Plus de 100 partenaires PIGMA connectés pour découvrir les usages des données satellite  

Animation, Café-atelier, Données, Toutes

07/06/2021

L’équipe PIGMA proposait son dernier évènement en visioconférence le jeudi 3 juin. Plus de 100 participants se sont retrouvés en distanciel pour mutualiser des expériences afin de « comprendre et apprendre à utiliser les données satellite ».

Lorsque l’on cherche des données accessibles pour intégrer dans son outil d’aide à la décision, on ne pense pas toujours aux données satellitaires.

Pourtant les données satellite sont pertinentes à plusieurs titres :

  • Les satellites ont la capacité de couvrir de grands territoires en peu de temps,
  • La fréquence de leur passage sur une zone est régulière et fréquente et permet d’avoir des images de référence à date.

Alors pourquoi ne pas utiliser les données satellite alors qu’il est très facile d’en disposer en quelques clics ?

L’équipe PIGMA proposait de décoder les données satellite lors du webinaire « Comprendre et apprendre à utiliser les données satellite » le Jeudi 3 juin. L’objectif de ce rendez-vous était de montrer au travers de cas d’usages la présence des données satellite et comment les utiliser. 140 partenaires s’étaient inscrits à l’événement avec plus de cent présents en live.

En introduction au webinaire, Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine, association régionale pour le développement durable de l’activité numérique en Nouvelle-Aquitaine, partenaire technique de l’évènement, a rappelé les bonnes pratiques pour le bon déroulement de la matinée.

Puis Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA, a remercié l’ensemble des intervenants et les 140 inscrits au webinaire -dont 100 étaient connectés.

Elle a rappelé que le GIP ATGeRi était un expert en gouvernance de la donnée avec son centre de ressources PIGMA qui organise l’échange de données fiables et durables dans un réseau de près de 1000 partenaires qui partagent plus de 10000 données depuis 10 ans. Ces données ont pour objectif l’aide à la décision publique.

Elle a introduit la problématique des données satellite, en rappelant que le centre de ressources PIGMA s’était attaché depuis ses débuts à répondre aux besoins de ses nombreux partenaires en matière de données géographiques mais que la pertinence des données satellitaires en matière de connaissance du territoire nécessitaient de réfléchir à leur intégration à la plateforme.

Elle a relaté l’utilisation, récemment, de données satellite dans le cadre du SRADDET au sujet de l’étalement urbain qui nécessitait d’évaluer la consommation foncière sur l’ensemble du territoire régional.

Seule la ressource satellitaire était en capacité de proposer rapidement et régulièrement une image complète du territoire, alors que les prises de vue aériennes nécessitaient de nombreux vols sur plusieurs mois. Néanmoins, bien que gratuite, cette donnée nécessitait une expertise technique importante pour produire et transmettre toute l’information qu’elle contenait.

Elle a rappelé que la matinée allait permettre de présenter des cas d’usages des données satellite afin d’apprécier les possibilités offertes par cette ressource devenue très accessible et l’extraction de l’information utile à la décision.

(Télécharger la présentation de Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine et d’Anne Sagot-Duvauroux, GIPATGeRi)

ANNE SAGOT DUVAUROUX WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite : Arthur Robinet, BRGM/OCA; Jean-François Faure, DINAMIS; Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Agnès Hulin, ATMO Nouvelle-Aquitaine; Gaëlle Burlot, Caisse Phyto Forêt; Cédrik Ferrero, GEOSAT; Delphine Fontannaz, CNES.

Elle a présenté l’ensemble des intervenants et les thématiques abordées et a donné la parole à Delphine Fontannaz, CNES et Jean-François Faure, DINAMIS pour un état des lieux des données satellite.

 

Delphine Fontannaz, ingénieur en imagerie spatiale au CNES (Centre National d’Etudes Spatiales), rattachée à la Direction du Numérique, de l’Exploitation et des Opérations, dans le Département Observation de la Terre. Responsable de l’accès des données satellite optiques de très haute résolution pour les institutionnels, est intervenue au titre du CNES, l’un des partenaires membre du dispositif DINAMIS (Dispositif Institutionnel National d’Approvisionnement Mutualisé en Imagerie Satellitaire). Jean-François FAURE, de l’IRD (Institut de Recherche et de Développement), entité partenaire de DINAMIS, intervenait à ses côtés en tant que Secrétaire Exécutif de DINAMIS.

