Groupe de travail littoral du 19 septembre : suivre l’évolution géomorphologique du littoral
Animation, Littoral
12/10/2017
Le Groupe de Travail Littoral de PIGMA s’est réuni le 19 septembre dernier à Rochefort sur le thème du suivi de l’évolution géomorphologique du littoral. Les échanges de cette rencontre sont retracés ci-dessous.
Le littoral de la Nouvelle-Aquitaine est soumis à de forts aléas érosion côtière et submersion marine. De nombreux moyens sont mis en œuvre afin d’observer et suivre ces phénomènes. Les acteurs du territoire sont amenés à observer, analyser et évaluer les dynamiques de leurs territoires pour mieux interpréter ces aléas, les prévenir et pour orienter les stratégies d’aménagement.
Pour ce faire, ils doivent suivre l’évolution géomorphologique du littoral de manière continue notamment grâce à des données topographiques de haute résolution.
L’essor des technologies de suivis permet aujourd’hui de disposer de jeux de données altimétriques de plus en plus fiables et accessibles, en particulier grâce aux levés Lidar et stéréoscopiques.
Pour cela une quarantaine de personnes issues des Collectivités, des Services de l’Etat, d’Etablissements publics, de la Recherche et d’entreprises de services se sont retrouvées au Forum des Marais Atlantiques à Rochefort lors d’une rencontre destinée à apporter des éclairages sur les questions suivantes : de quels millésimes le littoral néo-aquitain est-il doté ? Comment apprécier la qualité des données ? Quels outils facilitent leur interrogation ? Comment améliorer la mutualisation des besoins et des ressources entre les acteurs concernés ? Quelles en sont les premières exploitations ? Comment participer à la mise en œuvre d’une base de données géodésiques partagée ?
Photo du groupe de travail littoral du 19 septembre 2017
Introduction et contexte
En introduction (accédez au support ici), pour cette première rencontre à l’échelle du nouveau territoire régional, Marion Laquerre a débuté par quelques rappels sur le dispositif PIGMA, le partenariat historique sur la thématique littorale avec l’Observatoire de la Côte Aquitaine a été complété par Cyril Mallet et d’une collaboration plus récente avec Géo17 par Elodie Robinet dans le cadre notamment de l’élargissement du périmètre de la Nouvelle-Aquitaine et des axes de travail de Géo17. Les intérêts d’une mutualisation tant des besoins, des méthodes que des données et la nécessité de partager ces éléments sur un portail commun ont également été soulignés par Cécile Le Gall de la Mission mer et littoral de DREAL Nouvelle-Aquitaine afin de contribuer à une vision régionale consolidée.
Données LIDAR
La première présentation (accédez au support ici) proposée par Bruce Ayache et Béatrice Ulvoas de l’Observatoire de la Côte Aquitaine (BRGM) est revenue sur les différents relevés LIDAR disponibles pour le littoral de l’ex Aquitaine, dont les 2 plus récents, à savoir 2014 et 2016, sont issus d’un partenariat de production entre l’OCA et l’IGN. La qualité, les limites et les usages possibles de ces référentiels tels que le suivi du trait de côte, la détection des entailles ou des banquettes dunaires, la production d’images 3D à des fins de communication ont été détaillés. Ces données sont accessibles via la plateforme PIGMA.
Dans la deuxième présentation (accédez au support ici) toujours consacrée à l’utilisation du LIDAR, Philippe Boudeau est revenu sur différents travaux menés, notamment avec le volet terrestre de Litto 3D, au Forum des Marais Atlantiques. Malgré les limites d’un tel référentiel en zones de marais, cette donnée constitue un outil d’aide à la décision dans des domaines variés tel que planification de travaux de curage en marais du Canal de Broue ou encore la mise en œuvre d’outils pour une gestion intégrée et durable des milieux humides littoraux en caractérisant l’exposition des enjeux avec des exemples sur les marais de l’estuaire de la Seudre (17) ou de Pompas (44).
Enfin, une troisième présentation (accédez au support ici) relative à l’utilisation du LIDAR, a été réalisée par Jean François Breilh de l’Union des Marais de la Charente Maritime. Il s’agit de travaux utilisant également le volet terrestre de Litto 3D mais qui sont consacrés à l’étude des submersions marines en réalisant des modélisations statiques et hydrodynamiques par exemple appliquées à la tempête Xynthia de 2010 sur différents secteurs du littoral charentais.
Parmi les échanges ayant concerné les données LIDAR, il est à noter que le SHOM a informé les participants de la possibilité d’une intervention pour le volet mer de Litto 3D avec une participation locale à prévoir plus faible qu’initialement en lien avec les crédits accordés au projet par la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) du Ministère en charge de l’Ecologie.
Données Drone
Ensuite, la présentation suivante (accédez au support ici), réalisée par Vincent Marieu du laboratoire EPOC de l’Université de Bordeaux, est revenue sur l’utilisation de drone pour un suivi plage / dune. Ces travaux menés dans le cadre d’une thèse sur plusieurs sites du littoral girondin permettent de créer des MNT et des orthophotographies qui concourent à mesurer l’érosion ou l’accrétion des sites.
Pour achever la matinée, une dernière présentation (accédez au support ici) également consacrée aux drones a été partagée par Bastien Millescamps du laboratoire LIENSs De l’Université de La Rochelle sur le traitement par photogrammétrie des photos prises par drone. Comme sur les sites du littoral girondin, ces travaux permettent un suivi topographique des sites étudiés notamment les limites sable nu / végétation et le pied de dunes mais permettent également de préfigurer des approches bathymétriques en couplant les résultats avec des données issues de levés ou en utilisant des méthodes d’inversion optique.
Conclusion
Au-delà des nombreux échanges entre les participants tant sur les données que sur les méthodes évoquées lors des présentations, les points suivants ont été collectivement identifiés pour la suite des travaux du Groupe de Travail :
- Les données LIDAR constituent un référentiel indispensable pour le suivi géomorphologique du littoral et ce avec des levés réguliers. Une réflexion est à mener dans le cadre des acquisitions régulières de données LIDAR par l’OCA et l’opportunité de pouvoir mutualiser cette production pour le territoire du littoral de la Charente Maritime. Une acquisition est prévue à l’automne 2017 pour le territoire ex-Aquitain et des premiers chiffrages sont en cours pour une extension au littoral de la nouvelle région dès cette campagne ou celle 2018. Ce point pourra faire l’objet d’une prochaine rencontre du groupe.
- Afin d’améliorer la qualité des données et des analyses, des points de calages topographiques fiables sont également nécessaires. Pour ce faire une base de points de calage collaborative pourrait apporter un niveau de réponse intéressant.
Pour ce faire, les résultats des questionnaires remis en séance aux participants permettront d’initier des dynamiques partenariales plus ciblées sur ces sujets. Pour les organismes qui n’étaient pas présents lors de la rencontre mais qui sont tout même intéressés par ces problématiques, le questionnaire peut-être complété en ligne jusqu’à fin octobre ici.