Plus de 120 participants au Webinaire PIGMA sur la donnée temps réel au service des utilisateurs

Animation, Café-atelier, Données

02/10/2020

Fort du succès du nouveau format du café-atelier PIGMA en webinaire -et compte tenu du risque sanitaire-, l’équipe PIGMA proposait son dernier évènement en distanciel. La communauté qui échange de la donnée en Nouvelle-Aquitaine avait donné rendez-vous en ligne à ses partenaires le jeudi 1er octobre pour partager des expériences sur « la donnée temps réel au service des utilisateurs ».

Les données sont aujourd’hui l’essence des organisations. Leur utilisation permet de donner une vision approfondie sur l’ensemble de leurs activités, de préciser les lignes stratégiques pour les optimiser, d’améliorer leurs processus, satisfaire les usagers…

Les problématiques d’hier sont désormais résolues. Le stockage et l’acquisition des données, quels que soient les volumes, ne sont plus des freins.

L’enjeu est ailleurs : il s’agit que chacun puisse tirer partie des nouvelles données collectées en temps réel de façon passive depuis des objets connectés.

Comment les organisations peuvent utiliser intelligemment ces données ? Comment les croiser pour une utilisation plus pointue ? Et comment accéder à une donnée vérifiée et validée, en temps réel pour mieux la valoriser ?

Le dernier café-atelier PIGMA, en partenariat avec Digital Aquitaine, proposait de partager des initiatives et retours d’expériences d’organisations de Nouvelle-Aquitaine sur l’intérêt de l’usage des données temps réel.

Le rendez-vous avait été fixé le Jeudi 1er octobre de 10h à 11h30 en webinaire. Près de 170 personnes s’étaient inscrites à l’évènement, 124 y ont assisté.

 

En ouverture de webinaire, Stéphanie Lamour de Digital Aquitaine, association régionale pour le développement durable de l’activité numérique en Nouvelle-Aquitaine, partenaire technique de l’évènement, a rappelé les bonnes pratiques pour le bon déroulement du webinaire.

 

Puis Pierre Macé du GIP ATGeRi a remercié l’ensemble des intervenants et les 170 inscrits au webinaire -dont plus de 120 étaient connectés.

Il a rappelé que le GIP ATGeRi était un expert en gouvernance de la donnée avec son centre de ressources PIGMA qui organise l’échange de données fiables et durables dans un réseau de près de 800 partenaires qui partagent plus de 8000 données depuis 10 ans. Ces données ont pour objectif l’aide à la décision publique.

Il a précisé la montée en puissance exponentielle du renseignement passif de l’information et les nouveaux questionnements associés à ce volume de données.

Il a rappelé que ce nouveau format des cafés-ateliers en webinaire devait permettre de mutualiser les expériences pour répondre à ces questions. Il a encouragé l’ensemble des participants à jouer la carte de l’interactivité en posant des questions.

Il a ensuite introduit l’intervention de Serge Chaumette, du Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI) de l’Université de Bordeaux.

 

De gauche à droite : Serge Chaumette, Labri/Preditic et Pierre Macé, GIP ATGeRi

Serge Chaumette est chercheur au Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI) de l’Université de Bordeaux/Centre national de la recherche scientifique/Bordeaux INP sur les enjeux de la donnée temps réel dans le domaine drones . Il est également co-fondateur et Directeur Innovation de Preditic sur les mêmes enjeux liés à la surveillance/maintenance (temps réel ou prédictive) des installations industrielles et plus précisément ferroviaires.

En introduction, Serge Chaumette a rappelé que le sujet de son intervention « l’état de l’art de la valorisation des données temps réel » sous entend que les problématiques soient résolues. Or la donnée temps réel soulève encore bon nombre de problématiques dont certaines sont résolues certes, d’autres partiellement, mais la plupart d’entre elles doivent encore faire l’objet de compromis. C’est pour cette raison que son intervention plutôt qu’ « un état de l’art » fait le tour de ces problématiques des données temps réel.

Il a abordé la problématique dans un premier temps du point de vue du Labri.