L’objectif de leur présentation a été de mettre l’accent sur un autre regard que nous portons sur l’utilisation de ces données dans notre environnement professionnel ou privé, de la météo à l’Observation de la Terre… Les images satellite sont des données descendantes, très utiles à notre vie quotidienne notamment grâce aux caractéristiques intrinsèques des satellites :

  • l’accessibilité à des zones reculées,
  • la capacité d’observation sur des zones étendues ou restreintes,
  • la précision de l’information (jusqu’30 cm dans le domaine public),
  • la répétitivité des observations pertinente pour des suivis de phénomènes comme les feux ou inondations,
  • la gamme des instruments de mesure, optique, radar ou thermique,
  • la constellation mondiale qui permet d’avoir une banque de données d’images conséquente.

L’intervention s’est focalisée sur les données satellitaires optiques en lien avec l’offre en imagerie satellite tel proposée aujourd’hui par le dispositif DINAMIS.

Deux extraits d’images issues des satellites SPOT 6 et Pléiades ont été montrés en comparant leur fauchée (emprise de la donnée), leur résolution et leurs bandes spectrales. La résolution à 50 cm avec Pléiades permet de voir davantage de détails qu’avec SPOT 6 qui a une résolution à 1,5 m.

Les informations extraites des images satellite peuvent constituer l’un des plans d’information d’un système d’aide à la décision géographique.

Les domaines thématiques concernés sont très variés comme :

  • l’archéologie,
  • l’hydrologie,
  • l’agriculture….

Comment dès lors accéder à ces images THRS ? Via DINAMIS. Le Dispositif est porté par 6 partenaires :

Ses caractéristiques reposent notamment sur la mutualisation des ressources institutionnelles, une politique tarifaire basée selon des quotas de gratuité puis au-delà du volume gratuit un accès à un tarif préférentiel pour les acteurs publics et un cofinancement pour les scientifiques.

D de DINAMIS pour Dispositif afin de permettre et faciliter l’accès et les usages en données satellitaires de très hautes résolution spatiale (THRS) et moyenne résolution (HR). Son objectif est d’inscrire dans la continuité des dispositifs précédents, un service durable pour l’ensemble des acteurs institutionnels en harmonisant et mutualisant les ressources.

I de DINAMIS pour Institutionnel :

  • français, acteurs de territoires, la recherche scientifique, l’enseignement supérieur;
  • les institutionnels scientifiques étrangers, la coopération du sud dans l’Union Européenne et international;
  • et depuis peu, les utilisateurs privés français porteurs de projets de R&D ou prestataires de commandes publiques.

L’offre proposée par DINAMIS en données optiques à très haute résolution (THRS) repose sur :

  • des couvertures Pléiades à 50 cm de résolution (littoraux sableux et DROM-COM)
  • des couvertures SPOT6-7 à 1,5 m de résolution (France métropolitaine)
  • des acquisitions Pléiades ou SPOT 6-7 à la demande (utilisateurs institutionnels)
  • des relais vers des programmes existants (imageries optiques et radars).

En 2020, DINAMIS a mis à disposition des acteurs publics plus de 108 000 km2 en imagerie Pléiades et près de 864 000 km2 pour SPOT 6-7.

Les données satellites délivrées aux utilisateurs institutionnels sont des images brutes sans valeur ajoutée mais prétraitées de manière à faciliter leur utilisation ou leur intégration directement dans les SIG.

Leurs modalités d’accès et de livraison font l’objet de procédures particulières et de formats standardisés. En plus de la mise à disposition, un service d’accompagnement aux utilisateurs a été mis en place afin de faciliter l’accès au dispositif, l’utilisation des outils, le choix des images, avec un soutien tout au long du processus.

