Près de 50 partenaires PIGMA réunis pour l'état des lieux des démarches d'ouverture des données en Nouvelle-Aquitaine

Animation, Données, Open data, Toutes

18/03/2019

Près de 50 partenaires PIGMA se sont mobilisés le jeudi 14 mars dernier au Village By CA Aquitaine pour effectuer un état des lieux des démarches d’ouverture des données en Nouvelle-Aquitaine. Retour sur les échanges de l’atelier.

Pierre Macé, GIP ATGeRi

 

La Loi pour une République Numérique – dite Lemaire – promulguée le 5 octobre 2016, aborde largement la problématique de l’ouverture des données en fixant des critères d’obligation d’ouverture et des objectifs ambitieux pour son déploiement.

Avec cette loi, l’administration (ministères, collectivités territoriales, établissements publics…) et les acteurs privés chargés d’une mission de service public sont dorénavant tenus, lorsqu’ils communiquent un document administratif au format électronique, de le mettre à disposition du citoyen « dans un standard ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé » avec des mises à jour régulières.

Les informations ainsi obtenues pourront ensuite être réutilisées librement et gratuitement, comme le prévoit le Code des Relations entre le Public et l’Administration (hors cas exceptionnels de redevances). Ce droit de réutilisation permet de faciliter l’appropriation des données par des tiers qui leur donneront un sens à travers la création de services, de découvertes, de nouvelles informations.

« À une date fixée par décret, et au plus tard deux ans après la promulgation de la présente loi », les données devront être mises en ligne, systématiquement. Ce dispositif doit être opérationnel depuis la fin de l’année 2018.

La plateforme PIGMA, par le biais de son catalogue, référence des données géographiques normées INSPIRE et diffuse des données ouvertes -Open Data- répondant aux directives de la loi Lemaire.

Afin d’effectuer un état des lieux des démarches d' »ouverture des données en Nouvelle-Aquitaine« , un café-atelier PIGMA a réuni le jeudi 14 mars au Village by CA Aquitaine à Bordeaux une cinquantaine de partenaires de la plateforme d’échange de données.

Après un mot d’accueil et une présentation du Village By Ca Aquitain par Charles Ranguin du Village, Pierre Macé du GIP ATGeRi, a introduit la problématique, et rappelé le contexte d’ouverture des données en Nouvelle-Aquitaine.

Pierre Macé, GIP ATGeRi

 

Puis Jean-Marie Bourgogne, d’Opendata France a rappelé la mission de l’association Opendata France, réseau d’experts publics et structure de mutualisation, dont l’objectif est d’accompagner les collectivités à lancer ou développer leurs projets opendata. Elle aide ainsi les collectivités à se lancer dans l’opendata tout en cherchant à faire progresser les pratiques et la qualité de l’opendata. Elle représente également les collectivités auprès de l’Etat et des acteurs privés. Elle produit des ressources méthodologiques et techniques mutualisées.

Il a présenté les différents projets comme le projet Validata qui permet d’avoir accès à une plateforme nationale capable de tester la qualité des données publiées au niveau local, de qualifier les sources et de permettre des exploitations cohérentes au niveau national. Il a présenté OpenDataLocale dont l’objectif est de faciliter l’ouverture des données dans 2000 collectivités à l’échéance d’octobre 2020 et pour lequel PIGMA est animateur territorial de données (voir article).

Puis il est revenu sur les enjeux représentés par les données publiques pour les citoyens, les entreprises privés et les médias.

Jean-Marie Bourgogne, OpenData France

Il a précisé quelques exemples de réutilisation des données publiques ouvertes, détaillées dans une page dédiée sur le site Opendata France et classées autour des thématiques déchets, transport, crowdsourcing, urbanisme, agenda et bientôt commerce de proximité, emploi, tableaux de bord.

Après avoir défini la charte internationale de l’opendata, il est revenu sur l’historique de l’ouverture des données publiques et le contexte réglementaire en détaillant les données obligatoires à l’ouverture et celles non communicables tout en précisant la notion de gratuité et les licences.

Il a insisté sur la qualité et l’interopérabilité des données, caractère essentiel à leur réutilisation.

Il a donné à l’ensemble des participants des repères sur l’ouverture des données (343 collectivités en octobre 2018 soit 7,6 % de toutes les collectivités) en s’appuyant sur l’Observatoire opendata au niveau national.Enfin, il a fait le lien entre le niveau national et le niveau régional notamment avec des acteurs territoriaux comme les plateformes d’échange de données telle que PIGMA.