Le LaBRI est une unité de recherche associée au CNRS (UMR 5800), à l’Université de Bordeaux et à Bordeaux INP. Depuis 2002, il est partenaire de l’Inria. Il réunit environ 350 personnes, 150 enseignants chercheurs et 140 doctorants. Les missions du LaBRI s’articulent autour de trois axes principaux : recherche (théorique, appliquée), valorisation – transfert de technologie et formation. Il couvre la plupart des domaines de l’informatique, depuis le traitement de l’image jusqu’aux calculs hautes performances, intelligence artificielle, robotique et drones.

Dans le domaine des drones, les problématiques temps réel sont essentielles. Sur la base de retours d’expériences de nombreux projets (Thales, Naval Group, DGA…) où est utilisée une multitude de drones, aussi bien aériens que terrestres ou sous marins, les drones ont pour objectif de ramener de nombreuses informations vers un centre de décisions.

Ces engins posent un certain nombre de problèmes de timing.

Ces problèmes de timing interviennent à la captation, au traitement et rapatriement de l’information au centre de décisions qui aura, lui-même, un délai de traitement et d’action. Une accumulation de délais intervient donc dans ce type d’opérations. La donnée temps réel perd donc de sa pertinence au moment où elle est délivrée. Lorsqu’il s’agit de sujets hautement stratégiques (par exemple en cas de conflits), le délai de la mise à disposition des synthèses des données temps réel n’a plus d’utilité : les données délivrées n’ont plus de pertinence au moment où elles sont livrées, et ne permettent plus de déclencher une action. Le retour de l’information sur le terrain doit être immédiat.

Il faut également tenir compte du Reality Gap, c’est la distanciation qui intervient entre le monde réel et le monde numérique (c’est particulièrement vrai pour les questions de mobilité de véhicules) et dont il faut tenir compte pour toute prise de décision.

Il s’agit également de gérer la cohérence globale d’une combinaison de systèmes soit un système de systèmes (véhicules, drones, équipements d’une usine…). En effet, dans ce cadre les problèmes de timing et de reality gap sont démultipliés eu égard à la multiplication des systèmes qui interviennent, et pour lesquels il reste encore un certain nombre de difficultés non résolues.

Il a ensuite balayé la problématique du point de vue de Preditic.

Preditic est une startup, experte en collecte, exploitation et visualisation de données en milieu industriel, notamment ferroviaire.

Preditic a été créée en 2014, elle est issue du Laboratoire de Recherche en Informatique de l’Université de Bordeaux et du CNRS qui travaillaient sur un projet européen d’analyse prédictive. La société traite de sujets allant des méthodes de collecte de données aux différentes techniques d’intelligence artificielle en passant par le développement d’algorithmes pour le traitement de reporting de l’alerte. C’est d’autant plus pertinent sur les sujets ferroviaires pour les enjeux de sécurité. Il ne s’agit pas de prédire un incident une fois qu’il est intervenu ! Il y a donc le temps réel avec toutes les problématiques précédemment citées et le pseudo temps réel ou temps pertinent.

Les enjeux des données temps réel se résument donc autour de :

  • la capacité de collecte (fixe, mobile ou contraint),
  • la capacité des « tuyaux » qui vont permettre la remontée des informations,
  • la capacité de stockage,
  • la capacité de calcul (consommation électrique).

Le traitement des données temps réel implique donc de faire des compromis.

Pour conclure Serge Chaumette a invité à se tourner vers le futur où les approches capacitaires devraient être améliorées avec l’arrivée de la 5G, le edge computing ou déportation des calculs sur son lieu de traitement, et le quantique.

Il y a également les approches architecturales qui impliquent la résilience (assurer la garantie de la mission même si on perd des systèmes), la sécurité (en terme de protection des informations avec des fonctions holomorphes), le temps réel vs temps historique .

(Télécharger la présentation de Serge Chaumette du Labri/Preditic)

Anne Sagot-Duvauroux a remercié Serge Chaumette pour son intervention et a donné la parole à Florence Soubielle de Météorage pour l’application des données temps réel pertinente pour prévenir et diminuer les risques liés aux orages.