L’accès à DINAMIS s’effectue via :

  • un portail d’information générale qui met à disposition des informations sur le dispositif, un support utilisateur, des cas d’usages (https://dinamis.data-terra.org),
  • une application de demandes d’imageries (https://application dinamis.data terra.org),
  • un catalogue de toutes les données déjà acquises par les institutionnels (https://catalogue dinamis.data terra.org) et téléchargeables gratuitement après adhésion au dispositif.

A ce jour, les données disponibles dans DINAMIS concernent des images Pléiades et SPOT6-7, mais une réflexion est actuellement menée avec les utilisateurs institutionnels pour enrichir l’offre par des images complémentaires (Pléiades-Néo, Jilin, Planet, Radarsat-2, TerraSarX).

DINAMIS représente un point d’accès institutionnel unique en France pour tous les acteurs publics et scientifiques français, les chercheurs européens mais aussi les entités privées françaises au service du public ou pour leurs travaux de R&D, ce afin de répondre à leurs besoins en imageries satellitaires THRS et HRS. DINAMIS propose également une carte enrichie de services d’accès et de manipulation de données qui sont parfois complexes.

En conclusion Delphine Fontannaz et Jean-François Faure ont donné des repères de coûts d’acquisition de données avec ou sans DINAMIS. Avec DINAMIS, le coût institutionnel pour Pléiades est de 1,4 € km2 pour des données d’archives, et de 1,8 € le km2 pour des données sur programmation des satellites Pléiades (dans le cadre de la Délégation de Service Public mise en place par le CNES). Hors DINAMIS le coût commercial est de l’ordre de 10 € par km2 pour des données d’archive et de l’ordre de 17 € le km2 pour des données en programmation.

Concernant SPOT 6-7, le km2 avec DINAMIS est à 27 cts par opposition au tarif commercial qui est à environ 3 € le km2.

(Télécharger la présentation de Delphine Fontannaz , CNES et Jean-François Faure, DINAMIS/IRD)

DELPHINE FONTANNAZ JEAN FRANCOIS FAURE WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite :Jean-François Faure, DINAMIS; Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Delphine Fontannaz, CNES.

Anne-Sagot-Duvauroux a remercié Delphine Fontannaz et Jean-François Faure et a présenté Arthur Robinet du BRGM sur le projet de l’Observatoire de la Côte Atlantique / pour son intervention sur l’usage des images satellite dans les risques littoraux.

 

En introduction, Arthur Robinet a rappelé les partenaires financiers de l’Observatoire de la Côte Aquitaine et les opérateurs techniques du projet que sont le BRGM et l’ONF. L’observatoire de la Côte Aquitaine a pour mission de fédérer les acteurs qui travaillent sur la thématique littorale et les risques littoraux en Nouvelle-Aquitaine, de suivre et analyser l’érosion côtière, de fournir un appui aux politiques publiques et à la communication et partage de la culture du risque auprès de la population.

Il a ensuite détaillé les différents types de risques littoraux :

  • l’érosion côtière,
  • les mouvements de terrain,
  • la submersion marine,
  • les courants de baïne.

Il a précisé que dans le cadre de l’utilisation des données satellite l’OCA se concentre principalement sur l’érosion côtière.

L’érosion côtière tire son origine de :

  • forçages océaniques (vagues, courants, remontée du niveau marin),
  • forçages météo : vent et pluie,
  • disponibilité des sédiments,
  • contexte géologique.

Il a rappelé que pour pouvoir suivre cette érosion côtière il fallait s’appuyer sur l’observation des dynamiques littorales et les confronter à ces facteurs qui en sont à l’origine.

Pour cela, il a cité les programmes de mesure mis en place au sein de l’OCA :

  • des mesures in situ du trait de côte,
  • des mesures via des ortophotos,
  • des modèles numériques de terrain dérivés du LIDAR.

Il a souligné le regain d’intérêt actuel pour les données issues des images satellites gratuites et à forte répétitivité de Landsat 5,7,8 ; Sentinel 2, SPOT 1,2,3,4,5 (base de donnés Kalideos Littoral).

