Les données des objets connectés au service de la gestion des territoires au sommaire du Café-atelier PIGMA du 14 juin

Animation, Données

14/06/2018

PIGMA poursuit son cycle de rencontres de sa communauté avec pour objectif les usages des données et outils à disposition sur la plateforme. Le dernier rendez-vous avait lieu le jeudi 14 juin autour des enjeux liés aux données des objets connectés au service de la gestion des territoires.

Les données des objets connectés au service de la gestion des territoires au sommaire du Café-atelier PIGMA du 14 juin

Les objets connectés (Internet Of Things) s’immiscent de plus en plus dans notre quotidien et affectent l’aménagement des territoires.

Selon Maddyness, 50 milliards d’objets seront connectés d’ici 5 ans et 15% de tous les objets seront connectés en 2020, ce chiffre devrait être exponentiel et s’accroître de manière vertigineuse tout au long de la prochaine décennie.  En effet, entre 2010 et 2020, le nombre d’objets connectés serait donc multiplié par plus de 10.

Surveillance, sécurité des bâtiments, éclairage, chauffage, mobilité (…) sont désormais gérés à distance grâce à des objets connectés et leurs données collectées.

Avec l’amélioration galopante de la connectivité, les territoires vont s’équiper de plus en plus en objets connectés.

Dans cette perspective, les données géolocalisées tiendront une place primordiale dans le déploiement et la gestion des territoires intelligents.

PIGMA proposait lors du dernier café-atelier PIGMA le 14 juin à Bordeaux de faire un état des lieux des données des objets connectés au service de la gestion des territoires, existantes et pressenties, et des cas d’usages d’ores et déjà pratiqués.

Près de 70 partenaires présents ont pu ainsi assister aux témoignages de leurs pairs afin d’échanger et de répondre à la problématique posée.

En introduction et après avoir remercié l’ensemble des participants, Anne Sagot-Duvauroux a rappelé l’expertise du GIP ATGeRi en gouvernance de la donnée et les derniers chiffres de la plateforme PIGMA : centre de ressources d’un réseau communautaire de plus de 750 partenaires qui partagent plus de 6000 données.

Elle a ensuite introduit la thématique de la rencontre en précisant qu’à court terme localiser le bon lieu d’implantation d’un objet connecté, stocker et diffuser les informations collectées, le piloter et maintenir à distance, et croiser les données récoltées avec d’autres sources de données seront très rapidement au cœur des enjeux des territoires pour mieux les gérer.

Elle a proposé de répondre durant la séance de travail aux questions suivantes :

  • Quels sont les enjeux des données des objets connectés et les perspectives d’utilisation pour les territoires ?
  • Comment utiliser ces données au service de la gestion des territoires ?
  • Comment les croiser avec d’autres données déjà existantes sur le territoire

Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi

Puis Cyrille Harnay du Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine a brossé un état de l’art des objets connectés, les enjeux et perspectives. Il a rappelé les besoins stratégiques et opérationnels couverts par les IOT ainsi que la chaîne de valeurs. Il a insisté sur les enjeux et les perspectives stratégiques et techniques liés à la gouvernance de la donnée dans un écosystème qui lie acteurs publics et privés ainsi qu’usagers. Il a rappelé l’importance de la sécurité et la confidentialité des données (présentation)

 

Cyrille Harnay, Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine

 

Puis Fanny Bouilly du GIP Littoral a témoigné d’un cas d’usage de collectivité territoriale qui utilise des IOT au service de la gestion de son territoire. Elle a ainsi présenté une étude du GIP Littoral dont l’objectif était l’évaluation de la fréquentation du littoral aquitain et la volonté de réorienter les plagistes sur des plages moins saturées. Elle est revenue sur la genèse et la chronologie du projet lancé en 2015 sur 3 années. Elle a balayé les méthodologies de comptage des plagistes selon les différents rapports, tiré des capteurs ONF situés dans les parkings d’abord, grâce à des capteurs installés sur les postes de secours ensuite, qui ont permis d’évaluer le nombre de smartphones avec la mise en place d’un ratio afin de ramener le nombre de smartphones détectés au nombre de personnes présentes. L’étude a ainsi été modélisée puis rapprochée des éléments météorologiques afin d’en tirer un modèle prédictif. Ce modèle prédictif a été testé en 2017 sur 18 plages. Le ratio a été amélioré grâce à un algorithme permettant de compter le nombre de personnes présentes sur les plages sur des photos prises par drones. L’étude a permis d’extrapoler la fréquentation des plages sur tout le littoral aquitain et la nécessité d’avoir d’autres données pour influencer les comportements des plagistes comme le trafic routier. Fanny Bouilly a conclu sur la nécessité de faire tourner davantage le modèle prédictif et de le croiser avec d’autres données que la fréquentation comme les temps de trajets…Elle a également insisté sur la nécessité d’animer un tel dispositif qui s’est fait dans un premier temps en interne et de croiser la donnée récoltée via le modèle avec les données d’autres partenaires en 2018/2019 (présentation).