Il a conclu par les démarches des plateformes mutualisées de mise à disposition de données ouvertes comme Opendata Montpellier Méditerranée Métropole, DataSud ou DatArmor. et l’opportunité que représentait la saison 2 d’OpenDataLocale. (voir la présentation)

 

Simon Girardeau, du Syndicat mixte intermodal de Nouvelle-Aquitaine a ensuite présenté l’ouverture des données à l’échelle d’une région sur la thématique de la mobilité.

Il est revenu sur les missions de son syndicat en terme de mobilité et les objectifs du référentiel multimodal sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine (RMR).

Il a rappelé que l’objectif est de coordonner l’action de 22 des 28 autorités organisatrices des transports de la région Nouvelle-Aquitaine (le plus souvent de la métropole, des communautés urbaines et communautés d’agglomération) autour de trois compétences:

  • coordonner l’offre et les horaires des différents réseaux de transport public (réseaux ferroviaires, interurbains, urbains),
  • créer une billetique unique et une tarification intermodale à l’échelle régionale,
  • créer un système d’information voyageurs intermodal régional.

Il a précisé qu’il s’agit d’un outil collaboratif pour une donnée partagée, cohérente et normalisée : un référentiel de point d’arrêts et d’offre transport.

Il a signalé qu’il est adapté au contexte technique et réglementaire et témoigne d’une démarche d’amélioration continue de la qualité des données (charte de nommage, modélisation des pôles d’échanges, données d’accessibilité).

Il a qualifié l’outil comme réutilisable, pérenne & évolutif par ce que développé en open source.

Il a partagé les chiffres clés du RMR qui rassemble d’ores et déjà 40 réseaux, 1228 lignes  régulières ainsi que des courses, des arrêts et des quais et qui ne cesse d’évoluer puisque basé sur une technique de mise à jour en continu temps réel.

Il a précisé que les données du RMR étaient mises à disposition dans la plateforme PIGMA et dans la plateforme Modalis.

Il a effectué une démonstration de la plateforme en ligne www.modalis.fr qui permet de comparer les moyens de transport pour se rendre d’un point à un autre de Nouvelle-Aquitaine : en combinant train, car, tramway, bus, vélo, voiture et covoiturage privilégiant la sécurité et la rapidité des moyens de transport.(voir la présentation)

Simon Girardeau, Syndicat mixte intermodal de Nouvelle-Aquitaine

 

Didier Robino, de l’ALPI a ensuite présenté l’ouverture des données à l’échelle d’un département comme les Landes.

Il a présenté l’ALPI, Syndicat Mixte Agence Landaise pour l’informatique, son rôle et son champ de compétences tout en rappelant son implication sur les thématiques e-administration permettant de proposer des solutions mutualisées à ses adhérents.

Il a rappelé le contexte de l’appropriation de la thématique opendata confirmée par le contexte réglementaire qui a permis un engagement de l’ALPI vers un politique globale de la donnée.

Il a détaillé la mise en place d’un service inédit « la prestation CIL (Correspondant Informatique et Libertés) » existante depuis 2013 et qui a évolué vers un accompagnement plus global, intégrant les problématiques juridiques du RGPD, celles de la sécurité informatique des données, et l’opendata. Près de 350 collectivités adhèrent à ce service composé de 4 agents (dont 2 de manière exclusive).

Il a souligné les réticences des collectivités à cause du contraste généré par l’ouverture des données publiques d’un côté et le contrôle des données de l’autre avec le RGPD. C’est pourquoi les actions de l’ALPI se sont orientées vers la montée en compétence des collectivités par l’animation d’une dynamique autour de la donnée, la production de supports de référence, et la mise en place de cursus de formation. Cette dynamique implique également des solutions techniques et métiers les plus souples possibles pour les adhérents. L’objectif étant de lever les réticences et les freins des collectivités.

Il a précisé que l’ALPI s’appuie naturellement sur la plateforme PIGMA pour la diffusion des données en partenariat avec le GIP ATGeRi, afin de bénéficier des dix années d’expérience dans les domaines de l’exploitation et de l’analyse de données géographiques, et de ses évolutions. Ce partenariat permet de se conformer au cadre réglementaire et proposer des fonctionnalités adaptées à l’ouverture des données.

Il a reconnu que grâce à cet accord, les collectivités accompagnées disposent d’une solution interopérable cohérente, et dotée d’une grande visibilité.

Il a présenté également les autres partenaires de la démarche de l’ALPI, le réseau Déclic et Opendata France. (voir la présentation)

Didier Robino, ALPI

 

Puis Virginie Steiner, de l’Agglomération de La Rochelle a présenté la démarche d’ouverture des données à l’échelle d’une agglomération comme La Rochelle.