Arthur Robinet a ensuite effectué un retour de l’expérience CoastSat sur la base d’un outil Python mis à disposition gratuitement sur Github et développé en 2019 par un australien.

Cet outil permet d’extraire la ligne d’eau des images satellite de façon semi-automatique.

Il a également présenté le projet Coastal Erosion by Space for Shore qui a duré deux ans 2019-2020 dirigé par le bureau d’études I-SEA. L’objectif était de dégager les grandes tendances d’évolution de la côte ces quarante dernières années. L’OCA a été intégré dans ce projet en tant que « end user » et expert scientifique afin de concevoir certains produits en adéquation de leurs besoins et leur évaluation.

Il a ensuite précisé les produits développés à partir des images satellitaires pour compléter les données existantes :

  • le pied de dune,
  • la bathymétrie,
  • l’extraction de la crête de barre d’avant côte.

Il a ensuite détaillé la méthodologie de chaque produit développé et souligné leurs avantages et inconvénients :

  • le pied de dune, produit prometteur mais avec quelques erreurs de précision,
  • la bathymétrie, produit difficilement comparable d’une année sur l’autre,
  • l’extraction de la crête de barre d’avant côte, avec la génération d’un « timestack », produit très intéressant produit sur 5 ans à faire évoluer sur 40 ans.

En conclusion, Arthur Robinet a souligné le fait que les produits issus des données satellite n’atteignaient pas toujours la précision nécessaire à leur utilisation dans le contexte de l’OCA. Mais il a reconnu qu’ils avaient du potentiel et permettaient de mieux connaître certaines dynamiques à grandes échelles (surface et temps). A utiliser davantage pour de l’analyse régionale ou macro.

(Télécharger la présentation d’Arthur Robinet du BRGM/OCA)

ARTHUR ROBINET WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite : Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Arthur Robinet, BRGM/OCA.

Anne Sagot-Duvauroux a ensuite remercié Arthur Robinet et invité Gaëlle Burlot pour sa présentation sur l’usage des données satellite pour mieux connaître et prévenir les risques en forêt.

 

Après s’être présentée Gaëlle Burlot a précisé que la Maison de la Forêt se concentrait essentiellement sur la Forêt de Nouvelle-Aquitaine (2,8 M d’Ha, taux de boisement de 60 % feuillus et 40 % résineux) et que la Caisse Phyto Forêt travaillait sur la Forêt des Landes de Gascogne composée à 90% de forêt privée et de pins maritimes.

Gaëlle Burlot a précisé que l’utilisation des données d’images satellitaires faisait suite à la tempête Martin de 1999 (120 000 ha impactés) et à la tempête Klaus de 2009 (200 000 ha impactés) qui avaient fait perdre en 10 ans la moitié du capital sur pied. Le reboisement soumettait la forêt aux risques incendie et sanitaire.

Deux besoins ont alors émergé :

  • mieux qualifier la ressource sur le territoire pour spatialiser et la caractériser,
  • effectuer un suivi sanitaire du massif.

Deux projets ont alors vu le jour :

  • QUASPARE Qualification Spatialisée de la Ressource pin maritime en Nouvelle-Aquitaine outil nécessaire aux sylviculteurs, aux industriels, aux pouvoirs publics.

QUASPARE est porté par le Syndicat des Sylviculteurs en partenariat avec l’IGN et l’ONF. QUASPARE représente une surface à étudier de 16 000 km2.

  • Suivi état sanitaire au bénéfice des sylviculteurs. Suivi état sanitaire est porté par la Caisse Phyto Forêt, en partenariat avec Telespazio, la DRAAF-SRAI-DSF. Suivi état sanitaire représente une surface à étudier de 14 300 km2

Ces données sont mises à disposition sur la plateforme CARTOGIP du GIP ATGeRi .

Pour QUASPARE les données sont produites à base de photographies aériennes enrichies par des données LandSat 8.

Pour le Suivi état sanitaire les données sont produites à partir de Rapid Eyes et Sentinel 2 (SPOT 6-7) complétées par des photographies aériennes et des données terrain.