 

De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi et Florence Soubielle, Météorage

Météorage a été créée en 1987, l’entreprise est basée à Pau et emploie 23 personnes.

Le coeur de métier de la société est la détection et la localisation de la foudre en temps réel.

Météorage est fournisseur de services professionnels d’alertes, d’observation, de flux de données pour la prévention des risques liés à la foudre. Tous ces services sont alimentés par les données d’un réseau de capteurs foudre performant dont l’efficacité de détection est de l’ordre de 98%.

Les clients de Météorage sont les opérateurs de réseaux, l’industrie, le secteur des loisirs, les BTP, les médias.

La foudre est un phénomène dangereux qui engendre des dégâts, sur des installations ou des personnes. L’enjeu pour les acteurs sensibles concernés est de diminuer leur exposition au risque de foudre pendant la période en mettant des mesures de sécurité ou sauvegardes en place. Ils sont donc demandeurs d’une information précise sur l’occurence d’un orage.

La donnée foudre est une information précise, détaillée, géolocalisée, homogène qui témoigne d’une réalité. Il s’écoule 12 secondes entre l’éclair et la mise à disposition des informations le concernant par Météorage. La détection des impacts de foudre est effectuée par des capteurs qui mesure les ondes électromagnétiques. Les capteurs mesurent la direction, l’heure et l’intensité du signal. Ces données permettent après traitement de dégager les caractéristiques des éclairs : la date et l’heure, la localisation et sa précision, l’amplitude et la polarité du courant, la nature intra-nuageuse ou terrestre de l’activité.

Le service d’alerte foudre permet de mettre sous surveillance une zone pour le compte d’un utilisateur. Le premier impact de foudre détecté dans la zone déclenche l’envoi d’un SMS d’alerte. Et c’est le suivi temps réel du phénomène qui permet de protéger le site en avance de phase. Ce service de messagerie peut être complété par des services de visualisation cartographique pour suivre le phénomène orageux.

En conclusion, Florence Soubielle a donné des exemples d’applications temps réels qui permettent de  :

  • diminuer l’impact de la foudre sur les réseaux et de gérer la sécurité des équipes dans le secteur de l’énergie,
  • prévoir des départs de feux pour les SDIS dans le secteur de la sylviculture,
  • suspendre des activités ou des travaux dans l’industrie ,
  • assurer la sécurité des clients dans le secteur des loisirs (activités extérieures, piscines…),
  • assurer la sécurité des pistes, et des appareils (en vol), dans le secteur aérien.

(Télécharger la présentation de Florence Soubielle de Météorage)

Anne Sagot-Duvauroux a remercié Florence Soubielle pour son intervention et a donné la parole à Gabriel Dos Santos de Bordeaux Métropole pour l’amélioration de la mobilité en milieu urbain grâce aux données temps réel.

 

De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi, et Gabriel Dos Santos, Bordeaux Métropole

Gabriel Dos Santos a rappelé que l’objectif de l’usage des données temps réel à Bordeaux Métropole est double puisqu’elles permettent :

  • d’améliorer les services de mobilité destinés au citoyen mais également
  • de fournir des données brutes à des entreprises qui vont à partir de ces données développer des applications.

Elles concernent principalement :

  • la circulation,
  • les transports,
  • le stationnement.

Pour le transport, les données sont récupérées auprès de Kéolis, délégataire de Bordeaux Métropole, et retravaillées en interne pour être rediffusées via des webservices.

Gabriel Dos Santos a illustré ces propos par la démonstration d’une application de suivi des tramways en temps réel sur la métropole.

Il a souligné la richesse de l’actualité en terme de mise à disposition de nouvelles applications transports par des tiers avec l’utilisation des données de Bordeaux Métropole :

  • City mapper, destiné au grand public, qui permet de trouver le meilleur itinéraire sur tous les modes de transport,
  • Qucit, destiné au prestataire gestionnaire des vélos, qui permet d’améliorer l’efficacité des tournées de rééquilibrage des vélos en libre service,
  •  Cocoparks, destiné au grand public, qui permet de connaître le stationnement disponible en temps réel et à quel coût (parkings et voiries).

