- un accès grand public qui permet de proposer des vidéos, des tutoriels et des podcasts ;
- une photothèque ;
- un espace professionnel avec des outils cartographiques portant sur la réglementation en matière de risques ;
- un observatoire de suivi des mises en œuvre des plans de sauvegarde ;
- l’information portée par des DDRM ;
- un catalogue de données basé sur PIGMA, centré sur les risques, qui contient environ 3 500 jeux de données référencées.
Au cours du programme PIGMA 5, un important travail de mise à jour a été assuré sur :
- les outils cartographiques sur les PPR, PPRM, PPRT, PCS, DDRM ;
- sur l’OLD, avec un outil de synthèse des zones exposées au risque feu de forêt dans le massif des Landes de Gascogne ;
- une cartographie sur la réglementation, avec une synthèse des PPR prescrits et approuvés dans la Région ;
- une cartographie informative qui synthétise l’exposition des risques au niveau régional.
Dans le cadre de PIGMA 5, une enquête sur les accès des utilisateurs professionnels a été réalisée afin d’identifier les nouveaux axes de développement de la ligne éditoriale. Des pistes d’amélioration ont ainsi pu être identifiées. Les professionnels demandent un travail approfondi sur les risques inondation et feu de forêt.
Pour le programme PIGMA 6, la gouvernance sera élargie, notamment aux structures GEMAPIennes, à l’ARS et à des organisations telles que Bordeaux Métropole. L’ORRNA a noué un partenariat avec l’AFPCNT afin de travailler sur le développement d’une communication à destination du jeune public. Elle permettra de lui transmettre la mémoire du risque. Enfin, une enquête à destination du grand public sera diligentée, de manière à faire évoluer l’espace qui leur est dédié.
L’ORRNA recense 50 000 utilisateurs chaque année sur son site, parmi lesquels 10 000 sont fidèles.
L’observatoire foncier NAFU
Thomas Petillon a présenté l’observatoire NAFU, des espaces naturels, forestiers et urbains, qui est copiloté depuis 2012 par l’Etat et les Régions. Il a pour objet de recueillir des indicateurs fiables et objectifs sur lesquels les politiques peuvent se reposer pour prendre des décisions. L’observatoire produit de la donnée, mais il propose également une expertise à leur sujet, qu’elle soit produite en interne ou qu’elle provienne de l’extérieur, de manière à permettre un regard objectif et critique. Il joue un rôle d’animation d’un réseau d’acteurs alimentant les différents travaux. En outre, il mobilise une ingénierie, notamment les outils PIGMA de stockage de la donnée, de diffusion ou de visualisation.
Le millésime 2020 de l’OCS Nouvelle-Aquitaine a été diffusé au cours du dernier programme PIGMA, permettant d’identifier les mutations du territoire. Une collaboration avec l’Agence Régionale de l’Evaluation de l’Environnement et du Climat a abouti à un croisement de bases de données, fiabilisant ainsi les informations à l’échelle régionale, en particulier sur le photovoltaïque. Les nouvelles données de l’OCS Logistique ont également été diffusées en début d’année.
Les travaux de valorisation de l’OCS sur le territoire vont se poursuivre au titre du PIGMA 6. En vertu de la loi Climat et Résilience et de la Zéro Artificialisation Nette, les enjeux d’articulation des bases de données locales et nationales sont particulièrement forts. Les coopérations thématiques seront également approfondies, en particulier pour faire suite à l’engouement actuel sur le photovoltaïque. Enfin, il conviendra de répondre à des enjeux réglementaires pour accompagner les acteurs de l’aménagement du territoire.
Le PCRS
Johann FRADET a rappelé qu’au cours du programme PIGMA 5, les Plans de Corps de Rue Simplifié (PCRS) ont été produits pour des Départements et des agglomérations de la région Nouvelle-Aquitaine. Certains d’entre eux sont désormais en phase de mise à jour. D’autres acquisitions seront finalisées dans l’année. Elles débuteront également en 2024 dans le Lot-et-Garonne.
Plus de 5 millions d’euros ont été investis pour les acquisitions aériennes, et les frais de fonctionnement s’élèvent à 130 000 euros annuels. L’insfrastructure PCRS diffuse plus de 576 000 dalles orthophotographiques pour un volume de plus de 60 To de données. Au travers des différents partenariats mises en œuvre, plus de 680 000 euros ont déjà été provisionnés pour les mises à jour, lesquelles seront assurées par la méthode dite « différentielle », où seules les zones ayant subi des changements et identifiées préalablement par les partenaires sont mises à jour
Pour le programme PIGMA 6 « Mobilité », le GIP ATGeRi souhaite mettre en œuvre un marché régional de mise à jour du PCRS et industrialiser la la méthode de mise à jour différentielle. Le GIP ATGeRi ambitionne de développer les usages du PCRS au-delà de l’usage de ce fond de plan pour répondre aux demandes DT/DICT.
Thomas Petillon a complété que les remontées des partenaires restent essentielles pour l’identification des changements au niveau du corps de rue. Afin de détecter les espaces qui pourraient être oubliés, une réponse a été élaborée pour les Challenges Copernicus. Un POC KERMAP permettant de détecter automatiquement les évolutions des corps de rue simplifiés a été développé. L’accès à la donnée satellite peut être problématique en raison de son important volume. PIGMA accompagne pour ce faire ses partenaires dans l’utilisation de DINAMIS.
Un second enjeu en matière de données satellites porte sur la lisibilité. Il convient également de faciliter l’émergence de cas d’usage.
En conclusion Pierre Macé a souligné l’importance du partage et de la détection des besoins de services. Par conséquent, les partenaires du GIP ATGeRi ne doivent pas hésiter à faire remonter leurs demandes. La coconstruction de la connaissance de la Région s’en trouvera facilitée.
Pour PIGMA 6, il est attendu de :
- conforter le centre régional de ressources et d’expertise ;
- traiter les thématiques en cohérence avec l’ADN du GIP ;
- faciliter la dissémination de la production satellite ;
- poursuivre l’expertise sur des thématiques transversales ;
- renforcer l’accompagnement des partenaires ;
- impliquer le privé.
PIGMA éprouve souvent des difficultés à obtenir des retours concernant ses solutions. En revanche, les utilisateurs se signalent rapidement en cas de dysfonctionnement.