Gaëlle Burlot a ensuite précisé les productions de données.

Pour QUASPARE : les images aériennes sont produites tous les 3/4 ans et actualisées tous les ans par les images satellitaires. Les images aériennes permettent d’obtenir des modèles numériques, masque de futaies de pin maritime, surface totale + forestière + résineuse à l’échelle communale, Hauteurs moyennes des peuplements, volume total à l’ha résineux à l’échelle communale (tableau de bord et cartographie). Les images satellitaires permettent d’obtenir les surfaces et volumes en coupe (cartographie et tableaux).

Pour le Suivi état sanitaire, les images aériennes permettent d’obtenir un masque forestier tous les ans pour avoir les surfaces de pins maritimes de plus de 5 ans recensables au moment de l’image donc résineux/un peu de mélange pour des surfaces minimales de 0,2 ha et un taux de couvert supérieur à 10%. On a en production des cartographies des anomalies foliaires.

Sur la base de ces explications Gaëlle Burlot a ensuite montré les productions de données (cartographies et tableaux).

En conclusion Gaëlle Burlot a détaillé les avantages et inconvénients de l’utilisation de ces outils qui permettent :

  • une fréquence de revisite et de suivi dans le temps,
  • pour une zone couverte de grande échelle,
  • avec un coût modéré.

Pour autant ces outils ont une précision modérée (pas de suivi à l’arbre mais à la surface, travaux sylvicoles, qualification des incendies, jeunes peuplements) et sont soumis à la couverture nuageuse qui baisse la qualité de la donnée.

(Télécharger la présentation de Gaëlle Burlot, Caisse Phyto Forêt)

GAELLE BURLOT WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite :Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Gaëlle Burlot, Caisse Phyto Forêt.

Anne Sagot-Duvauroux a ensuite remercié Gaëlle Burlot pour sa présentation et invité Agnès Hulin, ATMO Nouvelle-Aquitaine pour l’usage des données satellite pour les problématiques environnementales comme la qualité de l’air.

 

Agnès Hulin a tout d’abord présenté les ATMO qui sont les organismes régionaux de surveillance de la qualité de l’air. Elle a souligné que les satellites fournissaient des données sur la qualité de l’air notamment sur les principaux polluants, les gaz à effet de serre, les oxydes d’azote, l’ozone, les particules.

Elle a ensuite rapidement listé les principaux satellites utilisés :

  • Sentinel et Metop satellites européens,
  • AURA, de la Nasa
  • Aqua Terra…

Elle a précisé que chaque satellite fournit des données sur certains polluants avec un historique (qui peut partir depuis les années 2000) et une résolution différente.

Elle a détaillé les caractéristiques du satellite Sentinel 5p qui permet de mesurer les polluants comme l’ozone, le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre, le méthane, le monoxyde de carbone, formaldehyde et aérosols.

La résolution avec Sentinel est de 5X3,5 km. Cette résolution n’est pas suffisante quand il faut mesurer par exemple l’impact d’une route ou d’un site industriel sur les habitations environnantes, par contre, elle est pertinente à l’échelle d’une agglomération. Le satellite Sentinel a été lancé en 2017 pour une durée de 5 ans avec l’appareil de mesure TROPOMI. Le principe de la mesure pour les polluants est de faire une mesure par jour pendant le jour ce qui donne lieu à un spectromètre qui traduit la concentration des différents polluants. La mesure est réalisée entre le satellite et le niveau du sol. Cette mesure va concerner l’ensemble de la colonne troposphérique or pour la qualité de l’air la mesure intéressante est celle de l’air respiré au niveau du sol… Pour certains polluants, comme le dioxyde d’azote, les concentrations sont majoritairement situées au niveau du sol, cela veut donc dire que même avec une mesure de l’ensemble de la colonne troposphérique cela permet une bonne connaissance des concentrations. Pour d’autres polluants comme l’ozone, cela va être un peu plus compliqué car les concentrations sont situées au niveau de la couche d’ozone, il s’agit donc d’un profil vertical c’est-à-dire avec les concentrations aux différentes altitudes.