 

Fanny Bouilly, GIP Littoral

Puis Anne Sagot-Duvauroux du GIP ATGeRi et Didier Poirier de la Ville de Bordeaux ont présenté la gestion d’une grande manifestation en live avec les données d’IOT comme pour le Marathon de Bordeaux en partenariat avec la Ville de Bordeaux, et Bordeaux Métropole. Ils ont expliqué la méthodologie utilisée pour connaître et visualiser en temps réel le flux des coureurs avec l’utilisation des capteurs Breizhchrono placés dans les dossards des participants et la mise à disposition d’outils de visualisation élaborés par le GIP ATGeRiIls ont replacé la méthodologie et les techniques utilisées en perspective avec les conditions de sécurité sur la manifestation et le déploiement des forces d’intervention (pompiers) suivant les déplacements des participants. Ils ont conclu sur la nécessité de croiser les informations collectées en temps réel avec d’autres informations disponibles sur le circuit du marathon afin de garantir une sécurité et une qualité d’intervention maximales en cas de besoin (présentation).

De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi et Didier Poirier, Ville de Bordeaux

 

Puis Christian Germain de Bordeaux Sciences Agro a brossé un panorama des usages des objets connectés et de la gestion des données associées pour la filière agricole.

Il a rappelé en premier lieu les spécificités des objets connectés dans le contexte agricole. Il a ensuite balayé les usages et les techniques utilisés dans les productions animales et végétales (capteurs fixes et mobiles). Il a présenté les perspectives pour les capteurs connectés comme la détection de molécules, l’amélioration de l’analyse d’images, et la coopération des capteurs fixes et embarqués en insistant sur l’intéropérabilité des systèmes. Il a déploré l’absence de normes d’échanges des données collectées par les capteurs et la difficulté d’exploiter les données collectées pour cause d’absence de normalisation et de dictionnaire de données commun entre capteurs. Il a conclu sur la nécessité d’harmoniser les échanges et sur l’interopérabilité en citant un seul cas à ce jour de normalisation un peu plus aboutie (présentation).

 

Christian Germain, Bordeaux Sciences Agro

Puis Rafael Bunales de l’Atmo Nouvelle-Aquitaine a présenté l’analyse de la qualité de l’air en Nouvelle-Aquitaine grâce à la gestion des données des stations fixes de l’Atmo NA.

Il a tout d’abord présenté le dispositif coordonné au niveau national de la surveillance de la qualité de l’air, puis au niveau régional. Il est revenu sur la gouvernance, les missions et l’expertise. Il a détaillé le dispositif de surveillance par le réseau et les campagnes de mesure, la modélisation et la cartographie, le cadastre des émissions et la communication des résultats. Il a ensuite présenté la mise en place d’une offre concertée pour la Journée Nationale de la Qualité de l’Air (JNQA – 19/09/2018) avec la méthodologie utilisée et les travaux en cours (présentation).

Rafael Bunales, Atmo Nouvelle-Aquitaine

Puis Jean-Philippe Dreuille d’Enedis a présenté des cas d’usages d’IOT par la sphère privée au service de la gestion de leur activité. Il a tout d’abord détaillé le tryptique capteurs, communication et plateforme de gestion des données. Sur cette base il a balayé des cas d’usages, les besoins, la solution et leur fonctionnement, utilisés par Enedis comme les capteurs d’inondation connectés, les groupes électrogènes connectés, les parafoudres connectés. Puis il a présenté le compteur Linky, son fonctionnement, son écosystème, et ses applications possibles pour le client, le fournisseur et les acteurs impliqués. Il a balayé les possibilités qu’ouvrait Linky aux collectivités territoriales (présentation).

Jean-Philippe Dreuille, Enedis

Enfin, David Babin de DMIC, partenaire du GIP ATGeRi depuis plusieurs années, a présenté le cas de suivi de flotte intelligente avec les solutions UBIWAN. En introduction, il a précisé l’expertise de DMIC et a présenté en détails les solutions matérielles (capteurs) et logicielles Ubiwan qui permettent d’assister la gestion de la mobilité des véhicules et l’optimisation de l’usage des biens. Il a souligné la maîtrise de l’ensemble de la chaîne technique de la géolocalisation et l’interopérabilité via des API. Il a conclu sur l’articulation des données collectées avec une plateforme d’échange de données comme PIGMA (présentation).

 

David Babin, DMIC

En conclusion, Anne Sagot-Duvauroux a synthétisé les échanges en insistant sur l’articulation primordiale de la collecte des données des objets connectés avec ceux présents et déjà échangés sur une plateforme telle que PIGMA. Elle a rappelé que les enjeux de la gestion intelligente des territoires étaient le stockage et la diffusion des informations collectées des IOT, leur localisation, leur pilotage et leur maintenance à distance.

(Live des échanges sur twitter @PlateformePIGMA, liste des participants)