Il a présenté les réutilisations des données temps réel en interne avec notamment :

  • le portail Opendata qui permet leur diffusion et leur valorisation,
  • le DataLab où sont analysées des séries de données temps réel dans le temps (phénomène de saturation dans le temps, analyse des besoins par période et par localisation),
  • l’application Magnéto sur l’état du trafic temps réel (base de données historisées).

(Télécharger la présentation de Gabriel Dos Santos de Bordeaux Métropole)

Anne Sagot-Duvauroux a remercié Gabriel Dos Santos pour son intervention et a donné la parole à David Babin d’Ubiwan pour sa présentation de la mesure de l’impact des travaux de voiries par la surveillance en temps réel .

 

De gauche à droite : Anne Sagot-Duvauroux, GIP ATGeRi et David Babin, Ubiwan

David Babin d’Ubiwan a présenté son intervention sur l’usage des données temps réel au service de la mesure de l’impact des travaux de voiries liés au déploiement de la fibre en Gironde.

Au préalable, il a présenté Ubiwan, dont le siège est situé à Bordeaux et qui emploie 17 personnes.

Le métier d’Ubiwan est :

  • d’équiper les véhicules d’entreprise (BTP, logistique, services) de capteurs pour le suivi de leurs flottes en temps réel à partir des réseaux 3G, 4G, SigFox et principalement LoRa,
  • de collecter et de mettre à disposition ces données collectées en temps réels à leurs utilisateurs.

Il a ensuite présenté le projet Gironde Haut Méga, porté par le Conseil général de la Gironde dont l’objectif est de déployer la fibre optique (FTTH) sur tout le département à destination des habitations et des locaux professionnels. Cela représente 1500 chantiers jusqu’en 2024, 500 000 habitations et locaux professionnels et 29 000 km de fibre.

L’intervention d’Ubiwan, associée depuis le début au projet, est d’informer les usagers en temps réel sur les chantiers en cours et terminés (nuisances occasionnées) et d’avertir du déploiement de la fibre sur la commune concernée.

Pour ce faire, Ubiwan a connecté les panneaux de chantier en y installant des capteurs autonomes et en collectant des données quotidiennement. Chaque panneau de chantier a ainsi été équipé afin de le géolocaliser, de détecter son inclinaison pour en déduire son activité.

Les capteurs utilisés ont une autonomie jusqu’à trois ans, ils sont robustes et résistants et c’est un accéléromètre qui permet de déterminer leur inclinaison. Ils utilisent le réseau LoRa et GSM pour remonter quotidiennement les données.

Ainsi le positionnement des panneaux connectés permet d’identifier des tronçons de travaux sur la voirie matérialisés dans une application cartographique en ligne.

Cela permet de mettre à disposition :

  • d’un outil d’aide à la décision pour les équipes techniques,
  • d’une cartographie interactive à J+1 sur un portail grand public Gironde Haut Méga pour les usagers.

Les capteurs d’Ubiwan sont également utilisés pour suivre du matériel, leur utilisation, des véhicules et des collaborateurs nomades.

(Télécharger la présentation de David Babin d’Ubiwan)

 

De gauche à droite : Pierre Macé, GIP ATGeRi, David Babin, Ubiwan, Gabriel Dos Santos, Bordeaux Métropole, Florence Soubielle, Météorage, Serge Chaumette, Labri et Stéphanie Lamour, Digital Aquitaine

En conclusion, Pierre Macé du GIP ATGeRi est revenu sur les éléments clés de chaque intervention et a remercié chaque intervenant.

Avant de mettre fin au webinaire, Stéphanie Lamour de Digital Aquitaine, a remercié l’ensemble des participants et précisé que le webinaire était disponible en replay ainsi que la liste des participants (sur le lien suivant).