La couverture nuageuse peut représenter un frein à l’obtention des données au rythme de une fois par jour. L’exploitation des donnés jour par jour est aléatoire mais tout a fait réalisable sur des temporalités plus longues.

Agnès Hulin a ensuite détaillé une carte de données annuelles de Sentinel 5P (TROPOMI) centrée sur la France pour le dioxyde d’azote, traceur important du trafic routier où apparait parfaitement la région parisienne, la vallée du Rhône, la région de Marseille, et la méditerranée, le nord de l’Italie avec les zones industrielles, également au nord est de l’Europe et la mer du Nord avec le trafic maritime. La région Nouvelle-Aquitaine, qui bénéficie d’un apport d’air maritime est nettement moins impactée.

Elle a ensuite montré une animation de ces données sur les quatre premiers mois de l’année 2020. En effet, comme l’évolution des concentrations est importante d’un jour à l’autre, cela nécessite de travailler sur des périodes relativement longues. Elle a souligné que sur cette animation la période de confinement est clairement visible avec des concentrations nettement plus faibles. L’analyse des moyennes mensuelles de dioxyde de carbone, mesurées par le satellite de la NASA sur la période 2004-2019, montrent une tendance à la baisse. C’est également la tendance mesurée au niveau du sol par les stations de mesure de l’ATMO Nouvelle-Aquitaine. La régularité du satellite par rapport aux stations de mesure, qui peuvent être déplacées pour des raisons de travaux par exemple, permet de confirmer des tendances observées au sol.

Agnès Hulin a également signalé le suivi de certaines données de polluants qui ne sont pas réglementés pour l’instant comme l’ammoniac, d’origine majoritairement agricole, des épandages et des élevages. L’ammoniac par exemple sous certaines conditions se transforme au printemps en particules. C’est pour cette raison que ce polluant est étudié par l’ATMO Nouvelle-Aquitaine de manière statistique. Cette donnée statistique a pu être croisée avec les mesures IASI qui les ont confirmées en faisant apparaître les zones d’élevage et de cultures. IASI permet également d’avoir une tendance de l’évolution de l’ammoniac à la hausse. Même tendance pour le CO2.

Agnès Hulin a également souligné que l’ATMO Nouvelle-Aquitaine suivait également les particules avec les satellites de la NASA Aqua et Terra à l’aide d’une cartographie où apparait la présence de particules près des côtes avec les effets des embruns.

Enfin, Agnès Hulin a souligné l’intérêt de travailler les données satellitaires car elles permettent d’avoir une vision de la situation au niveau mondial puisqu’il y a des transports de particules qui s’organisent à très grande échelle. Le phénomène le plus courant est celui des particules sahariennes qui impactent parfois la Nouvelle-Aquitaine. Agnès Hulin a ensuite montré l’impact des incendies en Californie en Septembre 2020 et le transport de particules à l’échelle de la planète…

En conclusion, Agnès Hulin est revenue sur l’intérêt des données satellite qui sont encore au stade de l’exploration pour l’ATMO Nouvelle-Aquitaine. Elle a souligné cependant la complémentarité des données satellite avec les mesures au sol effectuées par les stations de l’ATMO Nouvelle-Aquitaine notamment l’intérêt de travailler à une autre échelle et sur des polluants peu mesurés. Elle a relevé la contrainte de la couverture nuageuse qui peut perturber les relevés, les mesures sur la colonne troposphérique, la limite de la résolution géographique et la mesure une fois par jour. A noter la mise en place de Sentinel 4 en état stationnaire qui, permettra bientôt la mesure permanente. Elle a précisé que toutes les données présentées étaient des données gratuites en téléchargement sur les plateforme COPERNICUS et de la NASA.

(Télécharger la présentation d’Agnès Hulin, ATMO Nouvelle-Aquitaine)

AGNES HULIN WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite : Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Agnès Hulin, ATMO Nouvelle-Aquitaine.

Anne Sagot-Duvauroux a remercié Agnès Hulin et accueilli Cédrik Ferrero de Geosat pour la présentation de l’utilisation des données satellitaires pour un meilleur géopositionnement.