En introduction, elle a rappelé la démarche opendata de La Rochelle, adhérente d’OPendata France, pionnière dès 2012 et impliquée dans OpenDataLocale saison 1 et dans OpenDataImpact de la FING.

Elle a effectué le bilan de cette première démarche. En effet, même si la démarche a permis de libérer des jeux de données ouverts et constitué un des premiers leviers de la transformation numérique, elle a révélé une faible culture de la donnée et peu de réutilisations des données ainsi qu’un manque de mobilisation des acteurs concernés. Elle a également révélé des enjeux sur la qualité et la normalisation des données et une certaine complexité technique sans oublier des coûts humains et financiers non négligeables.

Virginie Steiner a rappelé qu’à partir de ce constat en 2017 a été bâtie une nouvelle approche de l’opendata. Cette nouvelle approche a permis de proposer une véritable stratégie de la donnée avec la création d’une direction de la transformation numérique mutualisée. L’objectif est de vulgariser la thématique et de la rendre accessible aux citoyens, de remobiliser les agents de la collectivité et les partenaires du territoires.

Elle a illustré cette stratégie par la présentation de l’application « La Rochelle au bout des doigts » application mobile permettant au citoyen de visualiser les données ouvertes sous forme de tableau de bord du quotidien. Cette application permet dans sa V1 d’être informé en temps réel : des actualités et de l’agenda des évènements de la ville, des menus servis dans les restaurants scolaires, des horaires de bus, des possibilités de parking et des lieux publics disponibles en fonction de sa localisation. Deux nouvelles versions sont en préparation avec l’agrégation de nouvelles informations comme l’horaire des marées, les horaires de fermeture des espaces publics en temps réel (…) dans la V2, et le trafic routier en temps réel et des parcours et informations touristiques (…) dans la V3.

Elle a souligné que l’engagement de la direction de la transformation numérique mutualisée a permis de mettre en place une véritable feuille de route d’ici à 2020 tant sur la méthode de travail que sur la mise en place d’une gouvernance de la donnée.(voir la présentation)

 

Enfin, Gabriel Dos Santos de Bordeaux Métropole a à son tour présenté la démarche d’ouverture des données à l’échelle de Bordeaux Métropole.

En introduction, Gabriel Dos Santos a rappelé qu’historiquement deux portails avait été mis en place pour valoriser les données publiques sur le territoire : celui de la ville de Bordeaux (Opendata Ville de Bordeaux) et celui de la métropole (Opendata Bordeaux Métropole). Ces deux portails destinés à des publics différents (grand public et développeurs) présentent des jeux de données différents, sous des formats (actif, passif) et des licences différents.

Il a détaillé l’objectif de convergence de ces deux portails (licences comprises) à l’orée de septembre 2019 vers un unique portail « L’atelier Opendata Bordeaux Métropole » où l’entrée s’effectuera par territoire ou thématique.

En conclusion, il a retracé le cycle de vie de la donnée lié à la gouvernance et indispensable à la mise en place d’un tel portail. Il a présenté les rôles clés pour assurer le cycle de vie de la donnée jusqu’à sa diffusion (chef de la donnée, protecteur de la donnée, animateur de la donnée, propriétaire de la donnée et architecte de la donnée).(voir la présentation)

Gabriel Dos Santos, Bordeaux Métropole

 

Enfin, Anne Sagot-Duvauroux, et Sébastien Dias, du GIP ATGeRi ont effectué un point sur l’état des démarches d’ouverture des données en Nouvelle-Aquitaine.

Pour cela, après avoir rappelé les collectivités et EPCI concernées, ils ont détaillé les données du socle commun de données locales (SCDL) issu du projet OpenDataLocale contenant le catalogue des données, les délibérations , les subventions, les marchés publics, les prénoms, les équipements publics, la base adresse locale, les  infrastructures de recharge de véhicules électriques.

Ils ont précisé le rôle de PIGMA comme animateur territorial des données permettant d’effectuer l’animation régionale, la veille et la liaison avec le national, d’accompagner techniquement le référencement et la diffusion de données ouvertes tout en mettant en place un outil mutualisé de référencement et de diffusion des données.

Ils ont effectué une démonstration de la nouvelle interface du catalogue PIGMA, outil mutualisé de référencement et de diffusion des données, bientôt mise en ligne contenant les données ouvertes. (voir la présentation)

Sébastien Dias et Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi

 

Après un temps d’échange, Anne Sagot-Duvauroux a conclu en synthétisant les réponses aux enjeux de l’ouverture des données en faisant référence aux différentes interventions de la matinée.

Elle a remercié l’ensemble des participants présents et leur a donné rendez-vous lors du prochain café-atelier PIGMA  le jeudi 13 juin autour de la thématique des données d’urbanisme.