 

En introduction Cédrik Ferrero a présenté la société Geosat par l’intermédiaire de quelques chiffres clés. Géosat représente 500 salariés dont 16 chercheurs. Elle est implantée sur 4 sites à l’international pour un chiffre d’affaire de 26 millions d’Euros. La société Géosat est spécialisée dans la mesure géométrique et géographique tout milieu confondu (ouvert, indoor, sous terrain…).

En introduction, Cédrik Ferrero a effectué un rappel de la façon dont s’effectue le géopositionnement sur terre. Le géopositionnement sur terre est issue de la radionavigation et pas du satellitaire. La radionavigation a été initiée par les américains fin des années 70 avec le GPS terme utilisé par le grand public pour parler du GNSS. Cela fait référence à plusieurs contellations de satellites dont la russe, Glonass, la chinoise Baidou, l’européenne Galiléo qui effectuent des mesures de temps et avec des précisions métriques. Pour certains usages le métrique n’est pas suffisant.

Cédrik Ferreo a précisé cependant que l’observation était intéressante avec les données d’appui. Ainsi, il a montré une modélisation d’un milieu urbain avec la représentation des données d’appui qui fait apparaître des signaux directs et des signaux réfléchis avec plusieurs rebonds parfois. Il a précisé que ces signaux amènent une altération très significative du positionnement et une mesure qui est biaisée. Il s’agit de caractériser une sûreté de positionnement avec le ressenti lié à ce phénomène.

Cédrik Ferreo a souligné que pour autant ces données de sol étaient assez coûteuses à fabriquer et qu’elles nécessitaient d’être rafraîchies.

Il a ainsi présenté le projet IA14GEO qui permet d’introduire de la donnée spatiale et des traitements associés pour pouvoir la caractériser à la volée et avec des coûts abordables (réduction X 10 temps et coût).

Il a ensuite expliqué comment les données de sol sont combinées avec les données aériennes. Il a ainsi présenté l’exemple des traitements massifs avec le rafraîchissement d’un réseau de voiries sur l’agglomération de Toulouse.

Puis il a présenté les données multimodales (sol, LIDAR et satellitaires PLEIADES) qui permettent de monter des modèles géométriques complets.

Ensuite il a présenté l’exemple de la Vallée de la Roya et la modélisation à partir de données PLEIADES, d’un modèle numérique de surface, et d’une composante occupation du sol. Cette modélisation permet de faire de la diachronie en temps réel.

Il a ensuite présenté les agents dynamiques pour travailler la cohérence géométrique et sémantique et la correction des données multisources.

Ainsi l’exemple avec Monaco permet de se rendre compte du modèle final qui est la complétude entre les données spatiales et les données de sol.

Enfin Cédrik Ferrero a évoqué le futur au travers de PLEIADES NEO lancé ce printemps qui permet des résolutions à 30 cm.

(Télécharger la présentation de Cédrik Ferrero, Geosat)

CEDRIK FERRERO WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite : Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Cédrik Ferrero, GEOSAT.

Après avoir remercié Cédrik Ferrero et l’ensemble des intervenants Anne Sagot-Duvauroux a conclu la matinée d’échanges en soulignant les nouveaux spectres de possibilités ouverts par les données satellitaires avec des analyses possibles sur des plus grandes échelles. Certes elles doivent pour l’instant être recalées pour améliorer la précision mais les perspectives présentées sont très prometteuses.

Avant de mettre fin au webinaire, Stéphanie Lamour de Digital Aquitaine, a remercié l’ensemble des participants et précisé que le webinaire était disponible en replay.

CONCLUSION WEBINAIRE PIGMA DONNEES SATELLITE
De gauche à droite : Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine; Anne-Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi/PIGMA; Cédrik Ferrero, GEOSAT; Gaëlle Burlot, Caisse Phyto Forêt; Jean-François Faure, DINAMIS; Agnès Hulin, ATMO Nouvelle-Aquitaine; Delphine Fontannaz, CNES; Arthur Robinet, BRGM/OCA.